۩ Poséidon ۩ ఋ En refusant d'être goutte d'eau tu acceptes d'être océan ๑

PSEUDO: Ipiutiminelle ; ÂGE: 31 ans ; PRÉSENCE SUR LE FORUM : autant que la vie réelle me le permettra NIVEAU DE PUISSANCE (0 ou 1) : 1 ; UN DERNIER MOT ? En refusant d'être goutte d'eau tu acceptes d'être océan

Ma naissance remonte à l’aube des temps anciens, approximativement quatre mille ans avant celle de ce pochard de Jésus Christ qui changeait l'eau en vin. Je suis l’aîné de la fratrie de ceux que les Hommes ont appelé les Dieux Olympiens. Mes frères et sœurs ont sans doute des noms familiers à vos oreilles même si vous-même ne les avez  jamais vénérés :  Zeus, Hadès, Démeter, Héra et Hestia. Fils de Chronos et de Rhéa, je fus dévoré à peine après avoir poussé mon premier cri par mon propre géniteur comme le reste des miens. Géniteur oui car de père il n’en avait rien. Comment aurait-il seulement pu y prétendre après nous avoir dévorés ainsi ? Notre naissance était un cadeau, notre enfance une pénitence. Seul Zeus, le plus jeune de mes frères fut épargné. Il grandit loin de cet enfer et c’est lui qui bien plus tard nous libéra tous par une ruse…  Adulte j’eus ce que j’appellerai ma seconde naissance… après avoir grandi dans le corps d’un autre je voyais à nouveau le ciel.

Une délivrance, le ciel enfin… sentir le vent sur sa peau, respirer la nature, la vie… quelque chose que je n’avais pu que rêver. Une vie dans un espace clos, une prison où pourtant nous fûmes forgés peut-être bien plus fort que si nous avions connus le monde. Un monde qu’il me tardait d’arpenter et de découvrir… Mais avant cela il nous incombait de mettre de l’ordre dans notre Univers.

Grandir au sein du ventre d’un Titan peut-il octroyer une force digne des plus grands ? J’aime à le penser… Je participais à la Titanomachie avec mes frères et sœurs et je fus celui qui referma et scella les Portes d’Airain, enfermant par ce fait les Titans au sein même du Tartare. Nous nous partageâmes alors le monde, j’obtins la souveraineté sur les Mers, tandis que Zeus choisit le Ciel et Hadès les Enfers. Nous étions alors si Grands, si Puissants… comment aurions-nous pu imaginer qu’un jour les choses changeraient ? Que les Hommes nous oublieraient, nous enterreraient dans leurs Esprits comme de doux contes pour enfants, comme des rêveries qui n’avaient jamais eu de fondements.

Tant d’histoires et de légendes ont courues à mon égard et tant d’autres ont été oubliées. J’aurai moi-même aimé en oublier certaines, c’est sans doute le cas pour quelques unes d’entre elles d’ailleurs. Vous les conter toutes dépasserait de toute manière la durée d’une vie humaine. Je ne peux donc que vous en dévoiler quelques morceaux choisis… Vous pouvez bien, je crois, vous imaginer que je ne peux résumer l’histoire de ma vie en quelques mots couchés sur le papier.

Il y eu cette fois où je tentai de prendre possession d’une terre nommée Attique. Terre fertile où régnait Cécrops, un roi des hommes à la jugeote bien discutable. Pour cette contrée j’affrontai ma nièce, la redoutable stratège Athéna. De mes mains je fis naître une créature comme nulle autre pareille, infatigable, magnifique, inépuisable, une créature merveilleuse invincible au combat que je nommai cheval. Athéna offrit un simple olivier aux fruits juteux. Le roi de l’Attique choisit le présent de cette dame guerrière, le trouvant plus utile… Pauvre petit roi de pacotille qui osa me défier… J’inondai leur patrie pour les faire se repentir de leur affront. Rage, colère, envers ce petit roitelet qui avait osé me défier et choisir cette jeune donzelle comme protectrice…
Bien plus tard cependant, j’appris tout de même aux Hommes à monter les chevaux l’aide d’une bride. Le temps fait parfois son office même s’il ne peut éroder toutes les traces du passé.

Par la suite, je disputai Corinthe à Hélios mais je n’obtins que l’Isthme, tandis qu’Hélios eut l’Acropole. Je tentai d’obtenir Trézène, mais je dus la partager avec Athéna par le jugement de Zeus. Longtemps je demandai Egine à mon frère, sans succès, de même pour Naxos auprès de Dionysos. Je tentai également de prendre à Héra l’Argolide, mais Zeus nous soumis à l’arbitrage de Phoronée, premier habitant de la région, et des dieux fleuves Inachos, Céphise et Astérion dont le jugement fut en faveur d’Héra. De rage, ma vengeance fut d’assécher les rivières de mes juges. Je n’aime point que l’on se joue de moi ni que les dés soient truqués dès le départ.

Bien plus tard, je dus, avec Apollon, me mettre au service du roi de Troie, Laomédon, comme un simple manœuvre, moi le Dieu Souverain des Océans, afin de mettre à l’épreuve son arrogance. Pour cette cité, je bâtis de gigantesques murailles, Apollon préférant flâner. Une fois le chantier terminé, le roi nous refusa à nous Dieux, notre paiement. De rage, j’envoyai sur sa chère ville un monstre marin qui ravagea les côtes avant d’être tué par ce fourbe d’Héraclès, un des fils illégitime de mon frère.  Par rancune, je me rangeai au côté des Achéens lors de la guerre de Troie. Cependant dans ma grande magnanimité, je consentis à dérober Enée de la vue d’Achille qui s’apprêtait à le tuer, mais je poursuivis Ulysse de ma vengeance à la fin du conflit car ce simulacre de héros avait crevé l’œil de d’un de mes chers fils, le Cyclope Polyphème. Il ne sera jamais pas dit que je ne ferai pas tout pour protéger et venger les miens.

Je me rappelle de nombre de jours anciens, des histoires qui sont devenues des légendes, des rumeurs ou des rêves. Je me souviens des temps passés comme s’ils étaient hier.
De ce taureau gigantesque que m’avait demandé Minos, le roi de Crête… son refus aussi de me sacrifier cette créature née de mes mains… et l’amour coupable que j’insufflai en sa femme Pasiphaé pour cet animal. De leur union, le Minotaure a vu le jour. Tant de souvenirs.

Ma propre quête de l’amour fut assez mouvementée. Je cherchai durant des siècles une femme capable de régner avec moi dans les profondeurs de la mer, mais jamais je ne trouvai la perle parfaite. Jusqu’au jour où je rencontrai Amphitrite, une néréide. Ma cour ne sembla pas l’impressionner et c’est Dephinos, un de mes messagers les plus chers qui réussit à convaincre la belle de me laisser une chance. Deux ans plus tard, notre mariage fut célébré. De cette charmante nymphe, j’eus trois enfants Triton, mon fils ainé, Bentésicymé et Rhodé, une femme de grande beauté. J’eus également nombre d’enfants avec d’autres divinités et mortelles… de même que quelques amants dont Pélops que j’emmenai sur l’Olympe à ses côtés. Ma femme, m’aimait, et jamais elle ne me reprocha mes aventures, enfin… la plupart du temps du moins, certainement car toujours je revenais vers elle et n’était-ce pas cela le plus important ?

Par moi, je peux dire sans mentir que bien des évènements ont pu voir le jour. Apollon et Artémis, jamais n’auraient pu fouler le sol si je n’avais caché du soleil par mes flots leur mère Léto sur une île façonnée de mes mains : Délos. Fils de Zeus et d’une jeune femme autre que Héra… les amours coupables de mon frère.

Jadis sur les flots, se dévoilait une citée de légende, ma plus grande fierté, ma plus belle création : l’Atlantide. Si elle repose aujourd’hui dans son écrin océan, jamais les hommes n’ont pu oublier son rayonnement et longtemps encore ils la chercheront. Même cachée au plus profond de mon domaine, elle suscite encore et toujours les désirs de leurs âmes en peine.

L'Oubli, savez-vous tout ce que peut renfermer ce mot ?
L'Oubli c'est quand même les Souvenirs ne sont plus.
L'Oubli arrive quand les Hommes ne savent plus qui sont leurs Dieux et attribuent leurs Hauts Faits à la Science.

Au fil du temps, j'ai laissé mon Pouvoir ne faire qu'un avec ce Monde, m’effaçant petit à petit, le laissant couler et se mêler à la nature.

Je me suis endormi. Endormi parce que les Hommes pensaient que je n'existais pas, ou plus, parce que tout ceux qui croyaient en moi ne voyaient plus aujourd'hui qu'une légende et non une réalité.

Je ne sais combien de temps a passé, mais lorsque j'ai à nouveau ouvert les yeux, j'étais entouré de blanc, on aurait dit que ce qui m'entourait n'avait rien de palpable. Pas de son, pas d'image, rien que le vide et le blanc, du blanc à perte de vue.
Alors j'ai marché, marché dans la brume jusqu'à ne plus pouvoir, cherchant un chemin. À un instant je me suis retrouvé face à deux portes. Trois choix s'offraient à moi : celui de rester là où j'étais, ou prendre l'une ou l'autre porte dépourvue d'inscription. Trois choix, Trois possibilités.

Monde oppressant de blanc, monde écrasant, ou une porte. Un choix, une destinée, ou un piège ? Rien ne me disait que ce que je voyais n'était pas un rêve ni que le monde ne changeait pas selon le bon vouloir d'un autre être. Un autre Dieu ? Quelque chose d'autre ? Je ne savais rien, pour la première fois depuis longtemps, je doutais.
Mon choix avait-il vraiment une importance ou peu importe le choix que je ferai je prendrai le chemin qui avait été décidé pour moi ? Aucun moyen de le savoir si ce n'est le non-choix. Alors j'ai avancé, reniant le chemin du cœur, j'ai pris la voie de droite.

Homme.

C'est le mot que j'ai ressenti en moi. Homme. C'est le choix que je venais de faire. C'est ainsi que je venais de me définir. Une fois la porte franchie, elle s'était effacée dans le néant et à nouveau se présentait à moi une série de portes. Sept au total. Après chaque choix, le chemin passé disparaissait et de nouvelles voies s'offraient à moi. Certaines avec des indices, d'autres vierges et toujours il me fallait avancer. Portes après Portes.

Je savais que j'étais au bout du chemin, comment je pouvais en être certain ? Je n'en savais rien et pourtant je le savais, comme une certitude en moi. Deux portes comme au début, deux portes, trois choix, rester à jamais ici, refuser ou accepter...

Je me suis incarné en cet humain dans un Univers où les certitudes n'étaient plus. Un Univers à part où il fallait tout reconstruire, recommencer à un début qui n'en n'était pas un. Dans mes poches, une identité, devant moi une nouvelle vie que j'étais prêt à jouer.

J'étais désormais Alessandro Thelxinoé, j'allais fonder un monde, mon monde... à commencé par un parc Parc Zoologique et un Aquarium, presque un retour aux sources.

Le temps a passé, un an et demi que je me suis réveillé dans ce monde et je sens en moi fourmiller mon pouvoir du passé, juste sous la surface, prêt à me revenir... pour le moment il n'est que bribe, mais je le sens en moi...

Je suis toujours moi, Poséidon... une vie que jamais je ne pourrai oublier.