This is Halloween... [PV] Sören Alpheus Lazaridis

Oh à voir sa tête, il regrette que je me sois levé, le petit dieu devenu humain. Je ne sais pas exactement ce qu'il pense mais il faut une drôle de tête, comme un enfant qu'on aurait privé de sa sucette. J'ai presque envie de lui caresser la tête pour le rassurer... Je me demande si je n'ai pas un problème. Maëllis m'a-t-elle un peu trop influencé ? J'espère que non... Je ne suis pas certain de vouloir devenir à l'égal de mes proies d'autrefois. Si fragiles.

Il prend ma main dans la sienne et je le sens tremblant. On dirait qu'il n'est pas très facile pour lui de se mouvoir à présent. Je le soutiens dans sa phase de se remettre sur ses jambes et je souris. Il ne semble pas très à l'aise. Je le tire soudainement vers moi alors qu'il est pas tout à fait stable encore afin de le faire basculer contre moi, son corps contre le mien, et je lui chuchote à l'oreille :

" Vous allez bien, Anubis ? "

Mon sourire en dit certainement long sur l'amusement qui m'habite et je ne peux m’empêcher de le pousser encore un peu plus vers moi avec mes deux mains posées sur ses fesses. Un slow passe en sourdine dans cette partie de l'établissement mais bien sûr personne ne danse. Ici se sont plutôt des hommes d'affaires qui conversent et je crois que notre petit manège a quelque peu attiré les attentions. Peu m'importe... Qu'ils regardent. Collé contre lui je respire son odeur et lui lèche sa jugulaire en dessous de son oreille puis je lui chuchote.

" Danse avec moi "

Je me mets à bouger un peu les pieds sur place pour initier le mouvement... et nous sommes si serrés l'un contre l'autre que nous deux intimités entrent en résonance... Je me demande comment il va réagir en sentant mon désir qui s'éveille sur le sien déjà bien réveillé.

Déjà ami ? Les humains de ce monde vont si vite. Nous esquissons quelques pas et j'entends des murmures mais ils ne sont pour moi que feuilles bercées par le vent. Je ne m'en préoccupe pas, pas plus que mon compagnon ne semble s'en occuper.

Ses yeux sont fermés et je le guide afin qu'il ne se cogne pas dans la table basse à nos côtés. Nous n'allons guère loin car le slow n'est pas une danse très mouvante mais... elle est terriblement sensuelle surtout quand les deux corps se retrouvent si rapprochés.

La danse, ce n'est pas une chose que je connaissais autrefois mais il faut croire que c'est un pré-requis que l'on m'a confié dans ce monde car j'étais autrefois hydre et habile de mon corps. Je me demande si cet homme contre moi avait déjà dansé auparavant. Il semble en tout cas suivre le moindre de mes mouvements et se laisser guider. J'aime qu'il me suive ainsi aveuglément.

" Vous avez déjà dansé par le passé ? "

Je me demande, même s'il a pu déjà danser, si c'était le même genre de danse. Il me semble que ce n'est pas une danse très ancienne, du moins à l'échelle de nos deux vies. Moi... que ce soit dans cette  vie ou dans l'autre, jamais je n'ai connu ceci.
Du moins pas ce genre de danse. Je n'ai connu que les danses des lames et des combats.

Je suis repassé au vouvoiement sans vraiment le concevoir, j'avoue que je ne sais quel terme utiliser pour l'instant alors que nous ne sommes pas vraiment proches et pourtant tellement.

" Je n'ai jamais eu de corps propice à la danse avant "

C'était plus facile de dire les choses ainsi que le fait que j'avais pratiquement toujours été seul. Mes seules visites autrefois avaient été celles d'Héra et de ceux qui voulaient ma mort... ou ma participation à la mort d'autres. N'ayant jamais eu d'autres apparences que la mienne, je ne m'étais jamais promené parmi les hommes à me faire passer pour autre chose que celui que j'étais. Quant à mes frères et soeurs... nous n'étions pas vraiment famille autrefois. Vu la mère que nous avions, j'imaginais que c'était un peu normal. Échidna... de mère elle n'en avait pour moi même jamais eu le nom. Une simple génitrice et que dire de mon père le Typhon qui ne s'était jamais préoccupé de mon existence ? En fait la seule mère que je n'avais jamais eu, cela avait été Héra.

Je secouais la tête, à quoi servait de remuer le passé en cet instant ?

Je l'entends soupirer dans mon cou et le souris, plaçant mieux mes mains sur ses hanches juste au dessus de ses fesses afin de mieux l'accompagner. Soudain des cris de femmes se font entendre... Ce genre de cri sentent la terreur, quelque chose que je connais bien plus que la situation actuelle que je vis. Ma tête se redresse instantanément, comme montée sur un ressort, la réaction typique du serpent. Je suis tendu vers l'endroit.

Je ne sais si Anubis stresse ou non mais lui aussi se tend dans mes bras et plus de la plus agréable des façons. Un baiser sur ma joue et déjà il s'est mis en route vers le danger à grandes enjambées. Intrigué je le suis. Je veux voir, je veux savoir.

Un homme alcoolisé tente de violenter une femme. Situation oh terriblement banale. Combien de fois n'ai-je pas assisté à ce genre de scène sur les berges de mon lac ? Combien de fois n'ai-je pas mis fin à des ébats ou ce genre de choses par mes dents ?
Je regarde ma proie s'avancer. Ma proie aurait-elle quelque crocs ? Je le regarde bouger. Somme toute sommaire mais cela me semble efficace et soudain... l'odeur du sang vient chatouiller mes narines. L'autre est parti amoché mais en vie, il ne reste que...

" Laissez-moi passer je suis médecin "

J'avais toujours voulu dire cette phrase un jour. Le peu de gens encore présents, les curieux en vérité, s'écartèrent comme les bras de la mer devant Moïse et j'arrivais près d'Anubis. Il semblait plié sur la douleur et plus vraiment faire attention aux autres. Il était blanc comme un linge et je me demandais comment il pouvait encore être conscient. Il se tenait au niveau de sa plaie et je ne pouvais rien voir.

" Relève ton haut, il faut que je regarde "

Il semblait hébété, totalement décontenancé... Je soupirais. Il devait être en état de choc. Tout doucement je détachais ses deux bras protégeant un peu inutilement son ventre désormais et je regardais... Vraiment pas joli, joli, fort proche du foie. En fait vu la position... son foie pouvait avoir été touché ou sa rate explosée... Ainsi je n'avais pas moyen de le savoir. Je tentais de relever son haut mais il était trop serré et je sortis de ma poche un couteau replié et avant qu'on puisse me retenir, je tranchais son haut sur moitié afin de dégager la plaie. Je fis la grimace... De ce que je voyais... Il n'aurait jamais le temps d'atteindre l'hôpital ou d'attendre les secours.

" Il me faut une pièce à l'écart, tout de suite "

Je me tournais vers le videur qui avait failli me foutre à terre lorsque j'avais sorti mon propre couteau. D'un signe de tête de son chef et d'une parole de son chef, il semblait avoir renoncé à ses envies belliqueuses à mon égard. Son regard d'ailleurs me disait quelque chose, en le regardant j'avais l'impression de le connaître. Mais c'était impossible, n'est-ce pas ?

Je soutiens l'homme que j'avais rencontré un peu plus tôt vers la salle que j'avais demandé. Une sorte de salle de repos pour le personnel en vérité, et je demandais à tout le monde de sortir. Le videur ne semblait pas ravi, il dansait sur place, mais il finit par s'exécuter devant mon regard noir.

" Il va falloir que vous me fassiez confiance "

Je lui fis un petit sourire et je ressortis mon couteau de ma poche pour trancher mon poignet dans la longueur avant l'approcher de sa bouche.

" Il vous vraiment que vous buviez... mon sang est spécial... il peut vous aider. Faites-moi confiance Anubis, il le faut "

Avais-je vraiment besoin de lui dire que s'il ne le faisait pas il risquait d'y passer ou son lien avec la mort le lui avait-il déjà soufflé ? J'espérais juste qu'il arriverait à boire avant de s’évanouir... Je n'étais pas certain qu'il tienne le coup et notre courte marche semblait l'avoir achevé.

Épuisé ? Vu la gravité de sa blessure et le sang qu'il avait perdu non cela ne me semblait pas étrange, c'était même tout à fait normal. A l'hôpital, il aurait sans doute du recevoir en plus des soins, du sang en perfusion mais je savais que vu la gravité de la blessure, il n'atteindrait jamais l'hôpital en vie. Le déplacer ainsi et l'avoir aidé à marcher ? Je savais déjà que cela était une mauvaise idée, une extrêmement mauvaise idée, mais je n'avais vraiment pas envie de me dévoiler devant tous ces gens. Je connaissais les humains et leur vilénie et je ne voulais pas devenir un cobaye... Quitte à le sauver, il pouvait être un peu plus blessé encore... cela ne changerait plus grand chose de toute manière, si je n'étais pas là, il serait juste mort.

" Oh oh Anubis il ne faut pas vous endormir, ouvrez les yeux allez "

Ce n'était pas bon, s'il s'endormait avant de boire mon sang il faudrait que j'ouvre bien plus mon bras et que je prenne un entonnoir pour le forcer à boire sinon je ne pourrai rien faire pour lui... A moins que verser mon sang directement dans sa plaie serait une idée ? Oui... Je pouvais faire cela.
Il disait avoir déjà confiance en moi, j'avais presque envie de rire... C'était étrange de faire aussi rapidement confiance aux gens, les humains semblaient comme ça, moi je n'avais jamais réussi à faire confiance aussi rapidement. Jamais.
Pour moi les humains étaient si fourbes et si faux... Il n'y avait qu'à voir comment ils pouvaient agir pour obtenir ne serait-ce qu'un peu de gloire ou de reconnaissance de leur pairs.

Il boit un peu de mon sang et déjà je vois quelques couleurs revenir sur ses joies mais la fatigue du manque de sang le fait perdre conscience. Trop vite, trop tôt.

" Et merde "

Je prends alors le couteau et prenant une grande inspiration, j'ouvre mon avant bras sur toute sa longueur. Je grimace, j'ai beau guérir très vite, je ne suis pas protégé contre la souffrance et je suis entrain de me faire un mal de chien pour un chacal... Cette pensée me fait sourire et c'est sans doute mieux que de pleurer ou de hurler. Mon sang coule maintenant à gros flot et je presse ma plaie contre la sienne... C'est juste fascinant de voir les tissus peu à peu se reconstruire sous mes yeux... Que de sang en cet instant, partout... Du bout des doigts je touche sa plaie qui se referme peu à peu et je les porte à les lèvres. Comme pour répondre à sa question un peu plus tôt, alors qu'il ne peut me répondre en cet instant, je murmure à la pièce vide.

" Oui, tu as bon goût, très bon goût "

Enfin ses douleurs à lui ne sont plus qu'un souvenir et mon corps à moi commence à se stabiliser également. En tentant de me redresser, je vacille quelque peu sur mes jambes. Moi aussi je lui ai donné pas mal de sang, il va falloir que je me repose un peu. Je le regarde immobile couché sur la table à manger, il est couvert de son sang mais n'a plus aucune blessure, je penche mon regard sur moi... On dirait que je suis l'auteur d'un carnage. J'éclate de rire et plus ou moins stable je vais me laver les mains.

" Au moins une chose qui sera propre "

Je me laisse ensuite tomber sur une chaise aux côtés d'Anubis me disant que je devrai peut-être rassurer son sbire qui attend devant la porte mais pour l'heure je veux juste me reposer un instant. Les explications pourront bien attendre une demi-heure...

Lorsqu'Anubis reprend conscience, j'avoue que j'étais quelque peu ailleurs, perdu dans mes pensées. Ainsi je sursautais lorsqu'il me prit la main et retournais mon visage vers lui avec un petit sourire fatigué.

" Tiens revoilà la Belle au Bois Dormant "

C'est un conte que j'avais lu en m'éveillant ici dans ce monde, enfin lu... c'était beaucoup dire. Je pensais dans la zone des enfants lorsqu'une assistance sociale était entrain de lire une histoire et j'étais resté observé quelques instants les petits humains. J'avais entendu tout le conte et l'histoire m'était restée en tête. Je ne savais pas contre pas si lui-même avait la référence étant donné qu'il m'avait dit être lui aussi nouveau dans le monde humain.

Je vis le bodygard entrer paniqué... Je l'avais oublié celui-là enfin... pas vraiment mais je m'étais sans doute laissé un peu trop de temps. Il suintait la peur à plein nez... Cela en était presque mignon. Son employeur et me semblait-il ami le rassura et le renvoya aider les autres dans que je n'eus rien à dire et je souris de contentement. Il était presque surprenant que ce dernier ne pose pas plus de questions sur la guérison miraculeuse de son patron. Moi je me serai posé des questions...

" Il ne pose pas de question votre garde porte ? Guérison instantanée tout ça ? "

Je me demandais s'il avait l'habitude que les guérisons de ce genre arrivent. Y-avait-il une autre sorte de guérisseur dans ce monde que je ne connaissais pas ? C'était somme toute assez possible puisque je n'avais jamais vraiment fait de recherches sur les gens, restant essentiellement en surface sans chercher à gratter. J'étais plus observateur que chercheur dans ce monde, sauf quand je prenais quelqu'un en chasse comme lorsque j'avais rendu service à une petite sirène de mes connaissances.

" Ça va aller "

Tout ce que je voulais en cet instant c'est rentrer et prendre une bonne douche délassante avant de me rouler dans mon nid, enfin lit... Ce n'était pas qu'il n'était pas gentil, mais j'avais besoin de reconstituer mes réserves, cela dit j'allais déjà mieux. Je sentais que mon système, si je pouvais le dire ainsi, était presque restauré.

" Une petite baisse d'énergie passagère, je vais déjà mieux. Vous... Vous devriez laisser le nettoyage aux autres et vous reposer. Ça prend beaucoup d'énergie à un corps de refabriquer un organe, même s'il a un peu d'aide "

Je lui fis un petit clin d’œil avant de me redresser et de laisser ainsi retomber sa main.

" Je suis désolé pour le costume par contre... "

Je l'avais découpé par urgence un peu plus tôt et cela, toute la magie de mon sang ne pourrait le réparer. De ce que je pouvais voir, son costume était foutu, en tout cas le haut... Pour le pantalon peut-être que le pressing pourrait ravoir le sang, je n'en savais rien. C'était presque dommage d'ailleurs que je n'aie rien pu voir de lui que l'intérieur de ses tissus. Enfin j'avais au moins pu goûter s saveur sanguine... et ça il ne le savait pas.

J'hoche la tête et l'observe alors qu'il enlève totalement le haut de son costume. Il semble quelque peu musclé... son corps me semble appétissant et je ne sais si c'est une pensée de l'ordre gustatif ou autre. Il est en tout cas bien plus attirant que l'être que j'ai dû manger pour ma petite sirène.

Je le vois tenter tant bien que mal de reprendre pied sur le sol mais sa manœuvre me semble bien hasardeuse, tout corps bien constitué qu'il peut avoir. Il ne porte plus sur lui aucun des stigmates de ses blessures, mais je suppose qu'il doit encore se sentir bien faible. Je me redresse et je me place debout à ses côtés.

" Un peu d'aide peut-être ? "

Lui dis-je en souriant tout en passant mon bras autour de son corps, sous ses bras, pour mieux le soutenir. Je voudrais éviter qu'il tangue à nouveau et bascule... Une chute sur la tête ne serait sans doute pas le meilleur moyen de le remettre sur pieds, pire, il pourrait se retrouver à nouveau blessé, se faire le coup du lapin ou... devenir amnésique, qui pouvait savoir avec les commotions et les aléas du cerveau.

" Vous êtes le patron et vous avez failli mourir, j'imagine qu'ils peuvent se débrouiller un jour ou deux. Vous vous avez besoin de repos et ce n'est pas négociable. Vous devez écouter votre médecin "

Je lui aurais bien fait une pichenette sur le nez mais je suis occupé à l'aider à se relever et je n'en ai dès lors pas la possibilité. Lorsqu'il est enfin debout sur le sol, je n'ose cependant relâcher mon soutient de peur qu'il ne se retrouve par terre et je garde mon bras autour de sa taille.

" Vous habitez loin d'ici ? Je vais vous ramener jusque dans votre lit et interdiction de bouger pendant au moins 24h, 48h si votre tête tourne encore demain oh et... mangez de a viande, ça peut aider "

J'ignore s'il vit seul ou s'il a une compagne, un compagnon ou même ne serait-ce qu'un cuisinier. Le ramener chez lui est déjà une bonne chose, je suppose mais je me demande si je ne devrai pas lui cuisiner un petit quelque chose avant de le laisser ensuite. S'il vit seul et s'il me le permet, peut-être.

Sous mon bras, je sens sa peau chaude, il me semble avoir des muscles fermes... Il serait presque à croquer, mais... ce n'est pas lui que je dois cuisiner, j'en ai parfaitement conscience et pourtant il me mettrait presque l'eau à la bouche.

Je crois qu'il délire un peu... ou alors il a des pensées qu'il ne devrait pas en cet instant, je ne sais trop. Depuis notre rencontre cet homme-là me perd un peu et alors que je me sens fatigué, il ne m'aide pas vraiment à le comprendre.

" Pas vraiment, je suis chirurgien en fait mais... j'ai des connaissances "

Je souris, l'être que j'étais ici, il fallait des années à un humain pour le devenir. J'étais devenu en me formant en ce monde, un médecin spécialisé de génie et j'avais bien entendu en moi toutes les connaissances liées à ce statut, et bien sûr aussi des connaissances en médecine généraliste. Je n'avais pas pour vocation de devenir médecin normal pour tout un chacun, guérisseur sympa et avenant, mais s'il voulait que j'étudie son corps, j'imaginais que cela pouvait s'arranger.

" Nous aurons tout le temps de jouer au docteur une autre fois Monsieur Anubis, et de faire chauffer votre corps également "

Je lui fais un petit clin d’œil et je l'aide à se déplacer dans son établissement selon les indications qu'il me donne afin de parvenir dans son domaine privé. Il m'indique quel code taper pour en débloquer l'entrée et enfin nous entrons dans son domaine sacré.

Un domaine étrangement épuré où les flammes semblent donner un aspect des plus chaleureux... Je crois que j'aurai pu me plaire dans un endroit tel que celui-là, surtout que la chaleur y règne... J'aurai presque envie de m'y laisser aller et d'étendre mes écailles que je n'ai plus...

Spoiler:

" Votre chambre ? "

Sans doute prématuré, mais c'est bien là que je compte le laisser.

" Rester ? Je pense que la chaleur en vous est encore plus grande que dans les enfers que les humains décrivent "

Je souris et je l'aide à s'installer sur son matelas, passant ma main gentiment sur son torse, puis son ventre plat ou ne subsiste pas même l'ombre d'une cicatrice. Je m'arrête seulement lorsque ma main rencontre le tissu délimitant le début de son pantalon.

" Parfait "

Je ne vais pas le laisser ainsi vêtu, il ne serait pas à l'aise et sans vraiment lui expliquer, je détache le bouton de son pantalon pour le lui faire glisser le long de ses jambes puis je défais ses souliers et lui enlève le tout y compris ses chaussettes puis je replie le tout sur une chaise abandonnée et je me retourne vers lui en souriant.

" N'êtes vous pas plus à l'aise ? Restez-là, ne bougez pas, je vais voir si je peux vous cuire quelque chose et puis je vous laisserai "

J'ai bien entendu qu'il m'avait proposé de rester mais je pense que comme toute bonne proie, pour mieux l'intéresser, il vaut mieux la ferrer. Je pense que la récompense après l'attente n'en sera que meilleure et j'ai comme dans l'idée que mon petit chiot ne risque pas de m'oublier de si tôt.

Je crois que je l'ai fait bugué mon petit chiot. Cela me fait rire de le voir si perdu et je le laisse ainsi dans son lit. J'aurai pu pousser le vice jusqu'à lui enlever son sous-vêtement mais j'ai été sage. Il m'a semblé bien trop perdu que pour insister d'avantage.

Fouillant dans sa cuisine, j'ai trouvé au frigo deux steaks hachés dans une barquette et dans une armoire un sachet noté purée. Avec un peu de lait, un œuf et du beurre, j'ai tenté de confectionner une assiette qui me semble suffisamment consistante et appétissante que pour qu'il puisse prendre des forces. Toute la pièce sent bon la viande cuite... J'ai l'eau à la bouche. J'avoue avoir cuit les deux steaks, espérant en avoir un pour moi mais je l'ai tout de même mis sur une assiette longue rectangulaire avec la purée que j'ai creusé pour mettre un peu de jus de viande dedans. Cela me semble parfait. J'ai trouvé un plateau oublié, vraisemblablement du bar en bas, et j'ai placé le tout avec un verre contenant de l'eau claire.

Je revins alors dans la chambre et je le regarde amusé. Est-il toujours aussi perdu ?

" Le repas de Monsieur est avancé "

Je dépose un instant le plateau sur la table basse et je le regarde. Il est toujours uniquement vêtu de son boxer noir, perdu dans son grand lit deux places et il semble m'avoir bien trop bien écouté puisqu’il ne s'est même pas couvert d'une couverture.

" Non mais vraiment "

J'ai l'impression que je vais avoir beaucoup à faire avec lui, mais j'avoue qu'il m'amuse. C'est un bien drôle d'humain que j'ai trouvé là et je pense que je ne vais pas m'ennuyer si je continue de le poursuivre en temps que proie. Je me saisis de sa couverture que j'avais dégagé avant de le coucher et je la remonte sur lui, prenant presque un malin plaisir de faire glisser mes mains sur sa peau en la remontant, y compris sur la partie sensible de son anatomie. Puis je lisse la couverture, insistant quelque peu sur l'endroit précis que je sais se trouver en son milieu. Je place alors son plateau sur ses jambes et je souris. Tout ce temps je n'ai cessé de guetter ses réactions.

" Bon appétit "

Sous mes doigts je l'ai senti se tendre mais il a été étonnamment sage et je regretterai presque de lui avoir dit de ne pas bouger. Je me demande s'il obéirait à chacun de mes ordres en d'autres circonstances ?

Pensif est mon regard sur lui alors que je le regarde commencer à manger. Je ne sais s'il a beaucoup d'appétit ou non en temps normal et c'est pourquoi j'ai prévu en grande quantité. Au début j'ai eu bien du mal avec les normes humaines... Autrefois manger un humain entier ne me prenait guère plus que le temps d'un repas mais j'ai dû m'adapter à la nouvelle taille de mon estomac. Prévoir des quantités astronomiques n'étaient plus vraiment nécessaire pour moi... Si ce n'est sans doute quand j'utilise trop mes pouvoirs, là je crois que je pourrai manger un gnou entier.

Manger, c'est sans doute le meilleur médicament que je connaisse. On dit souvent que quand la faim va, tout le reste va et ce serait presque mon adage.

" Vous ne devriez vraiment pas vivre seul "

Je roule des yeux en me demandant s'il est véritablement sérieux. Même si j'ai un péché pour la viande d'humaine crue, je sais tout de même qu'il est mieux pour les papilles humaines de cuir sa viande. Cet homme me semble des plus incongru... Devrais-je lui expliquer que même la viande humaine me semble aujourd'hui avoir meilleur goût en la cuisant ? Cela je ne suis pas certain de devoir lui dire, mais assurément je me demande comment il a pu faire pour vivre seul jusqu'à cet instant. Finalement je ne me tiens plus et je ris.

" Je crois que vous êtes pire que moi "

Je le regarde manger et je ne peux nier que la bonne odeur attise ma faim. Mon estomac comme en réponse à mes pensées s'exprime et je détourne le regard quelque peu gêné de sa soudaine attention portée sur ma personne.

" Mangez d'abord, s'il reste quelque chose je finirai, je l'ai fait pour vous "

Je le regarde étrangement alors qu'il dit que mon rire lui fait du bien. J'ai entendu parler de la thérapie par le rire mais là ce n'est pas lui qui a rit mais moi... Il parait que le rire est communicatif et suscite de l’endorphine qui fait du bien au corps. Peut-être est-ce cela ? En tout cas de ma mémoire, je n'ai jamais eu un rire guérisseur, cela j'en suis certain... Le sang oui, mais le rire ?

" Je crois que le rire fait du bien aux gens en général parce qu'il est communicatif et suscite de l'endorphine, l'hormone du bonheur "

C'est la seule chose que j'arrive à dire car je ne sais pas ce qu'il attendait vraiment comme réponse de ma part ni même s'il en attendait une. Je dois faire une tête un peu comique en cet instant car je cherche dans ma mémoire quelque chose à ce sujet mais je ne trouve vraiment rien et c'est doucement entrain de me travailler et me rendre fou. Il faut vraiment que j'arrête de m'attarder sur des choses aussi inutiles que celle-là je pense.

" Je m'en voudrais de vous priver, vous dites cela parce que vous avez entendu mon estomac se plaindre, mangez encore au moins cinq bouchées "

Je souris bien que mon ton se trouve être un tantinet autoritaire. Ce n'est pas parce que je meurs de faim que je compte le priver du peu de ressources qu'il possède pour reprendre du poil de la bête...
Et afin qu'il ne soit pas tenté de me le rendre encore, je me lève et je m'éloigne un peu.

" Si vous ne mangez pas, je me vengerai "

Je regarde son corps protégé et presque emmailloté sous sa couverture. Je me demande s'il est chatouilleux... Cela me semblerait être une vengeance appropriée pour son corps fatigué et surtout... n'étant pas habillé, il aurait moins de protections face à mes petites mains agiles. Mon sourire se fait sans doute un peu trop carnassier en cet instant alors que les idées naissent dans mon esprit.

Je me demande s'il me dit cela pour me tester ou s'il n'a vraiment plus faim. Je n'ai malheureusement pas le don de comprendre les corps et d'interroger les organes comme l'estomac pour savoir s'il a pu atteindre l'état de satiété. Je me dois donc de lui faire confiance même si je ne peux m'empécher de penser qu'il me dit cela simplement pour que je mange moi-même un peu.

Il pose son plateau sur la table basse à ses côtés et son regard plein de défi m'agace quelque peu. Je n'aime pas voir ce regard dans ses yeux. Ce n'est pas ce regard que je veux voir posé sur moi. J'ai envie de lui faire perdre de sa superbe et je me rapproche de lui et dans un sourire, j'ôte brusquement sa couverture de son corps pour la recroquevillée au bas de son lit.

Son corps uniquement vêtu d'un boxer s'offre à nouveau à mon regard et je souris alors que j'arme, si je puis dire, mes mains. Je monte sur le lit et je place mes jambes de chaque côtés de lui afin d'avoir un meilleur accès à son corps et je me mets alors à le chatouiller sous les bras et au niveau de ses côtes.

" Êtes-vous chatouilleux, Monsieur Anubis ? Je me demande jusqu'à quand vous allez tenir avant de me supplier de vous rendre. Vous allez regrettez d'avoir osé me défier "

Mon sourire devient carnassier.

Oh j'estime que je suis gentil, très gentil, j'aurai pu faire bien pire pour me venger mais son offense n'était finalement pas si grande et il aurait vraiment été dommage de lui donner la mort, si tant était que cela pouvait être possible pour un ex-dieu en charge de la mort.

" Oh déjà ? Humm mais ce n'est pas suffisant... Il faudrait demander grâce "

J'aime le sentir se tortiller sous mon corps, il me donnerait presque envie de l'épingler sur le matelas comme un petit insecte... Un très joli petit insecte. J'aime bien son rire, il est communicatif et il me faire me mettre en joie. J'aime le chatouiller, passer d'un espace où il ne s'attend pas à un autre... Involontairement, je me sens un peu réagir à ses mouvements de frottement alors qu'il tente de m'échapper... seulement je suis trop bien placé et j'avoue que je m'amuse beaucoup.

" Alors qui est le maître mon cher ami ? "

Je remarque qu'il est particulièrement chatouilleux à hauteur de ses côtés et je m'en donne à cœur joie, agitant mes doigts agiles de la manière la plus légère qui soit pour être le plus efficace possible. C'est la première fois que je chatouille quelqu'un et je dois dire que je trouve cette activité fascinante et bien plaisante. Malheureusement pour lui, moi j'arrive à me retenir... J'appelle ça la concentration et tant que je me concentre, je crois qu'il ne pourrait m'avoir. Par surprise un jour peut-être...

Je ris et je savoure ma petite vengeance. Comme un enfant je suis fier de moi même si les réactions de mon corps, elles, sont loin d'être enfantines. Lui aussi semble avoir quelque peu réagi mais je ne dis rien.

J'ai arrêté de le chatouiller alors qu'il a reconnu que j'étais son maître en cet instant mais je suis toujours perché sur son corps, le temps de souffler. Je me relève ensuite et sur mon visage mon sourire ne s'est pas encore évanoui.

" Je n'y manquerai pas "

Dans mes yeux danses une petite lueur qui n'est pas souvent apparue, une étincelle de joie. Je le regarde haletant dans son lit et je trouverai dommage de cacher à nouveau son corps mais j'ai bien peur qu'il ne prenne froid ainsi alors je replace sur son corps la couverture.

" Le maître va vous laisser vous reposer. Vous comme moi en avons grandement besoin. Je pense que vous serez totalement sur pieds demain dans la matinée, mais faites-moi plaisir et ne travaillez pas demain non plus "

Je fis quelques pas vers la porte, presque attentif à ce qu'il me dise encore une parole avant que je ne la franchisse définitivement.