« Je peux tout te montrer, oui »

Je souris et je la guide à l'intérieur. A côté de la porte, quelques crochets pour accueillir des manteaux sur le mur et puis c'est l'arrivée dans le salon avec la grande cheminée au feu ouvert, le tapis moelleux devant et les canapés. Au fond quelques portes dissimules des pièces encore cachées. A l'étage une sorte de balcon est visible et s'ouvre sur les chambres dont la mienne dont la porte se trouve ouverte.

Spoiler:

« Fais toi plaisir »

Je pense que désormais elle est capable de marcher mais alors que je l'ai conduite sur le canapé, je la regarde toute de même afin qu'elle n'ait pas soudainement une faiblesse. Cela ne me dérange pas qu'elle déambule dans toute la maison, après tout je n'ai pas vraiment de choses à cacher ici, mais je me demande si je ne devrais pas jouer les guides émérites.

« Tu ne veux pas que je prépare le thé avant de te faire tout visiter ? Nous pourrions prendre notre collation dans le bain à bulles et puis te ferai découvrir mon chalet »

Je m'éloigne un peu d'elle presque à regret pour me rendre dans le coin cuisine qui ouvre sur le salon. Elle est toutefois quelque peu séparée par une sorte de grand comptoir en bois où se trouvent quelques tabourets. Dans les armoires je prends les fleurs séchées que je mets dans deux petites boules de métal et je banche la bouilloire avant de préparer un plateau et de me mettre à y installer cookies et brownies ainsi que des petits gâteaux que l'on sert généralement avec le thé, ne sachant pas ce qu'elle pouvait aimer. Concentré, je ne l'ai plus regardé et je relève alors la tête dans la direction où je l'avais laissée.

Je la regarde et comme à mon habitude, je lui souris. Je ne suis pas magicien et je ne peux la guérir d'un claquement de doigt. Je n'aurai pas pu plus le faire dans mon monde que dans celui-ci, mais les plantes cela oui, ça me connait.

« Je vais te trouver quelque chose, une seconde »

Je file derrière une porte fermée et quelques instants plus tard je reviens avec un baume que j'ai inventé. S'il ne peut agir en une seconde, il saura sans doute l'apaiser et la réchauffer.

« Tourne-toi, je vais te l'appliquer »

J'ouvre le pot et je répartis la crème sur mes mains en la réchauffant un instant en la faisant rouler sous mes paumes puis je pense mes mains sur son dos et tout en lui appliquant l'onguent, je lui fais un petit massage en commençant par ses épaules, son dos, et jusqu'à la limite de ses fesses. Je passe aussi dessus, bien sûr, pour apaiser ses coupures mais une fois n'est pas coutume, je ne tente pas d'aller plus loin, juste de lui faire du bien.

« Si tu vas dans l'eau il faudra sans doute t'en remettre après le bain »

Je lui ai appliqué pour que de la douleur, elle ne doive plus se soucier, mais je sais que mon onguent n'est pas résistant à l'eau et même s'il a pénétré sa peau, cela ne sera sans doute pas suffisant. Peut-être devrais-je lui en faire cadeau à son départ ? Comme un souvenir de moi... un peu particulier.

« Viens je vais te mener »

Nous arrivons dans la partie de la maison qui ouvre sur la forêt. Un bain à bulle à ciel presque ouvert... presque car le toit est vitré tous comme les murs. Un espace de paradis entre les arbres, un coin de nature que l'on peut savourer. En été j'aimerai ouvrir les portes coulissantes et laisser entrer les bruits de la forêt et les senteurs de la nature également.

Je dépose mon plateau sur le côté du bassin et je mets en route les remous. Je la regarde en souriant et je lui tends la main.

« Si Madame veut bien se donner la peine... »

« Tu es flatteuse petite nymphe. Dans ma boutique je vends parfois quelques produits de ma composition, tu peux passer si tu veux. Elle est dans le centre, La Tulipe Noire, c'est une boutique de fleurs »

Je souris, j'avais oublié l'espace d'un instant que nous ne nous connaissions en réalité pas. Seuls nos corps se connaissaient. Je ne savais que son nom : Ondine, et elle ne savait que mon nom d'avant, même pas celui que je portais ici dans ce monde. Etait-ce important ? Je ne le pensais pas. Je n'avais pas honte de celui que j'avais été pas plus que je n'avais honte de celui que j'étais aujourd'hui.

« J'aime cet endroit, il est comme né de mes souvenirs quand je suis arrivé ici, par contre ce chalet... tout ça... c'est nouveau »

Le luxe, ce chalet, toute cette modernité, rien de tout cela je n'avais véritablement connu dans l'ancien monde, j'avais vécu au grès de la nature et de ses saisons, j'avais vécu dans les bergeries, dans les hauts plateaux, dans la nature... Rarement je m'étais fait passer pour un homme, un véritable homme, pour me mêler aux humains des villes. Je n'avais jamais aimé les faux-semblants parce que je n'avais jamais eu honte de celui que j'avais été. D'autres avaient eu honte pour moi et j'avais préféré les oublier.

« Parfois la nature elle-même reproduit ce genre de choses, surtout près des volcans, mais je ne crois pas qu'il y en a ici, de volcan. Cette eau, c'est de l'eau naturelle, elle ne vient pas du robinet, cette eau elle est... magique »

Je ris, elle semble s'y plaire dans mon petit bain et je la rejoins en me collant à elle avant de lui déposer de petits baisers dans le cou. Je passe ma main sur sa cuisse puis je m'éloigne d'elle pour nous servir deux tasses fumantes de thé.

« Viens goûter, c'est une de mes compositions »

Je souris et je me retourne pour la regarder puis je lui tends un biscuit afin qu'elle le prenne en bouche et alors qu'elle l'a presque terminé, je viens le cueillir de mes lèvres pour terminer sa dégustation d'un baiser. Mes yeux pétillent.

« Tu aimes ? »

Qu'elle veuille revenir ici ? Cela ne me dérange pas, que du contraire. Je déteste être seul et sa compagnie est ma foi fort plaisante. J'ai aimé le contact de son corps et y revenir, la voir ici... je pense que je ne m'en lasserai pas. Il fut un temps où les fêtes étaient mon quotidien et où les nymphes venaient danser, chanter, et s'amuser avec moi... ce temps me manque et elle me les rappelle.

« Tu peux revenir me voir quand tu veux, je serai ravi de t'accueillir ici »

« Il ne faut pas être trop pressée, c'est si bon de prendre le temps de prendre le temps. Respirer, se laisser vivre. Autrefois le monde avait pour moi bien moins de contraintes que celui-ci »

Le monde d'avant, si je regrettais peut-être les fêtes d'autrefois, ma liberté, la nature et les nymphes, cela faisait depuis longtemps que je ne les avais plus. Les dieux s'étaient tous endormis et moi j'étais resté là, dans la nature, comme éternellement oublié. Je n'avais bien sûr pas toujours été seul, mais je l'avais été de plus en plus au fur et à mesure que le monde se modernisait. Un homme avait proclamé ' Le Grand Pan est mort ' mais non, j'étais juste resté là, un être oublié. J'étais peut-être même le seul qui était jamais resté. Pourtant devant elle, comme devant tous les autres, je gardais ce sourire sur mon visage. Toujours mon sourire...

« Un château ? J'ai toujours vécu avec la nature pour seul horizon. La modernité est assez nouvelle pour moi mais je trouve qu'elle peut avoir du bon »

Je laisse échapper un rire de son enthousiasme, je ne savais pas que le thé susciterait en elle tant de joie mais je suis assez flatté.

« Je te préparerai une petite boite pour emporter mais ce n'est pas un thé en sachet. Il te faudra utiliser une boule à thé »

Elle s'assied à califourchon sur moi et je sens mon désir à nouveau s'éveiller au contact de la douceur de sa peau. Je souris alors que je pose mes mains sur ses cuisses et que je les caresse avec douceur sans toutefois vouloir briser notre écrin de volupté. Bien loin de l'empressement que nous avons certainement eu en forêt, j'ai envie en cet instant de prendre le temps, tout simplement.

« Pas du tout, je suis bien là, avec toi »

Pourquoi se presser ? Je n'ai personne qui m'attendre, pas de responsabilité ni d'obligation en cet instant. A part peut-être celle de profiter de l'instant présent comme au bon vieux temps. Je me demande si dans sa vie actuelle, cette jeune fille est stressée... si oui... je crois qu'elle aimerait certainement essayer mes créations de l'arrière boutique. Une si belle enfant... J'aimerai qu'elle puisse apprécier de prendre le temps. De vivre tout simplement.

« Je crois que je ne peux seulement qu'imaginer. Autrefois j'étais entouré de rire, de chants et de chansons. On dansait, on s'amusait par de-là les forêts du monde et puis au fil des années et des siècles le monde a changé et je me suis retrouvé de plus en plus seul. Ne restait que les souvenirs et les aventures  »

Les aventures parfois impossibles et pourtant la nostalgie et la tristesse des pertes du passé ne parviennent pas à faire disparaître mon sourire alors que j'ai cette jeune sirène à cheval sur mes jambes humaines. Des jambes humains, je crois que je n'aurai jamais imaginé en avoir un jour autrement qu'entre mes cuisses. Je souris plus encore à cette pensée égrillarde.

« Je te donnerai une boule...à thé »

Je lui fais un petit clin d'œil alors que je prends sa main dans la mienne pour la faire dériver sur d'autres boules, quelque peu plus douces et impatientes. Mon autre main toujours sur sa cuisse caresse sa peau douce sous l'eau, presque invisible sous les bulles. Oh que les bulles sont agréables sur ma tige qui se lève... Je me demande si elle aussi se sent perturber alors que je la fais quelque peu glisser sur une source de bulles.

« J'ai encore envie de toi, Ondine »

Je crois que je l'aimais bien cette petite sirène. Elle était loin d'être aussi farouche que bien des humains et depuis notre rencontre, le contact entre nous était des plus électrique. J'aimais sentir sa peau douce de femme contre moi, sentir son corps se resserrer sur mon intimité et elle s'abandonner. Je devais être bien loin d'être son premier amant, comme elle n'était pas ma première, mais j'aimais ces rencontres éphémères, j'aimais ressentir le plaisir d'une étreinte, la fusion des corps, et elle semblait aussi épicurienne que je l'étais. Comme moi, elle ne semblait pas attendre de je t'aime en retour, moi, cela faisait bien longtemps que je ne l'attendais plus.

« Et comment comptes-tu prendre soin de moi, humm ? »

Mon regard pétillait alors qu'elle était toujours à califourchon sur moi, si près de mon intimité qui prenait sa liberté. J'avais toujours aimé taquiner les êtres et elle n'y faisais pas exception, surtout qu'elle me semblait être des plus réceptives à mes avances. Elle venait même à prendre des initiatives bienheureuse car je la sentais maintenant me caresser et je gémis quelque peu en fermant les yeux. Yeux que je rouvris bien vite en me sentant totalement enserré dans ses chairs.

« Glissé, hein ? »

Je n'étais pas plus dupe qu'elle n'était sérieuse et je fondis sur sa bouche pour prendre cette dernière dans un baiser des plus sauvages, me faisant par la même occasion la pénétrer d'un coup plus profondément encore. Ma main guidée sur son petit bouton de plaisir vint tenter de la faire chavirer plus encore alors que j'entrepris d'accompagner ses mouvements en la faisant coulisser vivement sur mon bâton dressé.

« J'aime être en toi, petite sirène, tu.. tu es délicieuse »

Venir me voir souvent ? Je trouve l'idée des plus séduisantes mais pour l'heure peu m'importe l'avenir, seul compte l'instant présent et son corps pressé contre le mien.

Je suis en elle une nouvelle fois, je sens ses chairs m'inviter à la danse, et je la suis dans ses mouvements presque trop lents. Ses lèvres contre les miennes sont brûlantes et des mordillements m'émoustilles des plus fortement. Je prends les commandes et de sa bouche je passe le barrage pour faire danser nos langues jumelles dans une danse effrénée. Notre baiser devient sauvage comme mes mains sur ses seins.

Elle se presse plus fortement contre moi et j'ai l'impression qu'elle voudrait se fondre totalement dans mon corps, mes mais se glissent sous ses hanches et mes doigts s'impriment dans sa chair alors que j'accélère notre cadence.

« Jouis, jouis pour moi ma tendre amie »

Cette union quelque peu aquatique m'enivre et me transporte et ses grosses bulles qui vibrent sur nos corps emmêlés ne font qu'exacerber nos sens. Je crois que j'aime cet endroit plus que tout, et ce moment...

Je ne sais si elle se laisse porter par mes mouvements ou ma voix mais je la vois de plus en plus s'abandonner et m'emporter avec elle. Dans mon esprit le brouillard se forme et je ne sais plus très bien dans quel monde je me trouve. Seul compte pour moi son corps contre le mien, mon sexe au creux de son corps, les frottements de nos corps... notre union, tout simplement.

Lorsqu'elle s'envole totalement jusqu'au firmament, ses chairs se contractent contre ma chair et dans sa vague de plaisir elle m'emporte à mon tour et je me répands en elle dans un profond gémissement. Elle me sert si fort et je sens ses spasmes longtemps encore presser l'objet de mon désir alors que sa tête se cale dans mon cou. Je penche un peu la mienne pour reprendre sa bouche dans un doux baiser alors que le souffle me manque encore.

De son corps, je ne quitte pas tout de suite l'étreinte, la gardant juste contre moi, son corps entre mes bras. J'ai envie de rester encore un peu, je n'ai pas envie de briser ce moment, je souris en lui caressant le bas du dos.

« J'aimerai que cet instant puisse durer toujours »

Mais tout instant merveilleux doit avoir une fin et je finis par me retirer avec douceur. Je sens presque un sentiment de manque alors que mon sexe retrouve la caresse douce des bulles qui vont encore mourir à la surface.

« Veux-tu passer la nuit ici ? Ou préférerais-tu que je te ramène chez toi ? »

Je garde le sourire et je suis bien heureux de sa réponse. Je sais qu'il nous faudrait quitter le bain maintenant mais j'ai envie de prendre mon temps et je crois qu'elle aussi n'est pas très pressée. Elle me semble habitée d'une torpeur post-coïtal et je ne suis sans doute tout comme elle, savourant l'instant présent. Elle frotte son visage contre ma peau et je dodeline légèrement de la tête pour caler la sienne dans mn cou.

Quelques minutes passent encore, pas aussi longues que des heures bien sûr, et je finis par doucement l'aider à se relever pour que nous quittions ensemble le bain. Souriant je lui tends une sortie de bain moelleuse et je l'aide à la passer sur son corps avant de faire de même. Se faisant je dépose un petit baiser mutin sur son nez et je lui prends la main pour l'entrainer à ma suite.

« Suis-moi »

Je la guide à l'étage de ma maison, la laissant quelques instant observer la vue de ce balcon avant de la guider vers ma chambre. Vu les façons dont nous nous sommes connus aujourd'hui, je ne vois guère l'intérêt de lui donner sa propre chambre et doucement alors qu'elle regarde le lit, je lui ôte son vêtement avant de laisser le mien glisser également au sol. Je me mets alors sous les couvertures, la couette bien ouverte tout comme mes bras.

« Viens-là »

Je tapote l'espace à côté de moi pour l'inviter à venir prendre place contre mon corps.

Je ris alors qu'elle se glisse contre moi. Elle semble si calme et si sereine en cet instant, bien loin de la lionne qu'elle a été avec moi il y a encore si peu de temps. J'aime ce moment qui suit l'amour où nous sommes juste bien. Cela ne m'arrive pas souvent que l'autre reste, ici bien souvent les êtres humains ne cherchent plus qu'une étreinte avant de s'en aller. Cela fait du bien.

« Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites »

Elle semble bien fatiguée ma petite lionne et je dois dire que je ressens aussi la fatigue alors que la chaleur du lit et de son corps me plongent moi aussi dans une sorte de bien heureuse torpeur. Je lui murmure doucement un bonne nuit et la serrant contre moi je laisse sa tête reposer dans mon cou alors que je ferme les yeux.

La fin de soirée, la nuit sont comme passés en un instant et au petit jour j'ai pris grand soin de ne pas la réveiller même si cela n'a pas été des plus facile. C'est dans la cuisine que je me suis rendu afin de lui préparer un petit déjeuner digne d'une reine, elle qui a été princesse dans une autre vie. Et c'est dans la chambre ensuite que je viens de revenir portant un plateau contenant un croissant, un pain au chocolat et un grand bol de chocolat chaud. Je ne sais pas si elle aime autant le sucré que moi... j'espère juste qu'elle n'aurait pas préféré un café.

« Bonjour petite marmotte »

J'ai une voix enjouée et je suis toujours nu, parce qu'on ne se refait pas. Je me demande si elle va être contente de mon présent en émergeant, en tout cas j'ai un grand sourire aux lèvres et il fait jour.