Une journée qui commence bien, se finit forcément bien, non ? Bon certes, la nuit avait été un peu fragmenté car les tigres s’étaient agités, déclenchant l’alarme de leur enclot, sans raison après vérification, mais sinon cela allait. Donc si je commençais bien la journée, je la finirais forcément bien. Enfin, c’est ce que je pensais jusqu’à voir la raison de l’agitation de la nuit, il y avait un intrus dans leur enclot.

Je n’avais qu’une crainte, c’est qu’il l’ai tué car il avait pénétré sur leur territoire, mais non l’homme respirait, entouré de mes gros félins rayés qui se comportait avec lui comme si c’était un petit. Cela n’empêchait que je ne pouvais pas le laisser là quand même ! M’approchant lentement de l’endormi, je surveillais en même temps la matriache, pas question de me faire mordre non plus, ce n’était pas le but du jeu, je l’observais, notant qu’il avait des attributs félins. Et vu comment l’une des jeunes mère grondait, elle l’avait pris pour un petit abandonné, c’était bien ma veine.

Faisant demi-tour, j’ouvris toutes les cages intérieures avant d’y déposer des bouts de viande et faire rentrer tout ce petit monde. Refermant derrière les fauves occupés à manger, je retournais dans l’enclot pour m’occuper du dormeur. M’agenouillant devant lui, je posais ma main sur son épaule pour le secouer.

« Monsieur, il faut vous réveiller, c’est dangereux ici. Vous ne pouvez pas rester dormir. D’ailleurs, vous êtes entrés comment.»

Je continuais à le secouer un peu avant de décider de changer de tactique. Au vu de sa corpulence, il ne devait pas être plus lourd qu’un lionceaux en pleine croissance donc je commençais à le prendre dans mes bras pour le porter en dehors de ce terrain miné, surtout que ça s’agitait du côté des grilles. Le déposant à l’abri, je rouvrit les boxs et laissait mes fauves retrouver leur terrain de jeu. De mon côté, je regardais l’homme qui me faisait face et que j’avais sortis de la gueule du tigre. Il allait me falloir de sérieuses explications pour le coup. Et ma journée ne se finirait pas aussi bien qu’elle avait commencé.

J’ai à peine le temps de reculer la tête qu’un coup de griffes pars dans ma direction, ce qui a le don de m’agacer même si je n’en montre rien pour le moment. Heureusement pour lui, comme pour moi, il semble se rendre compte de sa bêtise et se dépêche de s’écarter avant de regarder autour de lui comme un animal acculé. Pourtant les tigres sont de l’autre côté de la barrière, nous sommes en sécurité donc je ne comprends pas tout. Mais sa remarque m’éclaire sur son inquiétude, il ne veut pas que mon Patron le voie ainsi. Et vu qu’il utilise son prénom, ils doivent être proche tous les deux, ce qui expliquerais son état de panique à l’idée que je raconte tout. Cependant, je ne peut pas décemment le laisser partir ainsi, pas dans cet état de stress. Surtout qu’il semble au bord de me faire une crise d’angoisse, s’il lui arrive quelque chose je m’en voudrais à vie donc il va falloir que je le calme et le retienne.

« Non, vous n’allez pas partir, pas alors que vous êtes paniqués. Et je ne dirais rien à Monsieur Thelxinoé si c’est votre souhait. Mais je crains qu’il aille vous falloir me donner des explications sur la raison de votre présence dans l’enclot des tigres, comment vous êtes entrés. Quant à votre forme féline, je n’en tiens pas rigueur car dans cette ville on voit de tout. Suivez-moi, on va aller dans mon logement de fonction, que vous puissiez au moins reprendre un peu plus vos esprits et vous nettoyez. »

Attendant un instant son approbation, je me mis en route tout en le surveillant du coin de l’œil, prête à le rattraper si jamais il avait un accès de faiblesse ou autre. En chemin j’évitais soigneusement de passer par des endroits où Alessandro pourrait être, tenant ma promesse de ne rien lui dire et finalement arriva dans mon logement près de l’enclot des pandas. Le temps de fermer la porte, je me dirigeais vers la cuisine pour préparer différentes boissons chaudes, rapportant également un bol de lait si jamais le demi-chat en avait envie. En ce qui me concernait, je pris une tasse de thé et me cala dans l'un de mes fauteuils, le regardant, attendant qu'il se calme et m'explique.