Edward Magnus - Madness in the abyss of the soul

PSEUDO: Iskaras ; ÂGE: 29 ans ; PRÉSENCE SUR LE FORUM : 3/7j ; NIVEAU DE PUISSANCE (0 ou 1) : 1 ; UN DERNIER MOT ? Momot

« S’il y a une chose importante que j’ai apprise, c’est qu’une bonne histoire commence toujours par les origines de son personnage. Je suis pris entre l’envie de dévoiler déjà tout le mystère qui me hante et dont j’eus l’effroyable chance de découvrir, et me taire pour cacher au monde cette abomination. Mais raconter les tous débuts me permettra de me préparer à cette éventualité et ainsi, à autrui de mieux comprendre mon parcours.

Pour commencer, sachez que je suis un enfant abandonné. Un pauvre rejeton, à peine venu au monde, que voila déjà laissé sur les marches de l’orphelinat d’Arkham. Je ne me souviens guère de cette époque car j’eus le bonheur d’être adopté si jeune. La famille Magnus, un couple plus que respectable, eurent pitié et amour pour ce petit enfant timide et seul.

Mon père fut un excellent avocat de la ville. Et ma mère, une amoureuse de la poésie et du roman d’aventure. Grandissant dans ce milieu cultivé qui ne manquait de rien, je fus tenté de respecter cet héritage offert en m’orientant vers les lettres. L’idée de devenir écrivain me tentait bien. Mais, mes histoires ne furent que de bonnes fables pour enfant qui ne feraient pas gagner ma vie. Professeur serait une option plus envisageable, et surtout enviable.

C’était peu de temps avant mes vingt ans que ma vie prit une toute autre tournure. Les nuits, je fus visité par des rêves cauchemardesques. Je voyais de grands récifs, des abysses obscures. D’étranges ruines aux formes impies représentant des êtres à l’aspect repoussant. Et ces ruines sous-marines ne furent pas désertes. Car un peuple aquatique y vivait. Quand cela se produisait, je me réveillais en sueur, hurlant de terreur. Je voulais comprendre ces songes, savoir d’où ils venaient. Ne trouvant que peu de réponses, je décidais de m’intéresser à l’esprit humain. La « psychologie », comprendre comment nous pensons et comment naissent ces troubles.

Pendant mes études à l’université de Miskatonic, je ferais la rencontre d’un jeune homme, David Miller. Ce dernier était passionné par les mythes et civilisations anciennes. Une passion d’étude qui le ferait frôler la folie. Mais je me suis fortement attaché à ce jeune homme. Il était plein de vie, plus extraverti que moi et savait animer n’importe quel moment. Nous eûmes de beaux échanges ensemble, des débats intéressants. Quand il me parla de ses recherches, de ruines perdues et étranges, je me souvenais de mes anciens rêves. Ceci intéressa Miller qui voulut y voir une explication ésotérique. Mais moi, je considérais que j’aurais vu quelques représentations de ces mythes avant et qui seraient revenus en mémoire pendant mes songes. Quelle grossière erreur !

A la fin, j’eus mon diplôme avec mention, une grande fierté. Si je voulais étudier la psychiatrie pour comprendre mes rêves, je les eusse vite oubliés car pendant des mois, voir des années, ils ne se sont plus manifestés. Et donc, mon travail se porterait uniquement sur les cas de patients qu’on me confierait. Je fus très rapidement par la suite affecté au sanatorium d’Arkham.

Des patients, j’en eus pour mon compte. Des dépressifs, des hypocondriaques,  des narcoleptiques, des schizophrènes et j’en passe. J’étudiais chaque cas, prescrivais les traitements adéquats, gagnais du galon. Mais ce qui serait intéressant à aborder, ce seraient ces patients qui incarnaient la folie pure. Des hommes et des femmes qui parlaient de monstres anciens, de cultes maléfiques secrets. De ruines monstrueuses. J’en eu parlé à David pendant nos dîners de retrouvailles. Il mettait facilement en lien avec le mythe des Grands Anciens. Ce que j’en concluais fut que ces pauvres êtres furent obnubilés par ces histoires, que leur esprit fragile avait créé une fiction qui avait remplacé la réalité.

Ceci dit, les rêves d’Edward referont surface et avec les délires de ces patients, le psychiatre deviendra de plus en plus troublé. Pour comprendre comment cette « folie » se créer, se répand comme un virus et pourquoi je semblais touché, je voulus étudier le problème à la source. Cela, j’y arrivais grâce à David. Le professeur d’histoire ancienne aura enquêté de son côté et me parlera d’une ville pas très éloignée, Innsmouth.

Beaucoup de patients venaient de cette ville. Quelques habitants dont le visage semblait se déformer par une maladie inconnue, et des voyageurs perturbés par leur visite de la ville. Beaucoup rapportaient la présence de monstres et de rituels impies. Mais la police qui y descendait, ne trouva jamais grand-chose. Mais Miller me raconta une histoire qui se répandait dans la région. Il y aurait cent ans, un ancien capitaine Marsh, aurait découvert un peuple en Polynésie qui lui aurait apprit comment gagner une abondance de poissons et de richesse en vénérant un dieu ancien. Marsh aurait gagner de nombreux adeptes à ce nouveau culte nommé « Ordre ésotérique de Dagon » qui a chasser tous les cultes présent en ville. Et que contre un prix inconnu, le poisson arrivait en abondance comme promis et que les habitants possédaient de l’or tout autant.

Curieux, je désirais mener enquête avec David. Sans doute y percevrions-nous le secret de toute cette folie sans nom. Quelle surprise quand nous posions le pied à Innsmouth. La ville fut à moitié abandonnée. Désolée, des maisons en bois ou en briques condamnées, s’enfonçant dans le sable quand elles ne furent emportées par la mer. Et je ne vous parle même pas de l’odeur pestilentielle, du poisson pourrissant, de la moisissure… Bref, je ne perdrais pas mon temps à décrire cette ville infâme et maudite !

Chacun de nous allions récolter quelques informations. La tâche fut bien difficile. Déjà, ses quelques habitants vous inspirait un dégout. Leur apparence était dérangeante et on aurait dit qu’ils vous assassinaient à travers leurs petits yeux constamment ouverts. Leur visage, mais parfois le corps entier se rapprochait plus de l’animal marin que celle d’un humain. Et quand nous parvenions à surmonter notre mal être à leur parler, ils restèrent silencieux, parfois même menaçant.

Notre enquête nous emmena jusqu’aux archives de la ville. Pour mieux comprendre le passé de cette ville, nous pouvions trouver quelques articles traitant de cette histoire de « dieu païen providentiel. » Tout ce que nous apprîmes ne fut pas grand-chose. Marsh était revenu comme un prophète, annonçant l’arrivée d’un dieu de prospérité. Les gens se laissèrent attirer par leur cupidité et l’Ordre ésotérique de Dagon gagnant en influence, chassa tous les cultes en ville. Mais un article attira mon attention plus que les autres…

On parlait d’une des familles les plus importantes de la ville. Une femme, ayant mis au monde un garçon, se serait enfuie. La ville l’aurait recherchée et retrouvée morte, l’enfant perdu. Voyant la date, Miller émit l’hypothèse que cet enfant pourrait être moi. Je refusais avec violence d’y croire, que je pouvais ressembler à ces dégénérés. Vous comprendrez sans doute pourquoi je refuse de dévoiler le nom de cette famille. Car après tout ce que j’aurais vécu, seule son évocation suffit à me procurer un élan d’horreur et de dégoût.

Vous épargnant toute l’enquête, qui au final n’apportait pas grand-chose, notre duo suivit un étrange groupe la nuit. Un groupe de ces habitants difformes se rendit sous le siège de l’ordre et ce que nous y vîmes, bouleversa nos esprits à jamais. Presque toute la ville devait y être rassemblée, et cette communauté se livrait à un rite décadent. Tous furent réunis autour d’une statue informe, d’un monstre dont je ne serais comment le ou les sculpteurs, ont pu représenter ce chaos de formes abstraites.

Nous fumes si choqués que l’on nous repéra et on nous fit confronter ce qui ressemblait à un prêtre de ce culte païen. Un Marsh, il me semblait. Ce dernier nous expliqua bien des choses en m’appelant « Fils de la mer ». Tous attendaient le retour de gens comme moi. Car oui, David eut bien raison de dire que l’enfant dans le journal était moi. Marsh avait passé un accord avec « Ceux des profondeurs ». Il offrait des sacrifices et des femmes pour s’accoupler avec des créatures venant de la mer, en échange de poisson et de richesse. Moi, j’étais le descendant d’une de ces lignées souillés. Sans doute pour cela que la transformation physique tardait chez moi, mais c’était une question de temps que je devienne comme eux et rejoigne les abysses.

David voulut me sauver et intervint. Hélas, le geste héroïque de mon ami lui coûta la vie. Tout le temple cependant se mit à trembler comme si quelque chose d’énorme et d’ancien… se réveillait sous nos pieds. Choqué par la mort de celui qui fut un véritable compagnon pour moi, et toute cette révélation je profitais de la confusion pour m’échapper du temple et de la ville. Sur la grande place, je manquais de perdre pour de bon l’esprit quand je vis ce qui sortait de la mer, cette nuée suivie par… Impossible de le décrire, mais cette vision d’abomination me hantera à jamais, quand elle sortit des eaux pour venir vers la ville.

J’ai réussi à m’échapper oui. Mais… Je savais que si je rentrais et racontais ce qui c’était passé, je serais considéré comme aussi fou  que mes patients à Arkham. Non, je ne voulais ni être enfermé, ni accomplir ce funeste destin. Alors, je me fis passer pour mort. On me déclara ainsi sans doute. Car pendant des mois, des années, je vivais coupé du monde, m’éloignant aussi bien de l’humanité que de l’océan. Mais l’appel de l’eau se faisait de plus en plus fort. Ce sang maudit se réveillait en moi. Mes rêves revenaient, devenant plus fort, plus intenses, plus…attirants.

Les changements physiques débutèrent. Mon visage se déforma de jour en jour, suivi du reste du corps. J’ignorais ce qui m’attendrait par la suite, si j’arriverais ou non à résister. Je luttais jusqu’au bout… Jusqu’à la folie !»

« Je ne pourrais pas vous raconter exactement ce que je fus devenu par la suite. Le reste me parait encore confus. Car je me souviens toujours de l’océan merveilleux et effrayant. Mais si j’eus résisté ou non à l’influence des anciens, ça je ne peux vous le dire.

Mon souvenir qui suit fut celui où j’arrivais à Mirapolis. J’étais toujours humain. Me réveillant, je me vis à demi-nu, ressemblant à un marin dont le navire aurait échoué et ayant fini sur la plage.  

-Pas fais gaffe qu'il y avait une plage ici.
-Si il y en a une justement. Et c’était là que je reviens à moi, déboussoler. Quelques passants eurent la bonté de venir à mon secours et faire venir de l’aide. Mais j’étais loin d’être préparé à l’idée de où je me trouvais. Fus-je mort et réussite ? Ou, comme on me la dit, « Ceux des profondeurs » une fois métamorphosé et sous l’eau, vivaient l’éternité sans craindre le temps. Aurais-je muté pour vivre des décennies sans craindre la mort sous l’eau ? Je ne le saurais dire.

J’appris donc à m’adapter, à m’accoutumer à cette époque futuriste digne d’un Jack London ou Jules Verne. Il fallait que je vive dans ce monde, ne pouvant retourner encore dans l’eau. Alors, voila pourquoi j’entrepris de reprendre mon activité de psychiatre. Enfin, psychologue plutôt. Car après ce que j’ai vécu, et compris que beaucoup furent plus ou moins dans le même cas, il fallait apporter aide et soutien envers ces gens…

-Justement à ce propos pour notre séance...
-Mmmh ? Ah oui ! L’heure est fini, votre heure est terminée.
-C’était instructif de vous écouter. Mais concernant mon problème justement, je n’eus pas l’occasion de vous parler de ce qui m’arrive…
-Désolé nous n’avons plus le temps, un autre patient m’attend. Nous nous reverrons dans deux jours si vous voulez. Ma secrétaire vous enverra la facture.
-Mais… On a même pas parler de mon…
-Je suis désolé le temps nous presse. Reprenons rendez-vous pour écouter votre souci. Cela en attendant, vous coutera deux cent cinquante dollars après une réduction. »