La vérité fait plus mal qu'un doux mensonge - Ambre Lazuli

PSEUDO: Loptr ; ÂGE: 22 ans ; PRÉSENCE SUR LE FORUM : autant que nécessaire/7j ; NIVEAU DE PUISSANCE (0 ou 1) : 1 ; UN DERNIER MOT ? Bonne chance pour la lecture !

Peu de personne connaisse la véritable vérité, celle amère, celle qui gêne. Vous êtes un chanceux petit insecte, car vous allez découvrir que dans les écrits de mythes, il y a une grande partie de mensonge fait pour bercer d'illusion les petits gens. La vérité fait mal car elle entache de sang les dorures de ceux que l'on nomme Héros. Fuyez pauvres cloportes, car il vous sera incapable d'oublier mes écrits. Les questions viendront, le doute s'immiscera dans votre esprit et vous allez tout faire pour ne pas me croire. Car après tout, comment par tous les dieux, celui à la langue d'argent, peut dire la vérité ? Mais, sachez, que mes écrits ne sont pas là pour vous convaincre d'une quelconque manière. Encore moins vous donner un apprentissage sur le panthéon nordique duquel je fais partie, je n'ai pas pour vocation d'être votre professeur ! De toute façon, il y a fort à parier que votre manque d'intelligence manifeste risque fortement de vous compliquer la tâche pour ce qui est de la compréhension de mes écrits. Mais soit, lisez et tenter de me comprendre. Ah et au fait, je tiens à préciser, qu'un accident est si vite arrivé...


Je suis né dans le royaume de Jötunheim, situé au Nord de l'Arbre Monde, là où le froid règne en maître. Et pour cause, les Jötnars sont connus pour être des géants de glace. Information à ne pas prendre au premier degré, nous ne somme pas fait de glace ou encore bleu. C'est juste que nous sommes le contraire des géants du feu vivant à Muspellheim, au Sud.

Les Jötnars sont des êtres des plus gigantesques, mesurant une moyenne de 50 mètres pour une envergure tout aussi impressionnante, contrairement aux géants de feu qui sont plus autour des 10 mètres. Les Jötnars ont une particularité peu commune, celle de comporter trois genres. Il y a les deux incontournables qui sont femelle et mâle. Je n'ai guère besoin de faire un dessin pour ces deux-là. Le troisième genre, nommé Porteur, est intersexe, ne possédant une poitrine que pour allaiter. Ils ont une tache de naissance sur le ventre, en dessous du nombril. Femelle et mâle vivent dans une égalité qui n'existe nulle part ailleurs. Les Porteurs sont mis en supériorité par rapport aux deux genres, car ils sont dotés d'une importante fertilité. Cette supériorité est à prendre avec des pincettes. En effet, ils sont au-dessus parce qu'ils sont précieux et donc doivent être protégé. Dans l'autre sens, ils se doivent d'appartenir à fournir des lignés à tout mâle n'en ayant pas.

Mon peuple est considéré comme étant barbare et sans aucune intelligence par les autres races. Nous sommes considérés comme des idiots qui cherchent à tuer tout ce qui bouge. Ce sont eux les crétins de nous dénigrer, ne prenant même pas la peine de faire notre connaissance. Mon peuple est proche de la nature que nous respectons et nous avons bons nombre de rituels, dont les repas. C'est notamment parce que nous sommes très peu vêtus, juste de pagne, que nous sommes considéré comme des bêtes dévoreuses d'enfants. Certains et certaines peuvent faire usage de la magie, tandis que d'autres peuvent être des artisans hors pairs ou encore de puissants guerriers. Nous vivons dans de grandes bâtisses, tantôt simple tantôt complexe. La seule chose que nous n'avons pas, c'est un système monétaire puisque notre peuple agit en communauté. Les chasseurs apportent des proies aux cuisiniers qui font à manger pour tout le monde...

Et là, je vous vois venir. Mais comment nourrir autant de géants ? Alors, premièrement, il faut savoir que les animaux vivant en Jötunheim sont de grandes tailles. Vraiment puisque les Jötnars peuvent avoir des montures. Ensuite, il faut savoir que nous vivons en différentes tribus avec différentes alliances par l'échange de denrées et de membres. Chaque clan est dirigé par une reine ou un roi, auquel sa descendance est destiné à prendre la relève. En cas de mort et absence de souverain, le plus fort ou la plus forte du clan remporte le titre.

Bien, maintenant que j'ai posé les bases, je peux rentrer dans le vif du sujet puisque je ne vais pas vous décrire toute notre subtilité.

Ma tribu est celle que l'on peut traduire par "Bois de Bouc". La raison est toute simple, nos guerriers et guerrières arborent sur leur tête un crâne de bouc sculpté pour servir de casque. Les cornes peuvent servir comme arme en donnant des coups de têtes. Mon père, Farbauti est le roi des "Bois de Bouc", ma mère est Laufey, un Porteur. Père à mit son veto sur Mère, privatisant son ventre pour lui seul. Tout mâle la convoitant, doit se battre contre le roi. Autrement dit, personne ne s'y presse. C'est que Père est plutôt puissant.

Je ne suis pas né seul, comme à chaque fois qu'un Porteur donne la vie. Je suis né en même temps que mes frères Býleist et Helblindi, me prénommant Loptr. Quoique pour être exacte, je suis le dernier à être sortie. Si mes frères sont de taille remarquable, ce ne fut pas mon cas. Je suis né avec la taille d'un bébé humain. Cela fut un véritable choc pour toute la tribu. Et pas que. Chaque géant de chaque tribus est venu faire des offrandes en mon honneur. Né de deux Jötnars, un Porteur de très petite taille : Je suis une Vierge des Glaces. Une rareté, destiné à être une prêtresse, voué corps et âme à la Magie. Autrement dit, tout le monde veux ma faveur alors que je n'étais qu'un nourrisson tenant au creux d'une main.

J'ai vécu une enfance ultra-protégé, parmis les géant. De toute petite taille, j'ai dû m'adapter avec le mobilier et ne serait-ce que les escaliers. Très tôt, j'ai fait montre d'une magie de façon instinctive, avant d'apprendre à y manipuler par le biais d'expert en la matière. Il est dur de se faire des amis de son âge quand on est un prince et future prêtresse, sans compter que mes frères n'ont pas arrêté de me coller, de peur qu'un vent trop fort risquerait de me faire voler. Mais j'ai quand même réussit à me faire quelques relations non hypocrites, notamment avec la femelle Angrboda. Nous sommes meilleurs amis, elle passe son temps à me porter sur son épaule et je lui raconte des idées malicieuses à faire. Le reste du temps, quand nous ne somme pas en train de faire des bêtises, nous passons du temps à fantasmer sur les mâles.

Évidement, je sais, que jamais, je ne pourrais avoir d'enfants, ma taille est bien trop petite pour un tel rapport avec un Jötun. En voyant ma meilleure amie batifoler avec un mâle, je rentre dans une dépression. Mon cœur souffre de l'absence d'amour. Pire que tout, je suis un Porteur, je ressens le besoin de porter des enfants, d'avoir une grande famille. Je me lance dans le projet farfelu de rendre les géants moins grands. Et c'est ainsi que j'ai pu créer, après de nombreuses recherches et expériences, un collier permettant de changer la taille du propriétaire dans le but de rendre plus petit celui-ci. Conscient que mon artefact peut servir à tous les membres de mon peuple, j'ai tôt fait d'en faire des tonnes, permettant aux Jötnars d'aller en visite dans les autres royaumes, car les frontières leur sont fermés à cause de leurs grandes tailles. Cela à fait naître des mélanges avec des géants et d'autres espèces tout comme l'apparition des vêtements dans certaines tribus.

Malheureusement, si les colliers peuvent donc en toute logique me permettre d'avoir des relations intimes avec les mâles. Aucun ne m'approche, ni ose poser le moindre doigt sur moi. J'attise la convoitise, mais je reste sacré. Je suis une denrée qu'aucun mâle n'a le droit de toucher. Pas de chance, puisque les femelles ne m'attirent pas.


Je me souviens très bien de ces long mois durant lesquels j'ai vu les guerriers partir au front. La totalité des clans combattant les envahisseurs. Les Ases. Odin, ce Père de Tout, comme il aime être appelé, veux asseoir sa domination sur les Jötnars comme il a pu le faire avec les géants du sud. Cet envahisseur nous considèrent comme des animaux qu'il peut dresser. Ils ont beau être plus petits, ils ne sont pas moins dangereux.

Plus d'une fois, j'ai voulu tenter de rejoindre le combat, mais on m'a confié la garde des jeunes. Et ma fibre maternelle a pris le dessus. J'ai bien fait de rester en y repensant car un jour, Odin et ses soldats sont arrivés pour attaquer le village. Je me suis opposé, protégeant les jeunes et précisant aux intrus que seuls des enfants étaient présents. J'ai bien accentué le fait que c'est une preuve de lâcheté que d'attaquer des enfants. De quoi bien les clouer sur place. Dans un premier temps, ils ont cru que j'étais un Vane, race connue pour sa magie. J'ai aussitôt mit à l'honneur mon ascendance, surprenant les Ases, notamment le roi. Père est arrivé juste avant qu'Odin ne fasse un terrible affront : me toucher. Évidement, tout deux ce sont lancé en une joute verbale et j'ai calmé le jeu avant que cela ne dégénère.

C'est là qu'Odin a pris la pire des décisions qui soit. Il a proposé un marché. Si je viens avec lui en Asgard, pour y vivre, alors les Jötnars n'auront plus à craindre de l'armée Ase car celle-ci se retire pour ne plus revenir. Si je refuse, un massacre sera fait dont moi seul en survivrais. Je n'ai eu guère le choix, j'ai accepté. Seulement, j'ai mis de la magie à profit, proposant un pacte de sang ce qu'Odin eu tôt fait d'accepter, sans trop y réfléchir. Celui-ci nous empêche de nous attaquer mutuellement ou ne serait-ce que demander à quelqu'un d'autre de le faire. Mais il existe tellement de possibilités pour lui donner la mort voir pire que la mort sans aller contre le pacte.

Je n'ai même pas eu le temps de dire mes adieux que j'ai dû suivre Odin jusqu'à son royaume, Asgard. On m'a baptisé d'un autre prénom, Loki. Mais ce n'est pas la seule chose. Non. J'ai dû m'habiller, me plier à leur coutume et oublier les miennes. J'ai eu des cours d'éducation, des choses stupides, tels que me contraindre à me tourner vers les femmes ou encore à combattre avec une épée. Je suis un mage, j'ai besoin de mes mains libres pour jeter mes sorts !

Justement, ma magie, je suis le bouffon qui fait des tours de passe-passe pour épater la galerie. Car, c'est bien connu, la magie ne sert à rien. Ce ne sont que des idiots ! Bien que je sois logé au palais, je suis traité en inférieur. La bête de foire qu'on montre du doigt. Le Jötun nain parmi les Ases. Si un Ase fait tomber quelque chose, je dois ramasser. On me montre sans cesse que je ne suis rien.

Ce qui m'horripile le plus, c'est bien la famille royale. Autant, je peux assez bien m'entendre avec la reine Frigg, autant les princes, me donnent envie de vomir. L'ordre de naissance m'importe peu, ils sont tous adultes lors de notre première rencontre. Les deux fils de Frigg sont Baldr et Höd. Je trouve Höd plutôt amusant, parce qu'il est aveugle alors lui faire des farces est plutôt chose simple. Son frère est considéré comme un dieu très beau. Et c'est vrai, je ne peux que confirmer. Il ne cesse pas de me regarder, de me lancer des regards lourds de sens. J'évite de me retrouver seul avec lui, je ne lui fais pas confiance pour garder ses mains pour lui. Bien que je puisse le trouver correct, son caractère me fait le détester. Il joue avec moi et espère que je vienne de moi-même entre ses draps. Il peut toujours courir !

Odin a de très nombreuses maîtresses et certaines ont eu des enfants dont certains qu'il n'a pas reconnu. En soit, je me fiche assez de ce qu'il peut bien faire dans un lit, excepté celui de sa mort. D'une déesse, il a eu Vali, un Ase qui est très crasseux. D'une géante du sud, il a eu Vidar et d'une géante du nord, il a eu Thor. Deux hommes héritant d'une sacré force. Vidar est du genre à vouloir venger tout et n'importe quoi, ce qui m'exaspère au plus haut point. Bon d'un autre côté, Thor est très bagarreur. Et c'est moi qui en fait les frais. Oui, Odin souhaite que je sois le compagnon d'aventure de son fils, héritier. Enfin rectification, il veut que je sois son faire-valoir, son esclave, son gentil petit toutou. Je dois faire ce que Thor veut. Il sait que je suis aussi un prince ? Ah non, suis-je bête, mon titre n'est pas reconnu en Asgard. Je suis le Jötun de compagnie d'Odin alors autant que je sois aussi celui du prince.

Thor est un crétin pas fini. Il a eu la gentillesse de penser - apparemment il en est capable -, au détour d'une aventure, qu'il ne m'a pas vu au bras d'une dame. Ce à quoi un de ses acolytes a répondu que vu que je sois un nain de mon espèce, mon entre-jambe est sûrement petit. Ah ah ah. Et ils ont rigolé. Maturité bonjour.

C'est ainsi que Thor eu la gentillesse de me trouver une épouse : la déesse Sigyn. Je me suis retrouvé coincé avec sa main et la bénédiction d'Odin. Et comment dire... D'accord elle est bien jolie et elle est gentille, mais... C'est une femme. Hors je préfère les hommes. Mais je n'ai pas eu le choix que la portée à l'autel et la coucher sur le lit de noce. Je me suis fait bon amant, car elle aussi à subit du destin. Ce n'est pas comme si elle a voulu se marier à un Jötun. Je lui ai confié mon attirance pour les hommes, juste après, choqué d'avoir eu ma première fois avec une femme. Et elle en fut incroyablement soulagé. L'égalité homme/femme en Asgard est si inexistant que le consentement est chose floue. Nous avons pris le temps de nous connaître, tissant une amitié. Elle a appris à me supporter ainsi qu'à me recarder et nous nous présentons au monde comme un couple heureux. Nous avions prévu de nous unir charnellement jusqu'à faire des descendants pour prouver aux autres que nous avions des rapports. Et miracle, nous n'avons pas eu besoin de remettre le couvert. Car elle est tombé enceinte de notre première fois, des jumeaux, Narfi et Narvi.

Je n'ai rien d'un père. Oh non. Sigyn et moi sommes deux mères, clairement. Nos jumeaux sont choyés et couvert d'amour. Il n'y a plus que nous quatre. Cela étonne beaucoup de monde que je ne possède pas de maîtresse. Alors pour éviter les soupçons, je prends l'apparence d'une femme pour rejoindre mes quartiers de temps en temps, faisant naître les rumeurs. Et si Sigyn est questionné par les femmes de la noblesse, elle explique que je ne lui dis rien à ce sujet et que cela ne lui importe peu tant que je fais mes obligeances conjugales.


Je suis envoyé par Odin pour aller commander deux artefacts auprès des nains de Niflheim. Oui, je suis un simple coursier. Mais, je peux me consoler d'une chose, l'un des artefacts est pour moi. Bien sûr, le Père de tout ne peux guère ignorer que je suis capable de me créer mes propres artefacts. La dernière de ma création sont les chaussures fugueuses, capable de courir sur toutes les surfaces, dont l'air, tant que le propriétaire ressent l'envie de fuir. Évidement, cela ne plaît pas vraiment à Odin, car mes créations sont soit égoïstes, soit malicieuses et chaotiques. Je crois qu'il a encore en travers de la gorge mon masque pour le moins destructeur. Après que celui-ci s'est mit à prendre possession d'un Ase un peu simplet, le transformant en un être loufoque et semant la pagaille au palais... J'ai joué les idiots dépasser par les évènements, un inventeur qui a fait une bêtise. J'ai fait semblant de détruire ma création, un simple tour de passe-passe. À la place, je l'ai lancé en Midgard, hâte de le voir prendre ses aises parmi les humains !

Les forgerons ayant le plus d'expertise sont les frères Brokk et Eitri. J'ai sagement donné la missive du roi, que je n'ai pas ouverte. Pas besoin, puisque je vais assister à leur artisanat. Pour Odin, les nains ont forgé une lance, Gungnir. Et l'artefact commandé pour moi est un drakkar viking, Skidbladnir. Assez sceptique au départ, je vois vite son utilité en comprenant qu'il soit capable de naviguer dans les airs, sur terre et sur l'eau. Il y a aussi sa cale qui possède un stockage infini et le fait de pouvoir le rapetisser si bien qu'il puisse rentrer dans une poche.

J'ai vite déchanté en comprenant que je vais jouer les transports en commun. Que rêver de mieux ? Sympathique le cadeau du roi ! Et il ose me traiter d'égoïste ?

Si seulement, c'est des transports utiles comment des denrées à la rigueur, je peux faire un effort bien que cela ne soit pas très amusant. Mais, non il faut que je transporte Sif, l'épouse de Thor, pour aller faire ses emplettes partout en Yggdrasil. Et pas qu'une fois. Et avec les copines aussi. Ça m'a vraiment taper sur le système. Je ne peux même pas trouver une échappatoire.

Un jour, alors que Sif est ma seule passagère, elle vient me quémander une demande assez particulière. Elle veut une nouvelle coupe de cheveux. Cela ne m'aurait rien fait si c'était une Vane. Mais c'est une Ase. Hors les femmes Ase n'ont pas le droit de se couper les cheveux. Muer par une envie de foutre la zizanie au palais, je lui fais moi-même sa coupe.

J'ai très vite regretter mon impulsivité, incité par mon ennui. Car n'assumant pas les critiques négatives, Sif m'a accusé de lui avoir coupé les cheveux lors d'une sieste sans son autorisation. J'ai eu Thor sur le dos, littéralement, il veut me réduire en bouilli. Je consens à réparer la connerie de Sif, en allant voir les nains et demander des cheveux d'or. Évidemment, ce n'est pas gratuit. Quand bien même les nains ne demandent rien, Odin veut que je donne mon Drakkar à Freyr. Je paye mon due, avec quelques différences notoires. Je prends le temps de récolter de très nombreux insectes pour en remplir la cale. À l'intérieur, au plus profond de cette cale infinie, j'y cache les boucliers de droite. Ainsi donc, le Drakkar ne peut plus grandir au-delà d'une dizaine de centimètres. Chose que Freyr remarque bien trop tard puisque je le lui donne sous le format de poche. On m'a demandé de le lui donner, en aucun on m'a interdit de faire une petite virée avant.

Odin me renvoie à nouveau auprès des nains pour que ces derniers fassent trois objets les plus précieux possible. Ne les voyant pas très motivé, je décide de parier leur échec, misant ma tête en guise de récompense. Ce fut suffisant pour les faire travailler. Brokk s'occupe du soufflet tandis qu'Eitri de la forge, le premier devant garder le rythme sans quoi il risque de saccager le travail du second. Je me pose dans un coin pour les regarder, seulement je commence vite à m'ennuyer. Je décide donc d'embêter Brokk en me métamorphosant en insecte pour aller le piquer. Peut-être que je peux empêcher les nains de faire leur travail, cela les ridiculiserait à tous les coups ! Le premier objet, Gullinbursti pour Freyr, est fabriquer. Je continue de déranger Brokk, mais le second objet, un anneau d'or, Draupnir, est fabriqué pour Odin. J'arrive enfin à déranger Brokk en lui piquant les paupières lors du troisième objet : le marteau de Thor, Mjöllnir, qui grâce à moi, se retrouve avec un manche court.

Les nains et moi-même allons en Asgard, présenter les objets aux habitants pour un vote. Le marteau est cité pour l'unanimité comme étant l'objet le plus précieux, car pouvant de toute évidence démolir un Jötun. Hum, vraiment sympathique ces Ases de menacer mon peuple devant moi !

Odin a eu ce qu'il souhaite, mais je me retrouve avec une dette à payer. Ayant envie de fuir de toute urgence, mes chaussures s'enclenchent. Malheureusement pour moi, Thor nouvellement armée arrive à me stopper et me traîne par les pieds pour que j'aille honorer ma parole. C'est sans nulle surprise que je joue sur les mots prononcé, j'ai parié ma tête pas mon cou. Sauf que cela ne passe pas vraiment, non.

Brokk décide, en guise de punition, de me coudre les lèvres avec un fil spécialement conçu pour l'occasion. Fil qui ne peut se délier qu'en obtenant pardon. Au moins, je ne souffre pas de besoin primaire. En plus de faire ça, les nains m'ont traînés dans tout Asgard. La joie ! J'ai dû rester à la forge des nains, servant de domestique jusqu'à ce que Brokk ne décide d'enfin me pardonner. Ma vengeance sonne comme un glas. J'avoue aux frères cette terrible vérité, ils ont fait l'objet le plus précieux, alors jamais ils ne pourront faire un nouvel objet précieux, sans quoi leur travail sera médiocre comparer à la perfection ou alors cela voudrait dire que le marteau n'est pas si précieux. Sur le pas de la porte, je peux entendre les deux forgerons se couper les mains. Car, la perfection a été atteinte avec Mjöllnir et qu'ils ne peuvent plus faire mieux.


Odin est quelqu'un d'arrogant, qui se pense imbattable. Cette histoire le prouve amplement. C'est celle de la construction de la grande muraille d'Asgard. Beaucoup sont dans le faux sur une certaine partie, c'est à cause du racisme dont peut faire preuve le peuple Ase. Vous vous souvenez de comment je suis traité juste pour le fait d'être un Jötun ?

Un maître bâtisseur est venu proposer un marché, accompagné de son fidèle compagnon de route, Svadilfari, un centaure et non un simple cheval comme souhaite le raconter les bouches. S'ils arrivent à fabriquer une muraille de plus d'une soixantaine de mètres, capable de résister à une attaque de Jötun, alors ils obtiendront, la lune, le soleil et la déesse Freyja. Odin a accepté en mettant un délai de trois semestres, étant persuadé que les deux artisans ne peuvent pas tenir leur engagement.

Vous voyez la bourde arriver ?

Eh bien figurez-vous que notre bon roi s'est retrouvé bien bête en se rendant compte qu'il ne manquait plus que la grande porte à mettre en trois jours. Ne pouvant pas payer le prix demander, il est venu me chercher pour m'envoyer en éclaireur et trouver le pourquoi du comment deux individus puissent travailler aussi rapidement. Je suis aller les espionner avec discrétion, remarquant que Svadilfari fait preuve, non seulement de force remarquable, mais aussi de magie. Je rapporte cette découverte à Odin et celui-ci me demande de tout faire - mise à part le meurtre - pour attirer le centaure loin de la construction.

La seule solution qui m'est venue à l'esprit, c'est de séduire le centaure. Je me suis métamorphosé en belle jeune pucelle comme il m'arrive de faire pour rendre fou les humains, arrivant à attirer le mâle dans la forêt. Durant trois jours et trois nuits, je n'ai eu de cesse de courir et de me cacher. La fatigue me venant, le centaure finit par me capturer pour me déguster sans grande délicatesse ni même me demander mon avis.

Le maître bâtisseur, furieux, d'avoir perdu le pari, révèle sa véritable provenance. C'est un géant du sud et il souhaite s'en prendre aux Ases. Thor explose sa tête sans grande difficulté. Svadilfari, de son côté, est partis sans demander son reste.

De cette liaison non-désiré est né Sleipnir, un poulain dont le corps à tout du cheval, mise à part le nombre de pattes puisqu'il en possède huit, capable de courir sur n'importe quelles surfaces. Je cache cette grossesse autant que je le peux, aider par Sigyn. C'est même elle qui m'a assisté lors de mon accouchement. L'apparence de mon enfant est pour le moins inédite, il aurait dû être un hybride et non un cheval avec l'esprit intelligent.

Cacher Sleipnir fut une prouesse impossible, si bien que le roi eu tôt fait de le découvrir. Et bientôt le royaume entier fut au courant du rapport intime que j'ai dû avoir avec un centaure dont le racisme traduit bien trop souvent à cheval. Certaines rumeurs se mettent même à dire que je me suis transformé en jument pour m'accoupler avec le mâle. Je laisse dire, gardant les points fermés. Odin m'interdit d'élever mon propre fils, décrétant que la place de Sleipnir est aux écuries. Pire en corps, il pousse le vice en faisant de lui sa monture. Je suis aller contre son interdiction, bon nombre de fois, ne pouvant guère me résoudre à laisser mon poulain seul.


Le plus grand secret des Ases est au sujet de leur immortalité. Enfin, plutôt, leur fausse immortalité. Ils ont besoin de consommer les pommes d'or, délicieux mets permettant de soigner les blessures et de garder une jeunesse éternelle à force d'en consommer. De tout Yggdrasil, il n'existe qu'un unique arbre pouvant en produire, celui dans les jardins royaux, appartenant à la déesse Idunn. De part ma nature, je n'ai pas le droit de m'approcher de l'arbre. Pourquoi en parler ? Les Ases aiment crier un peu partout ce secret. À croire qu'ils sont stupides et c'est cette stupidité qui est au cœur de ce qui va suivre.

Ce jour-là, Odin a voulu que je sois son écuyer pour un voyage en Vanaheim, royaume de la magie. Connaissant celui-ci pour mes nombreuses recherches en créations d'artefacts, je suis le mieux placé pour escorter le roi. Je me suis fait très silencieux sur le chemin pour la bonne raison que j'ai préféré converser par télépathie avec Sleipnir, celui-ci étant monté par Odin. Il fut un temps où j'ai activement cherché un moyen de lui donner une apparence bipède, notamment par le biais d'un quelconque artefact. Malheureusement, je n'ai point réussi un tel exploit, mais à la place, j'ai découvert une bien cruelle vérité qui m'a fait pleurer des torrents de gouttes salés. Sleipnir est victime d'une malédiction dont je suis entièrement responsable. Si une Viege des Glaces est autant sacrée et qu'aucun mâle n'a le droit de la touchée sans son accord, c'est parce que tout descendant né de cette union non-souhaité est maudit. Alors oui, c'est entièrement ma faute, bien que Sleipnir n'arrête pas de me dire le contraire.

Notre venue en Vanaheim est toute simple, le bon roi Odin souhaite rendre visite à son frère Hoenir. Afin de solidifier les liens entre Vanaheim et Asgard, un échange de noble s'est fait bien avant ma venue au palais. Le royaume de la magie a envoyé les jumeaux Freyr et Freyja, ainsi que Njörd. Le frère d'Odin, accompagner du sage Mímir furent donc échangé. Hors, c'est assez disproportionnée. Pour une chose simple : Hoenir est un être simplet capable de se blesser avec ses propres mains. Je n'exagère rien. En plus les Ases ont vanté sa finesse d'esprit. Résultat les Vanes se sont fait avoir, devant compter que sur Mímir. Et comme tuer le frère du Père de tout n'est pas vraiment une option, ils se sont contentés d'envoyer la tête du sage. Depuis, les tentions se sont apaiser entre les royaumes, bien que ma présence en soit pour quelque chose. Les Ases ayant pour habitude de dénigrer l'utilisation de la magie, je suis là pour servir de tampon, notamment en participant aux événements magiques de la "part d'Odin trop occupé pour venir de lui-même". J'ai un passe-droit pour accéder à la bibliothèque magique du palais Vane, alors, je ne vais pas me plaindre. Pour ainsi dire, j'ai même une chambre.

Il vaut mieux pour tous que je reste avec les deux frères pour éviter que ces idiots ne fassent pas n'importe quoi. Surtout qu'ils veulent chasser, ce qui veut dire que je dois faire attention que le gibier soit bien un gibier et non un mage métamorphoser. Miracle, un bœuf, simple animal, tombe entre nos mains. Malheureusement, malgré le feu allumé, la viande ne cuit pas. Je devine tout de suite la raison à cela : un sort. La source du problème s'avère être un mage qui se présente sous la forme d'un aigle, se nommant Thjazi. Celui-ci propose un marché, il retire son sort, mais il a le droit de récupérer autant de viande qu'il le souhaite. Odin accepte sans même me concerter. Il est partie du principe que je ne puisse pas contrer ce mage pour en retirer le sort. À croire que je ne suis doué qu'à faire le bouffon. Le pire, c'est qu'en quelques minutes seulement, le sort aurait été contré.

Soit, le mage récupère une très grande partie de la viande, nous laissant avec peu sur les bras. Peu, mais assez pour faire un partage équitable en trois. Sauf qu'Odin tout sourire me dit de faire diète. Je ne suis pas un grand mangeur, comparer aux Ases. Non seulement, le roi me prive de repas, après tout je ne suis pas important, mais en plus il me dit que si j'ai si faim que ça, je peux tenter de récupérer la viande de l'aigle.

Ne trouvant rien pour me substanter, je suis contraint d'attaquer le mage duquel je reste accroché en plein vol. Les mains transpercées par ses serres, je suis incapable de lancer le moindre sort pour me libérer. C'est là que le plus grand secret que tous connait est mis en jeu. Thjazi me demande d'emmener la déesse Idunn et ses pommes d'or en dehors d'Asgard. Je lui en fais la promesse, mais c'est mal le connaître, car il sait ce dont je suis le Dieu principal. Il m'oblige à faire un contrat magique, me contraignant ainsi à respecter sa demande en échange duquel il me laisserait tranquille.

Il me lâche en plein vol, j'arrive à faire usage de ma magie pour éviter l'impact avec le sol à cette grande vitesse. Oui, malgré mes mains endommagées, j'arrive à faire de la magie, c'est grâce à ce lien étroit que je possède avec elle. Je suis la Magie, son essence coule en moi. Les Mages prennent la magie les entourant, ils arrivent à être le catalyseur. Ce qui n'est pas mon cas, car je suis une Vierge des Glaces. Quoique le "une" peut être remplacé par "la", car je suis le seul.

Je retourne auprès des deux frères qui se moquent de mon échec. Les ignorants, je me soigne avec un de mes artefacts sous l'œil avide d'Odin. Il se croit discret, mais je sais qu'il convoite plus d'une de mes œuvres sans réussir à y mettre la main dessus. Me demander ou me voler n'est pas une option possible puisque cela revient à dire que je suis supérieur dans ce domaine. Hors, s'il montre de l'intérêt pour mes créations, les autres vont forcément le savoir.

De retour en Asgard, j'ai tôt fait de concocter un plan pour attirer la déesse Idunn et ses pommes hors du palais. J'attends qu'elle s'éloigne de son arbre pour lui faire part d'un fait pour le moins étonnant. Dans la forêt non-loin du royaume, j'ai croisé un arbre aux pommes toutes aussi dorées. Ne sachant pas si c'est le même arbre que celui dont elle a la garde, je n'ai cueilli aucun fruit, car je n'en ai pas le droit. Seule elle peut aller comparer ses pommes à celles de cet arbre, pour vérifier si ce sont des pommes d'or. Soucieuse, la déesse me suit jusque dans la forêt, un panier de pommes d'or dans les mains. Mais nul arbre aux fruits merveilleux nous attends à notre destination, car Thjazi la récupère. Le contrat magique est clos, j'ai remplis ma part du marché, je rentre à mes appartements tranquillement.

La disparition d'Idunn fait bien vite le tour d'Asgard, car en absence du renouvellement des pommes d'or, les Ases se mettent à vieillir. Pour ma part, je n'ai pas eu à porter un physique vieillissant naturellement le moindre jour de ma vie, la magie me rendant immortel sans la consommation de pommes d'or et sans besoin de sortilège à lancer. Mon espèce, à l'image des Alfes peuvent atteindre de très grands âges, alors je garde l'espoir de revoir les miens.

De multiples enquêtes ont été instaurés et bien vite je fus pointé du doigt. Je suis sûr que même en absence de preuves, le résultat en serait inchangé. Menacer par de terribles châtiments, je suis contraint d'aller chercher Idunn. Par le biais d'un sort, j'arrive à trouver où se situe le mage. C'est en réalité un géant, membre d'un clan fêtard situé dans la contré de Thrymheim en Jötunheim. Ne pouvant m'y téléporter, je réclame le Valshamr de Freyja, un artefact qui me transforme en aigle et me permet d'avoir une vitesse considérable. Je trouve la déesse que je transforme en noix sans guère lui demander son avis, son bourreau étant sortie de sa demeure. Avant de partir, je décide de récupérer toutes les pommes d'or dans le but de les garder. Cela peut me servir. Sur le chemin du retour, je suis poursuivi par Thjazi, mais je tiens bon. Passer la forteresse, les Ases tirent des flèches enflammés sur mon poursuivant et vont jusqu'à l'achever au sol. De mon côté, je ramène Idunn à son arbre, lui redonnant sa forme. Je lui donne deux pommes d'or, disant que Thjazi étant rentré chez lui, je n'ai pas pu prendre toutes les pommes, mais pour éviter qu'il puisse les garder, je les ai détruites avec un sort jeter rapidement. Mon mensonge est bu comme le plus merveilleux des nectars. J'ai dû rendre le plumage de faucon à sa propriétaire.

Suite à la mort du géant, sa fille, Skadi est venu réclamer vengeance. Odin propose alors qu'elle se choisisse un mari en compensation, mais en ne regardant que leurs pieds. Devinez à qui Odin a demandé de cacher de tous, le haut de chacun des hommes célibataires ? Oui, j'ai dû m'en charger. En plus de ça, il m'a soufflé que Njörd n'est pas une grande perte. Résultat, j'ai manipulé Skadi pour qu'elle puisse choisir les bons pieds. Ce n'est même pas un Ase ! Mais, ça elle l'ignore.

Ne voulant pas partir avec aussi peu de compensation, elle demande à ce qu'on la fasse rire, précisant qu'elle raffole des humiliations et des tortures. J'en ai fermé les yeux avec lassitude, sachant très bien que tous les yeux se sont tournés vers moi. Cracha, coups, bousculades, fouets... les Ases se sont montrés fortement imaginatifs et ce pendant de longues semaines.

Par chance, mes fils, adultes depuis bien longtemps, ne sont pas présents. En effet, ils étudient la magie dans la grande académie de Vanaheim. Sigyn, quant à elle, s'est enfermé dans nos quartiers sous ma demande. C'est que j'ai un peu déteint sur elle, alors je sais qu'elle risque de ne pas pouvoir se calmer en voyant pareil spectacle. Elle veut toujours me défendre quand je suis contraint à faire le bouffon lors des banquets ! Nous sommes restés en communication télépathique durant toute cette période, Sigyn faisant tout pour me distraire, notamment en chantant. Elle a tout fait pour que je reste calme, pour que je ne réplique pas ou que je ne vienne à m'enfuir.

Ce fut l'humiliation orchestrée par Baldr qui fit rire Skadi. Nul ne pu savoir de quoi celle-ci fut composé, car tourné à huis clos. Mais ceci est une autre histoire.


Cette période fut l'une des plus sombres de ma vie. Elle commence par un acte abominable et se termine en Helheim, le royaume des morts.

Cet acte est celui de Baldr.

Il nous a conduits, la géante Skadi et moi-même, dans sa chambre à l'abri des regards. Décrire cette scène en détail est bien trop complexe. Je n'y arrive pas. Il m'a violenté, rabaisser à l'état d'un vulgaire jouet, finissant par me violer à maintes reprises. Je l'ai supplié plus d'une fois de ne pas avoir un tel rapport, mais il s'est juste moqué de moi. Cette scène est marquée par un fer rouge dans mon âme, me hantant durant les nuits sans rêves.

Mon esprit s'est accroché à Sigyn avec force, l'appelant à l'aide. Unique magie dont je peux faire usage, car Baldr eu l'audace de me mettre des bracelets anti-magie. Notre contact datant d'avant la pose des bracelets, celui-ci ne fut pas coupé. Mais Sigyn ne peut rien faire pour m'aider, pleurant en silence dans nos quartiers, faisant tout son possible pour me soulager de mes maux. J'entends encore le rire de Skadi raisonner dans la chambre, sonnant la fin de mon supplice. Le reste fut très flou dans mon esprit, je me souviens que Baldr a retiré mes bracelets, que j'ai coupé le lien télépathique, d'avoir été conduit dans mes quartiers par des soldats et que Sigyn m'a récupéré. Elle m'a nettoyé et panser mes plaies.

Puis, plus rien. Je suis une coquille vide, prostré dans le lit, Sigyn essayant de me faire réagir sans exploit. Refus de m'alimenter, refus de me mouvoir, refus de penser.

Je fus sorti de cet état second par une grande claque et le visage d'Angrboda. Choqué de la voir ici, ressemblant à une Ase. À ses côtés, Sigyn. Elle a fait l'impensable pour me sortir de cette situation, allant en Jötunheim pour trouver cette meilleure amie que je lui ai tant parler. Ma meilleure amie d'enfance ne prend pas de pincette pour me recadrer, ravivant la flamme pour en déclencher un incendie.

Je remarque, sans guère surprise, que je suis enceinte. Cela me démoralise, car je sais que les enfants à naître - j'en ai forcément au minimum deux -, vont être maudit. Ne pouvant pas cacher ce ventre, ne serait-ce que sous un sort au risque de me rendre malade, nous décidons d'un plan. Car si ma meilleure amie Jötun ne voit pas où est le souci, celle Ase précise qu'en Asgard cela va poser problème. On me considère comme un homme, les Ases ignorant le troisième genre de mon espèce - mis à part Baldr maintenant. Je trouve le plan parfait. Je fais passer Angrboda comme étant ma maîtresse, tout deux pratiquants la magie de haut niveau, nous avons fait des expériences ensemble et résultat, elle qui était enceinte, se voit ne plus l'être, car la vie a été transmise en moi. Clairement, les Ases ont tout gobé.

Ayant en tête les supplices dont j'ai été victime, les filles me proposent d'aller rire des Ases en les humiliants. C'est ainsi qu'Asgard eu une période plutôt mouvementé. Contrairement à eux, aucune goutte de sang ne fut versé. Trio infernal que nous sommes, personne n'ose broncher sur notre passage de peur d'être la cible de notre malice.

C'est tout naturellement, que mes meilleures amies m'ont accompagné durant mon accouchement, me sentant en sécurité dans leurs bras. J'ai eu trois enfants, deux garçons et une fille : le long serpent Jörmungandr, le loup géant Fenrir et la demi-morte Hela.

Restant dans nos quartiers, mes meilleures amies m'ont aidé pour m'occuper de mes enfants. Mais ce calme serein ne fut que de courte duré, à peine quelques mois. Odin est arrivé avec une cruelle nouvelle. D'après lui, mes fils vont causer le Ragnarök. Ce ne sont que des bébés, pourtant la sentence sonne le glas. Il m'a arraché mes fils, jetant Jörmungandr dans les mers de Midgard et faisant enchaîner Fenrir avec une épée en travers de la gueule. Outre de leur adresser pareil châtiment, il me jette un puissant sort qui m'empêche de voir mes fils et encore moins pouvoir les retrouver.

Mon pacte de sang me démange, Odin mérite une punition pire que la mort et je dois retenir mes meilleures amies d'attaquer le roi. À la place, je confis Angrboda de retrouver mes fils et de trouver un moyen de les libérer. Elle s'y plie volontiers, même si elle sait que cela va lui prendre une éternité.

Ma fille dans les bras, je tente de me concentrer sur elle, épaulé par Sigyn. Toute la partie droite du corps d'Hela est en décomposition. Je sais que son temps est compté. J'ai tenté de lui faire manger une pomme d'or, le plus puissant des remèdes, mais à son contact, la pomme s'est mise à pourrir.

Une enfant de même pas un an ne devrait jamais rejoindre Helheim !

Déterminé, je confis Hela à Sigyn, partant sans rien dire à personne. Tout ce que je dis à mon amie est que je vais trouver un moyen de sauver Hela. Je me retrouve devant Gjöll, les grilles d'Helheim, surplomber par un unique pont gardé par la géante du sud, Módgud. Celle-ci m'interdit de passer, précisant qu'aucune personne vivante ne peut en revenir. Jouant de ma fourberie, j'arrive à grimper sur le pont, la géante ne me suivant pas. Le long pont parcours une rivière lugubre et plus j'avance, plus je sens que le monde des morts est proche. La fin du pont me conduit sur une terre morte, peuplé de cadavres. Je trouve le maître des lieux dans un château lugubre, le roi, celui qu'on nomme Mort, en raison de son nom oublié, entouré par ses serviteurs.

En Helheim le temps se déroule différemment. Une éternité à l'intérieur équivaut à quelques minutes dans les autres royaumes. Pour être exacte, le temps ici est le passé, le présent et le futur mélanger. C'est assez complexe à décrire, en soi. Et ma visite fut très surprenante pour le roi, car il ne me connaît pas, hors tout le monde est mort alors il est censé me connaître. J'ai voulu faire un marché pour sauver la vie de ma fille, mais celui-ci m'a ris au nez. Il ne marchande pas avec les vivants, pire encore, il me dit que je suis coincé ici. Me sous-estimant largement, il me garde dans son palais en tant que conseiller pour les jugements des décédés. Je mène mon enquête et je finis par apprendre que le roi, malgré son apparence de liche, est un être vivant, mais que rester en Helheim le fait garder en vie.

Forgeant un plan durant ce qui me semble être des millénaires, je finis par combattre la Mort. Le capturant, je l'embarque sur un cheval squelettique. Poursuivis par l'armée de celui-ci, je passe le pont, ce que les morts ne peuvent faire. La géante est très surprise de me voir, je l'ai quitté à peine quelques minutes de son point de vue.

Plus loin encore, le Roi émerge et un combat éclate. D'une durée de plusieurs longues heures, j'arrive à lui arracher la vie. Je remonte sur mon cheval, le corps de la liche avec moi. Je retourne en Asgard, rentrant dans la salle du trône avec ma monture, jetant le corps de la Mort au pied d'un Odin sous le choc. Je fais venir Sigyn par un domestique pour qu'elle m'apporte ma fille. Une éternité que je ne l'ai pas vu. J'annonce au peuple Ase que ma fille va être la reine d'Helheim, la nouvelle Mort. Aucun ne s'y oppose et je vois de la peur dans les regards : Je suis celui ayant vaincu la Mort.

De retour en Helheim, la géante m'ayant laissé passé en se prosternant bien bas, j'ai voulu rester là-bas pour y élever ma fille, mais les serviteurs n'ont pas voulu pour une raison simple. Helheim va se figer pour permettre aux serviteurs d'élever la future reine si bien que celle-ci va pouvoir régner dans quelques secondes à peine. C'est très complexe. Ma présence risque d'empêcher ce procédé.

Je suis donc contraint de sortir d'Helheim, obtenant un cortège jusqu'à la sortie. On me promet de parler de moi à ma fille. Je reviens en Asgard, ignorant les regards, pour pleurer dans les bras de Sigyn. De soulagement, car ma fille est sauvé, de tristesse parce que je ne peux pas l'élever.

Yggdrasil oubli bien vite l'existence d'un roi liche comme si depuis toujours Hela est la seule Déesse de la Mort. Ce n'est pas qu'une image, non. Même Odin ne sait pas de quoi je parle. Le roi Liche a été effacé pour être remplacé par Hela. Sûrement un effet d'Helheim. En attendant, tous ont oublié que j'ai tué l'ancienne Mort, résultat, des mots me parviennent, un titre m'est affublé : Mère des Monstres. Cela m'horripile, aucun de mes enfants n'est un monstre !

Mais les mots font mal. Je tente de les ignorer, sauf qu'ils me collent comme mon ombre. Sigyn tente de me réconforter. Rien y fait, mon moral est englouti. Le manque, le trou béant de l'absence de mes enfants, je me mets à penser que mes garçons sont morts. Et me vient l'envie de rejoindre Helheim par le chemin de la vie. Je fais ça par le poison le plus puissant.

Ma fille m'accueil à bras ouvert, une jeune femme des plus magnifiques, n'en déplaise à ceux qui ne se focalise que sur son côté droit. Mais je vois vite que quelque chose ne va pas. Car après un baiser fait sur son front, elle m'avoue que j'ai passé énormément de temps en Helheim la dernière fois, me rappelant avoir tué le roi liche. Je ne comprends pas bien où elle veut en venir. Elle m'avoue qu'un tel acte provoque le bannissement d'Helheim, de l'au-delà, ce n'est pas en son pouvoir, c'est le royaume qui est vivant à sa manière. Helheim refuse ma présence en ses lieux. Tout ce qu'elle peut faire est me maintenir temporairement dans le royaume, d'où pourquoi nous pouvons discuter. Je remarque alors que je suis translucide.

Mon corps présent sur un bateau funéraire, prêt à aller sur l'eau pour y être brûlé, s'est mit à briller de mille étoiles. Un corps d'enfant en bas âge et complètement amnésique, je suis revenue, Sigyn me récupère sous le choc. J'ai fini par récupérer mon corps d'adulte ainsi que mes souvenirs au fil du temps.

J'ai essayé de traverser le pont, la géante me laissant passé, malheureusement, je suis passé à travers le dit pont. Et qu'importe mes moyens, je ne parviens pas à passer. Frustré et mélancolique, j'ai passé une très longue période à mettre fin à ma vie avec tout un tas de méthode variés. Ma fille me disant sans cesse d'arrêter, mais son sourire en coin montre que cela l'amuse. Cela n'amuse pas Odin, ni le peuple Ase de me voir revenir continuellement à la vie, les narguant d'une immortalité complète. Je fais cela non loin de Sigyn pour qu'elle puisse me récupérer sous forme enfant. Au bout d'un moment, ce jeu fini par me lasser. Bien que de temps en temps, il m'arrive encore d'aller rendre visite à ma fille.

Je suis parti avec Thor en mission d'une certaine importance. Un Jötun, nommé Útgarda, semble prendre un malin plaisir à kidnapper des Ases pour les tuer. Je ne souhaite pas vraiment faire partie de cette mission. Et pour cause, je connais Útgarda, bien que son nom soit en réalité Skrýmir. Il fut un de mes professeurs en magie, notamment en illusion. Chose que je ne dévoile, évidemment, pas.

Durant notre voyage à bord de la charrette de Thor, nous nous sommes arrêté pour demander hospice à une famille de paysan et y passer la nuit, ce qui fut vite accepter. Thor tue ses boucs, qui servent à tirer sa charrette, pour faire office de repas. Lors de notre dégustation, je m'immisce dans l'esprit de Thjálfi, le fils de la famille, pour l'inciter a cassé un os pour en récupérer la moelle. Tout simplement puisque le lendemain matin, Thor bénit les restes de ses animaux pour les ressuscités. Hors à cause de l'os cassé, l'un d'eux boite. Le Dieu de la foudre n'est pas très content, pour ainsi dire il menace la famille de son marteau. Finalement, en guise de pardon, le couple offre leur deux enfants, qui sont jeunes adultes, Thjálfi et Roskva, en guise de servants. Ce que Thor finit par accepter.

La suite du parcours jusqu'à Jötunheim fut très long, notamment à cause du bouc boiteux. Ce retard est suffisant pour que je puisse envoyer un message et prévenir Skrýmir de notre visite. Celui-ci me demande de conduire mon groupe à son gant pour y dormir la nuit, il viendrait le lendemain pour nous accompagner à sa demeure illusoire et s'amuser à nous tester. Connaissant là mon ancien maître, je me plie volontiers à son plan.

Ainsi donc, après une nuit dans un gant, Skrymir nous as conduit jusqu'au chemin allant au fort d'Utgard, après quelques rixes entre le géant et Thor. Mon ancien maître ne cesse de critiquer sa petite taille. Je vous laisse imaginer de quoi il en retournait. Surtout que les coups de marteaux du Dieu ne servent à rien.

Une fois dans le fort, on retrouve donc Skrýmir, enfin sous une autre forme. Je joue le jeu de ne pas le reconnaître, ayant hâte de voir les épreuves. Il nous demande si nous avons un talent qui nous rendent supérieur aux autres hommes, ne prenant pas en compte la demoiselle à nos côtés. Je me propose en premier, précisant pouvoir manger le plus vite possible. Je suis confronté à un dénommé Logi pour ce test. Son nom me fait lever un sourcil, il ne s'est pas foulé. Usant discrètement de ma magie, je réussis à manger toute la viande en un temps record. Mais je perds contre l'illusion qu'est mon adversaire, car celui-ci a aussi mangé les os. Thjálfi déclare être le plus rapide et se fait battre par un garçonnet nommé Hugi. Thor, de son côté prétend être le meilleur buveur, mais ne parvient pas à boire plus de trois gorger d'une corne, ne baissant qu'à peine son niveau. Le géant se moque de Thor, lui demandant de tenter de soulever son chat, mais il n'arrive qu'à en soulever une patte. Évidemment, ce crétin est furieux et demande un combat contre quelqu'un. Résultat, il se fait mettre à genoux par une vieille nourrice, Elli. En soit, je m'amuse beaucoup.

Le géant nous reconduit aux portes de son château, montrant clairement que nous ne sommes pas de taille contre lui. Il remue bien le couteau dans la plaie de Thor et je me retiens de rire, attendant les révélations de mon ancien maître. Contre quoi avons-nous combattu ? Les révélations ne tardent pas. Je me suis battu contre le feu sauvage et Thjálfi contre l'esprit. Thor a en fait bu de grandes gorgés de l'océan, ce qui a provoqué des marées. La nourrice est une personnification de la vieillesse. Mais ce qui m'a le plus perturbé, c'est que le chat soit en réalité le serpent de Midgard, soit Jörmungandr. Cela explique pourquoi, malgré l'illusion du géant, je n'ai pas vu le moindre chat. Je suis soulagé de savoir mon fils entre de bonnes mains. Nous nous échangeons un regard entendu, Angrboda en est sûrement pour quelque chose. Elle ne m'a rien dit directement, craignant que nous soyons écouté. Je devine alors qu'aucun Ase ne fut tué par le géant, tout cela n'étant qu'un plan pour me faire comprendre où en était les recherches sur mes fils.

Thor n'aimant pas être manipulé de la sorte eu tôt fait de vouloir attaquer Skrýmir, mais celui-ci s'est volatilisé en un tour de main. Pour calmer cet idiot, je décide de soigner son bouc boiteux. Je reçois une claque derrière la tête qui me fait presque tomber. Réprimande pour ne pas l'avoir fait plutôt. Ce à quoi je réponds qu'il ne me l'avait pas demandé.


Thor est vraiment quelqu'un de tête en l'air. Que dire de plus ? Il est capable de perdre ses affaires ! Bon, il est vrai que c'est ce que l'on dit de moi. Car après tout, vu le nombre disproportionné d'artefacts, mes propres créations, que je perds... mais justement, la différence entre lui et moi. C'est que je le fais intentionnellement par simple envie de semer une graine de folie dans les parages. Lui, il ne le fait pas exprès et le pire, c'est qu'il vient alors toqué à ma porte dans l'espoir que je puisse retrouver ses affaires. Bizarrement, personne ne fait le lien entre le fait que oui je peux retrouver les affaires de Thor, mais que non, je ne retrouve pas mes propres affaires. Non, mais vraiment, les Ases peuvent faire preuve d'un manque de logique pour le moins perturbant. Le vide de leur esprit ne cessera jamais de m'étonner.

Cette fois-ci, Thor ne fut preuve d'aucune délicatesse pour rentrer dans mes quartiers, nous surprenant Sigyn et moi-même dans une position délicate. Pour ainsi dire Sigyn est en train de me maquiller tandis que je suis en robe. Je ne suis pas métamorphosé et il m'arrive très souvent de porter les vêtements de Sigyn, celle-ci me prenant pour une poupée. C'est une activité comme une autre et je trouve cela stupide de ne pas pouvoir porter ce genre de parure sous prétexte que c'est réserver aux femmes. À bien des regards, je suis aussi bien une femme qu'un homme. Mais l'expliquer aux Ases est comme demander à un géant de rentrer dans une tanière de nain sans artefacts ni magie.

Étrangement, Thor s'est retenue de rire ou de faire la moindre réplique. Il a même regardé ailleurs pour éviter la tentation. Et malgré le regard de ma meilleure amie, je n'ai pas pu résister à m'approcher de Thor et lui souffler quelques mots perturbant, jouant les séducteurs. Je sais que cela le dérange, que cela le gêne. Je vais même jusqu'à lui dérober un baiser. Ce n'est pas un jeu nouveau, surtout quand nous sommes dans un endroit calme. Ses réactions sont tellement étranges face à ce jeu. Loin de me repousser avec violence, comme quand je me moque trop de lui, il préfère mettre de la distance ou juste me repousser légèrement. Je me pose quand même des questions sur le Dieu qu'on croit coureur de jupon. Est-il sensible à mon charme ? Où est-il si gêner de me croire attiré par lui. Quand bien même, Thor possède une carrure envieuse, je m'interdis ce genre de liaison. Par respect envers Sigyn, mais aussi pour les mêmes raisons qu'elle : le risque de tomber enceinte. En plus, Thor est le Dieu de la fertilité. Hors, je suis moi aussi fertile. Donc... les chances d'échapper à la douloureuse est très mince. Et puis, il ignore mon intersexualité. Mais d'un autre côté, avec un sort, et hop je n'ai plus que les attributs masculins.

L'image de Baldr vient tout de suite me refroidir. Je m'éloigne de Thor pour aller me changer derrière le paravent. Je me mens à moi-même. Ce n'est pas par respect envers Sigyn. Mais à cause de Baldr. J'ai dû me créer un artefact pour faire des nuits sans cauchemars à cause de lui. Quand bien même, je suis protégé pour les nuits, il vit dans le même palais que moi et nous mangeons à la même table. Comment oublier ce qu'il m'a fait alors que je n'arrête pas de le croiser, lui et son air arrogant ?

Fin habillé, Thor ose enfin me faire part d'une demande. Je sais d'avance de quoi il en retourne : il a encore perdu quelque chose. C'est bien le cas. Et ce n'est pas rien, c'est de Mjöllnir dont on parle. Avant d'avoir le temps de l'engueuler et de le faire culpabiliser, il m'affirme, jurant sur son honneur, que le marteau était au pied de son lit le soir dernier et que ce matin, il s'est volatilisé.

Je vais sur le lieu du crime, trouvant bien vite un coupable par le biais de sortilèges. Il s'agit d'un roi géant du nord, Thrym. Thor m'envoie le retrouver pour essayer de récupérer son précieux artefact. Le roi souhaite se marier avec la déesse Freyja et alors, il va rendre le marteau. Je retourne vers Thor pour lui faire part de ce marché. S'il peut consentir à le faire, ce n'est pas le cas de Freyja qui refuse vivement. Heimdall décide d'aider dans cette affaire. On ne lui a pas demandé son avis que je sache ! Il m'énerve tellement, c'est le gardien du Bifrost, le pont reliant Asgard des autres royaumes. Nous sommes très opposés pour une raison simple : Heimdall incarne l'ordre alors que je suis le chaos.

Monsieur je-marche-droit propose de travestir Thor en mariée pour tromper le géant. Oh ? C'est plutôt une idée amusante qui me plaît assez. Alors, c'est qui, qui est en robe maintenant ? Je me métamorphose en femme pour me faire passer pour sa servante. Le déguisement passe crème et le géant se voit berner tout comme toute la famille de celui-ci, invité pour la cérémonie. Il remarque néanmoins des éléments vis-à-vis du comportement de la "déesse" car évidement Thor n'est pas bon acteur. Je trouve des excuses, mensonges qui sont pris pour de la vérité.

Viens alors ce moment tant attendu. Le géant fait venir le marteau pour consacrer la fiancée. C'est à ce moment là que Thor décide de se dévoiler pour le récupérer et vouloir en découdre avec toute la famille. Celle-ci fait partie d'un clan peu respectueux, alors je laisse Thor faire son massacre. Il n'y a que les enfants que je décide de faire évacuer, les téléportant ailleurs, sans que Thor ne puisse le savoir.


Je dois vous parler de la reine Frigg. Voyez-vous, elle sait user de magie, se métamorphosant le plus souvent en faucon. Sa forme est plutôt unique, je dois le dire. De ce fait, peu nombreux sont ceux à ignorer que Frigg est donc ce faucon. Enfin en tout cas, ceux étant en Asgard. Emprunt d'ennuis, je m'amuse à semer la zizanie sous cette apparence tandis que Frigg est occupée à tisser des nuages à l'abri des regards. Sans grande destination en tête, je me laisse porter par le hasard du vent qui me guide où il souhaite que je porte préjudice.

Faucon de malheur que je suis, mon épopée voit sa fin en la demeure du géant Geirröd. Curieux, je me pose sur une lucarne pour observer sa grande salle de vie. Je suis point discret et ma présence se fait remarquer par le maître des lieux qui ordonne à son serviteur de me récupérer. Ne bougeant pas de ma haute place, je m'amuse à observer les péripéties de ce pauvre imbécile consistant à grimper sur une échelle de fortune pour venir me capturer. Le mot échelle donne trop d'importance à cet amoncellement d'objets que le géant a entreposés, glissant par moment pour finir le fessier à terre. C'est un spectacle assez comique que j'ai là. Alors que le serviteur arrive à ma hauteur, je décide de partir pour le narguer. Malheureusement, je me rends compte que mes pattes sont collées, de ce fait, je ne peux guère m'en départir seul. Le serviteur m'aide donc en me décrochant, refermant sa grande main sur mon corps pour me garder captif.

Je me retrouve à faire face à Geirröd qui m'observe attentivement avant de décréter que je suis de toute évidence un mage. Évidement, la forme de faucon dont j'ai revêtu l'apparence n'appartient à aucune espèce connue et le géant semble le savoir. Ne voulant pas dévoiler mon identité et aussi parce que je suis vexé par ma capture, je refuse de prendre ma véritable forme. Le géant décide de m'enfermer dans un petit coffre, espérant me convaincre de dévoiler ma nature. Un coffre sans la possibilité de bien respirer. Résultat, je suis mort d'asphyxie. Quel idiot. Hela en a bien ris.

Le géant me sort de là, notamment en se rappelant l'absence manifeste d'air. Quel ne fut pas sa surprise de découvrir un enfant en bas âge. Pensant que cela soit ma véritable apparence, il décide de m'enfermer dans une cage d'oiseau qu'il suspend au côté de son siège. Évidement, amnésique, je suis complètement perdu. J'arrive à reprendre la forme du faucon, me souvenant de cette action, car je suis en contact avec Geirröd. Trois mois, je suis resté trois mois en captivité, récupérant petit à petit mes souvenirs dans un désordre manifeste, ce qui me fait changer mon comportement et me fait grandir à une vitesse peu commune. Néanmoins, le géant ne connaissant pas la façon de grandir des petits gens, comme il conçoit appelé, il pense que c'est tout à fait normal. Durant ma captivité, le géant fut à l'image d'un dresseur pour animaux de compagnie, sans jamais ouvrir la cage, ayant peur que je puisse m'échapper. Car, malheur pour moi, la cage est conçue pour être une véritable prison pouvant résister à la magie des mages. Ma magie reste à l'intérieur et ne peut pas endommager l'or de cette cage pour volatile.

Étant enfin complètement moi-même, je quémande à être relâché, proposant un marché qui puisse lui être favorable. Je propose de lui apporter Thor dans son domaine, sans son marteau ni ses autres attributs puissants. Geirröd peut être le géant ayant battu le Dieu du tonnerre ! Un honneur que son clan peut lui reconnaître, cela peut même le propulser sur le trône. Mes mots manipulateurs finissent par percer la méfiance du géant qui m'ouvre ma cage.

Je m'envole en Asgard, devant respecter le marché, car je sais que le géant peut me retrouver où que je décide de me cacher. Je vais prévenir Thor qu'un géant manigance pour le tuer. Je précise que Geirröd n'est pas bien puissant, de ce fait le tuer avec son marteau et ses attributs divins est si disproportionnée que l'honneur de Thor en pâtira fortement. Hors, le tuer avec la seule force de ses bras, peut au contraire rajouter des louanges à son égard. Je lui conseille d'emmener son valet Thjálfi en guise de témoin de ses actions. Thor relève mon défi, inconscient que j'use de ma langue d'argent.

Le géant n'est pas faible, mais cela n'empêche pas que Thor en fut vainqueur, de lui et de ses filles. D'après le serviteur, il a eu beaucoup de difficulté. Thor est venu me voir, me remerciant en précisant qu'il est étonné de la haute estime dont je fais preuve à son égard. Ce crétin pense que je l'ai surestimé. Qu'il pense ce qu'il souhaite, je n'en ai rien à faire.


Rappelez-vous de Freyja, la jumelle de Freyr. J'en ai parlé quelques fois. Je vais parler de son rôle au sein du palais. Pour faire simple, elle est la maîtresse favorite du roi. D'une beauté particulière, il est vrai qu'elle fait chavirer bon nombre d'hommes. Sauf moi. Ce qui veut dire qu'elle n'est guère à l'abri de ma malice. Chose qu'elle ne semble pas aimer. Elle se voit jalouse de Sigyn car seule elle peut parvenir à me calmer et me faire tenir tranquille. Hors, apparemment, elle souhaite faire en sorte que je ne vienne plus l'embêter. Elle peut toujours chercher la solution miracle, je ne compte pas l'épargner.

Cette idée saugrenue l'a fait voyager en Niflheim, persuadé de trouver des forgerons capable de lui trouver une solution. Pourquoi ne pas aller en Vanaheim ? Tout simplement parce que le roi le lui interdit. Pourquoi diable vous parler de ses aventures ? Car curieux et prévenant, je la suis dans sa quête. Les pensées les plus intimes ne me sont pas interdites, car je peux voir, littéralement, de quoi il en retourne ! Après avoir fait de nombreuses forges, Freyja finit par trouver quatre nains : Alfrigg, Berling, Dvalin et Grer. Conscient que ceux-ci sont hautement capable de faire une telle prouesse et ce en échange d'un paiement moindre, je décide de rajouter un détail pour le moins spécial. J'insuffle dans leur esprit, la perversité nécessaire pour proposer qu'en la méthode de paiement soit fait une nuit d'amour chacun leur tour. Contre toute attente, la déesse accepte le marché, ce qui me surprend assez. Néanmoins, connaissant la jalousie d'Odin, je sens que je n'ai pas fini d'en rire.

Le paiement est exécuté, je peux l'affirmer pour y avoir glissé quelques regards dénués d'intérêt pour l'anatomie grotesque d'un nain. Raciste ? Non, mais, ce sont des pouilleux. Ils ne prennent le temps de se laver qu'une fois de temps en temps et certains peuvent passer des années avant de se tremper un orteil. Ce n'est pas vraiment mon délire. D'ailleurs, bon nombre d'Ases se moquent du nombre de bains que je fais, ignorant qu'en tant que Vierge des Glaces, j'ai appris à faire montre d'une propreté exemplaire. C'est dans ma culture de paraître précieux.

Je reste attentif lors de la création du bijou et notamment au niveau de ses facultés. Perché sur l'épaule des nains, invisible de leurs yeux, j'écoute ce qu'ils prévoient de faire. Le collier va faire en sorte qu'aucun homme, qu'importe sa race ne puisse résister à ses charmes. Mais aussi, il va donner du soutien à l'armée soutenue par la propriétaire. Je ne suis pas un homme, je suis un porteur. Un sourire au coin des lèvres, je fais rajouter que les hommes et les femmes ne peuvent être soumis à ce charme si le sexe de son propriétaire est dans leur préférence. J'ai grand hâte de trouver ceux et celles jouant le jeu de l'hétérosexualité en louchant bien ailleurs que la droiture l'impose.

J'accompagne Freyja sur le chemin du retour, tout en me cachant d'elle. De retour en Asgard, je vais rapporter au roi ce que sa chère maîtresse est aller faire avec des nains. Comme convenu, cela ne lui plaît guère. Loin de là, il me demande d'aller voler le collier de la déesse pour le lui apporter. Elle le cache dans un coffre magique quand elle ne le porte pas, je suis bien obligé d'admettre sa prévoyance d'esprit. Je prends le temps de créer la Clef du Voleur, capable d'ouvrir n'importe quelle serrure dont celles magiques. Je récupère ainsi le bien de la déesse qui a bien vite remarqué que son bijou ne fonctionne pas sur moi.

L'apportant au roi, il ne faut pas longtemps pour que Freyja vienne réclamer sa parure. Odin est en mal d'inspiration pour trouver une punition, je lui souffle alors à l'oreille de lui demander de provoquer une guerre éternelle entre deux rois. Ce qu'elle est aller faire, instaurant la guerre des Alfes lumineux contre les Alfes sombres.

Odin, content de cette nouvelle, eu tôt fait de me remercier pour mon idée en m'invitant à sa chasse avec son frère Hoenir, prévue depuis longtemps. Je ne peux guère refuser, nous retrouvant près d'une cascade. Hoenir décide de massacrer avec une pierre une loutre en train de manger un saumon. Content de son exploit, l'idiot veut que cela soit notre repas.

Je mords fortement ma lèvre pour ne pas rire devant cette image. Car ce qu'il tient dans les mains, n'est pas une simple loutre. Il s'agit de l'Ótr, un mage, que j'ai rencontré par le passé. Connaissant où se situe la demeure de celui-ci, je conduis de façon judicieuse les frères chez Hreidmarr pour y passer la nuit. Il s'agit du père d'Ótr, il y a aussi ses frères Reginn et Fafnir. Inutile de dire que ceux-ci ont reconnu la forme d'Ótr, se montrant furieux. Hoenir fit alors une chose remarquablement intelligente pour une fois : il s'est déchargé de toute responsabilité pour me déclarer être le tueur, se faisant soutenir par son frère. Résultat, je me vois contraint d'aller chercher assez d'or pour en remplir et recouvrir la peau de la loutre en guise de réparation.

Ma quête prend fin lors de la capture d'Andvari, un nain métamorphosé en brochet. Celui-ci possède sur lui suffisamment d'or pour que je puisse aller réaliser ma tâche. Il tente de dissimuler un anneau, que j'attrape bien vite. Aprés expertise, il s'avère être un artefact permettant de créer continuellement de l'or. Durant le chemin jusqu'à la maison d'Hreidmarr, je me dis que cet anneau en l'état n'est pas une bonne chose. Non, c'est bien trop simple. Je décide de maudire l'anneau pour que ses créations d'or soit maudites, apportant cupidité et mort par meurtre à son possesseur. En d'autres mots, le possesseur se voit attirer la convoitise des autres jusqu'à ce que l'un d'eux ne vienne à le tuer pour récupérer l'anneau. Et ainsi de suite.

Les frères Ases m'aident à recouvrir la peau de l'or que je suis aller chercher. Et Odin fini par mettre l'anneau sur une moustache pas bien recouverte, sous la remarque du paternel. Avant de partir, j'informe la famille de la malédiction de l'anneau, précisant qu'Andvari est l'unique responsable.


Le géant du sud Aegir, dans sa grande bonté, invite les principaux Ases, Dieux et Déesses, lors d'un banquet. Je fais partie du lot, malgré tout, car bien que je ne sois pas de cette espèce, je reste un Dieu. N'en déplaise à ses idiots ! Évidemment, les Ases passent leur temps à ressasser ce qui a été fait par le passé, comparant le nombre d'exploits de chacun. Je ne peux pas m'empêcher de lancer des piques pour les discrédités, notamment en ramenant sous la lumière des détails qu'ils préfèrent oublier, car entachant leur réputation.

Vient alors les domestiques du géant, Eldir et Fimafeng, qui se plaisent à faire des louanges aux Ases. Jusque-là, je peux me contenir de ses idioties. Mais, Fimafeng décide de faire des louanges envers Baldr. Ne pouvant pas supporter ceci plus longtemps, j'ai tout simplement tuer le domestique. Je me fais chasser du banquet par la même occasion. Tant mieux.

Je reste non loin, rageant au sujet de Baldr. Je n'ai pas eu l'occasion de le confronter ni même d'obtenir justice sur ses actions à mon égard. De toute façon, personne ne va me croire, à part mes meilleures amies. Et elles ne peuvent rien faire, excepté de me dire de passer à autre chose. Cela fait un bout de temps que mes pensées se noircissent d'une sourde vengeance. J'attends que Baldr meurt, mais ce n'est pas chose facile. Peut-être dois-je donner un coup de pouce au destin ?

Mes réflexions sont coupées par l'arrivée d'Eldir qui vient m'informer que les Ases sont en train de parler mauvaisement sur mon dos. Ce n'est pas nouveau, mais je suis arrivé à en avoir juste marre. C'est lassant d'être continuellement la cible de leurs mauvaises langues. J'y retourne, faisant naître un silence rien que par ma présence. Moi, au moins, j'ai la décence de me moquer devant ma cible et non uniquement derrière. Ont-ils peur de me vexer ? Odin me fait une place à ses côtés, espérant ainsi calmer ma verbe. Mais à peine assis, je lance un sort de télépathie sous la table. Leurs pensées me sont dévoilé et je vois des mots qu'ils n'osent pas prononcer. Des mots qui me font bouillir. Je recommence à les insulter, cette fois-ci avec plus de ferveurs si bien que Thor finit par me menacer de son marteau, sous les rires de ses compagnons. Je décide de partir, n'oubliant pas de maudire le responsable de ce banquet, Aegir, par la même occasion.

Cet événement m'a incité à accélérer le destin de Baldr. Tout le monde l'aime et l'idolâtre, mais c'est un monstre qui mérite de finir en Helheim. Le croiser avec son air arrogant me donne envie de mourir. Hors, la mort n'est pas possible pour moi. Par contre, lui, il peut mourir !

Dans un premier temps, je décide de le rendre paranoïaque pour ce faire, je lui fais faire des cauchemars duquel il ne cesse pas de mourir de façon variées. Baldr se met à en parler ce qui pousse Frigg à faire jurer chaque élément d'Yggdrasil de ne jamais faire de mal à son fils. Résultat, comme pour me narguer, voilà que tous les Ases s'amusent à attaquer Baldr, n'arrivant même pas à le blesser ne serait-ce qu'un petit peu. Métamorphoser en veille femme, je me rapproche de Frigg et finit par obtenir son aveu : elle n'a pas demandé de serment au gui, car c'est une pousse qu'elle considère inoffensive. Récupérant un rameau de gui, j'en fabrique une arme redoutable. J'approche de Höd et je lui donne mon arme, le guidant pour toucher Baldr et ainsi pouvoir participer au jeu, ce qu'il ne peut guère faire seul, car il est aveugle. Le rameau transperce Baldr, apportant sa mort. Enfin.

Ne plus l'avoir dans les parages va me permettre de passer à autre chose. Mais c'est sans compter Hermód qui décide d'aller en Helheim, en montant Sleipnir, pour demander à Hela de ramener à la vie Baldr. Il revient assez vite, précisant que l'unique condition est que toute chose pleure sa disparition. J'ai dû me retenir de rire devant cette condition. Ma fille sait très bien que jamais je ne pourrais pleurer la mort de Baldr.

Des messagers partent informer tout le monde, de pleurer la mort du Dieu. Je fais semblant de pleurer, simple illusion de ma part. Puis, je me métamorphose en une géante nommée Thokk faisant part à tous que celle-ci refuse de pleurer. Alors que c'est moi, Loki, qui ne compte pas verser la moindre larme pour un être tel que Baldr.


Il ne faut pas longtemps pour que les Ases ne puissent comprendre qui est le véritable responsable de la mort de Baldr. Une chasse se fait dont je suis la proie. Ce que je trouve assez divertissant. Les Ases me pourchassent, rivalisant bon nombres de stratagème pour me capturer. Que comptent-t-ils faire ? Me tuer ? J'en rigole et les narguent. Ils vont de toute façon finir par se lasser, j'en suis persuadé. Malheureusement, je finis par être capturé sous la forme d'un saumon dans la rivière Fránangr.

Bracelet anti-magie sur les poignets, je suis conduit dans une caverne où je retrouve mes jumeaux, Narfi et Narvi. Je perds mon sourire en coin, expliquant aux Ases que mes fils n'ont rien à voir dans cette histoire. Mais mes ravisseurs n'entendent pas raison. Un artefact est utilisé sur Narvi, le métamorphosant en loup et le faisant tuer Narfi. Et tandis qu'un groupe se charge d'abattre Narvi, je suis conduit à un autel construit en pierre à la surface pointue. On m'y allonge avec difficulté puisque je ne me laisse pas faire, criant vengeance pour la mort de mes aînés. Je suis accroché avec de solides chaînes tissées avec les boyaux de Narfi. Skadi place un serpent en suspend au-dessus de mon visage. Serpent qui ouvre sa gueule pour laisser couler, continuellement, un venin des plus perfides. Sigyn surgit de l'ombre, munie d'une cuvette, empêchant la moindre gouttes de me toucher. Seulement le filet coule vite et alors, Sigyn doit vider sa cuvette, ailleurs. Bien qu'elle fasse vite, le venin a le temps de m'atteindre pendant de très nombreuses minutes ou bien des heures. Je ne peux pas être précis à cause de l'atroce douleur me parcourant. Mes cris résonnent dans la caverne, sans jamais en sortir. Ma magie m'échappe passant quelques peu entre les bracelets pour se répandre en Midgard, provoquant des tremblements de terre et autres phénomènes dits naturels. Je meurs alors que Sigyn arrive avec sa cuvette vide. Je reviens en enfant, toujours attaché, Sigyn me rassurant du mieux possible. Mais elle doit me quitter à nouveau avant même que je puisse me souvenir de ma vie. Et ainsi de suite, cela dure continuellement. Au fil du temps, mes cris et mes pleurs se transforment en litanie de mots qui passent de temps à autre en dehors de cette grotte, portés par le vent et faisant frissonner les passants. Mes mots sont ces derniers : les chaînes se briseront et le Ragnarök sonnera. Même en revenant continuellement, ses mots restent dans ma bouche encore et encore. Sigyn n'arrive pas à me changer les idées, ni même Hela qui me reçoit lors de mes morts.

Des siècles passent et Sigyn finit par ne plus venir. Des millénaires passent, Midgard évolue et devient de plus en plus emprunt de phénomènes naturels : tsunami, tremblement de terre, volcan en éruption, réchauffement climatique... dont ma magie est responsable.

Ma litanie devient de plus en plus forte en Yggdrasil. Mes bracelets brillent de plus en plus, jusqu'à se couper net et répandre ma magie dans tous les royaumes. Toutes les chaînes se sont brisés. Je me suis lever avec difficulté pour aller rejoindre l'extérieur, rejoignant les géants du Nord comme ceux du Sud, formant une armée, leur insufflant ma haine envers les Ases. Fenrir et Jörmungandr m'ont rejoint, je peux enfin les voir. Hela de son côté est arrivé avec sa propre armée. Ensemble, nous avons combattu contre les Ases et leurs alliés, Vanes et Nains, ravageant tout sur notre passage. Les Alfes lumineux et sombre se firent bien plus la guerre. Et Midgard se fit une guerre nucléaire. J'instaure le Fimbulvetr, hiver de trois ans, durée de ce Ragnarök.

Comment se termine la fin ? Fenrir mange Odin et se fait tuer par Vidar. Jörmungandr et Thor se sont entretué, car Thor s'est fait empoisonner par le venin de mon fils. Pour ma part, j'ai combattu Heimdall, nous deux finirons mort. Fin. Je me suis retrouvé comme tous les autres en Helheim, persuadé d'enfin avoir mon repos auprès de mes enfants. Mais le regard de ma fille fut lourd de sens et je suis revenu à la vie. Encore et pour toujours banni de la mort.

Seul, perdu et amnésique. Un enfant sans rien autour de lui. Pas le moindre être intelligent n'a survécu. Il n'y plus que des cadavres et des royaumes en feu, redevenant sauvage avec les animaux. Par chance, j'ai trouvé une pomme d'Idunn, dans mes vêtements à terre, qui m'a permis de guérir ma mémoire. Mon corps suivit dans la foulée. J'ai parcouru les royaumes à la recherche d'un survivant. Mais rien. Alors, pour me donner une activité, j'ai récupéré un à un chaque artefact que j'ai perdu par le passé.

Une vie de solitude. Je me suis ressourcé de toutes les choses qui me sont arrivé. Un peu de calme, j'en ai bien le droit. Mais au bout d'un siècle à profiter de tout et n'importe quoi, je commence à m'ennuyer fermement. J'ai pensé à essayer de ramener les morts à la vie, mais c'est un peu tard pour ça, les corps étant plus que squelettiques, si ce n'est en cendre. Alors si je ne peux pas les ramener de cette manière. Peut-être autrement ?

C'est ainsi que j'ai instauré le cycle éternel du Ragnarök, de la vie et de la mort. Un cercle sans fin, mais presque jamais le même. J'ai tout simple rebooté Yggdrasil à son commencement, encore et encore. Je me présente tout le temps, bien avant "ma naissance au peuple de Jötunheim, comme étant Hvedrungr, L'unique Vierge des Glaces, prêtresse des géants. Ensuite, je vis ma vie au jour le jour, parcourant les royaumes. Quand vient le moment de "ma naissance", je place une poupée d'argile pour jouer mon rôle, car n'ayant pas rebooté comme les autres, je suis destiné à ne pas exister. Avec quelques différences, ce Loki est un mâle, libre de ses préférences et enfin ne me ressemble pas physiquement. Doté d'une magie plus faible que la mienne, il se voit souvent avec un caractère bien plus jaloux et cruel que moi. Mais qu'importe. Je m'assure ensuite que toutes les pièces mettant en scène le Ragnarök voit le jour. La naissance de Jörmungandr, Fenrir et Hela en monstre, ce que je m'assure en les maudissant. Leur bannissement d'Asgard. La mort de Baldr et enfin la punition de ma poupée d'argile qui se pense être le vrai Loki. Et enfin, durant l'attente de la bonne date, je me balade sur Midgard et son évolution. Ah et j'oublie, je continue de semer mes artefacts. Le faux Loki n'en créant pas, il a ramassé certaines des miennes. Je ne passe plus en Helheim lors de mes résurrections. Quand l'heure sonne, je récupère mes artefacts et envoie une décharge magique pour briser toutes les chaînes. Le Ragnarök sonne et pour clôturer cette fin, je donne une épée de flamme au géant Sutur. Ainsi, il finit par enflammer tous les royaumes. Je me mets en sommeil magique, dans les cieux pour ne me réveiller qu'une fois le Ragnarök terminé. Je peux ensuite enclencher à nouveau le début de l'existence.

Ainsi de suite, le cycle éternel.

Félicitations cloportes, vous pouvez vous vanter à présent de connaître la première véritable histoire d'Yggdrasil, celle dont les détails ne sont pas connus. Et encore, je n'ai fait que conter les parties me concernant et juger comme important. Il existe de très nombreuses versions d'Yggdrasil. Des milliards, je n'ai pas compté et vous en faire la description complète serait une perte de temps manifeste. Vous voulez en savoir plus à ce sujet ? Cherchez donc en Mirapolis, il se peut que vous puissiez croiser des êtres venus de différentes versions de l'Arbre Monde. Bien qu'une seule version par être n'est possible en même temps. N'ayez crainte, vous ne croiserez pas plusieurs Thor en train de picoler au bar du coin.

Vous voilà curieux de savoir ce que je fais en Mirapolis ? Bien comme je suis d'humeur, je vais vous en faire part. N'ayez crainte, ce n'est pas très long, en tout cas moins que le récit précédent !

Quand je suis arrivé en Mirapolis, peu avant un nouveau début de cycle, je me suis retrouvé dans une maison, sans le moindre de mes vêtements ou artefacts. Je trouve des vêtements en premier lieu, puis je tente de faire de la magie. Mais mes mains tissent dans le vide, ce n'est pas la première fois, je me suis déjà retrouvé priver de magie, que cela soit à cause d'un artefact ou d'un sort quelconque. Faisant le tour de la résidence, je trouve des affaires typiquement Midgardien de temps moderne et pas la moindre trace d'un artefact. Je comprends bien vite, comme tous les autres, où j'ai fini par atterrir. Une ville, coupée de tout, bien loin de mon monde.

Mes papiers d'identité signalent que je me nomme Ambre Lazuli. Deux noms de pierres précieuses, j'aime assez. Bien que j'ai envie de me concentrer sur mon noyau pour faire revivre mon lien magique, j'ai un rôle à jouer. On m'a donné un métier, le "on" étant l'entité m'ayant conduit ici. Je suis un psychiatre. Rectification, je suis LE psychiatre d'une petite ville où tout le monde s'est retrouvé ici par un kidnapping, loin de chez eux et privé de leurs facultés, sans oublier que certaines personnes se retrouvent dans un corps bipède alors qu'avant ce n'était pas le cas. Cela se voit que j'ai du boulot ?

Jouer les psychiatres est plutôt une activité divertissante, surtout que je suis relativement doué pour écouter et conseiller. Tout comme je peux être cassant pour recadrer vivement quelqu'un. J'enlève le pansement d'un coup sec, tout simplement. En attendant, je vis ma vie, tranquillement, trouvant des activités à faire. Chaque jour, je fais les mouvements de sortilèges de faibles puissances, sachant qu'un jour, je vais retrouver mes capacités. Dès lors où j'ai appris l'existence des artefacts dans la ville, j'ai foulé le pas de la boutique de l'antiquaire pour y faire mon inspection comme beaucoup d'autres curieux avant moi. Je ne fus pas surpris de trouver la totalité de mes affaires, notamment mes artefacts, prendre place en vitrine. Que de souvenirs nostalgiques dont j'ai semé encore et encore les graines du chaos durant les nombreux cycles d'Yggdrasil. C'est un autre moyen de semer le chaos, n'est-ce pas ? Surtout que la méthode de paiement me fait des plus sourire. Seul le temps peut savoir si un jour, l'envie de récupérer quelques affaires va se faire sentir. Mais savoir que mes artefacts peuvent intéresser quelqu'un est bien plus drôle à regarder. J'espère pouvoir être aux premières loges. Bon, par contre, j'ai vu des artefacts dont j'ai été victime et dans ce cas, j'espère que personne n'en voudra ou en tout cas, pas contre moi.

Ma magie s'est réactivé, coulant à nouveau dans mes veines. Je suis loin de ma puissance d'antan, mais c'est mieux que rien. L'Azurite a pointé son museau peu de temps après, virus qui ne touche que les divinités. Je n'en suis pas affecté, pour le moment. Il est vrai que m'imaginer Odin tout bleu est assez amusant, autant le devenir, ne m'attire pas. Oh, j'ai eu ce genre de teinte, simple sortilège de métamorphose, mais c'est pour une question de discrétion puisque je cache ma véritable filiation. Question de logique : personne ne veut confier ses secrets à un fameux dieu se nommant Loki. Et puis, je n'ai jamais été malade... j'ai bien peur d'être très catastrophique.