Une ! Deux ! Une deux ! Une deux ! Petites foulées, il fallait maintenir le rythme. Quoi que, avec Astérion difficile de dire s’il trottinait ou bien il courrait, tellement il faisait de grand pas comme si le mastodonte cherchait à gagner une course. Sa respiration était bruyante, comme si l’air s’échappait de ses anciens nasaux, la poussières du chemin se soulevait en nuage de sable tourbillonnant dans l’air derrière lui. Le colosse pourtant essayait de maintenir l’allure, mais il était tenter de l’accélérer tellement avait le sentiment de faire du surplace.

"Allez go ! Go ! Go ! On ne ralentit pas, on reste concentré sur le chemin, rien à faire des piafs fleures et gosses à côté !"

Si les gens venaient justement profiter de l’ambiance du parc avec cet air frais, ces oiseaux chantonnant, et ces parterre colorés, Astérion encourageait sa jeune disciple à rester concentré sur son activité, courir, ne penser qu’aux efforts à faire. Le temps était clément en plus, pas un seul nuage gris, juste un beau ciel bleu d’été agréable qui donnerait envie de s’allonger dans l’air pour en profiter. Ils auront sans doute l’occasion plus tard de le faire.

Les deux gens ont passer un accord. La belle petite blonde avait insister pour que tous les deux passent une journée ensemble. Si la nymphe avait une idée très claire en tête qui n’aurait échapper à personne, la bête elle, n’y voyait aucun stratagème pensant qu’elle voulait dans un premier temps, plus d’heures d’entrainement. Mais il eut quelques doutes quand Téa lui parla alors d’une activité plus « normale » après, cherchant en fait à devenir son amie. Astérion ne comprenait toujours pas pourquoi, mais avait accepter au final.

La première partie de ce « rendez-vous » fut donc une séance de footing. Que vouliez-vous, Astérion ne vivait que pour son métier. Dans ce monde moderne, il n’avait que ca en tête, car il ne savait rien faire d’autre et croyez le ou non, c’est cette activité qui arrivait à amenuir la colère qui l’animait. Dites vous donc que s’il ne se bougeait pas ainsi et encourageait les autres à en faire de même, son caractère serait pire que ce que l’on verrait. Le duo arriva au niveau d’un croisement où une petite fontaine crachait de l’eau à travers une bouche de poisson grotesque à l’intersection.

"Stop !" Cria le minotaure en s’arrêtant net devant la sculpture. "Pause de 40 secondes. Profites en pour te dégourdir et souffler un peu, on va repartir très vite."

Il avait déjà préparer sa montre pour qu’elle sonne d’ici la fin du temps impartit. Lui, souffla bien, posant ses énormes poignes sur ses hanches et effectuant quelques mouvements . Sans doute était-ce un bon moment pour discuter, en tout cas pour Téa, car il ne fallait pas s’attendre bien entendu, à ce que le coach ouvre une discussion spontanée sur n’importe quoi.

Astérion prépara sa montre pour la pause. Pour lui, il n’en avait pas vraiment besoin. Courir jusqu’à en avoir les muscles qui menaçaient d’éclater, brûler plus ardemment que les flammes du Tartare, était inondé de sueurs et pués plus fort que les écuries d’Augias ne le dérangeait pas. Il pouvait encore mener le rythme pendant des heures. Mais la bête devait parfois penser aux autres et il avait apprit avec le temps que ses élèves ne pouvaient pas toujours le suivre. C’était pour Téa qu’il accordait ces quelques secondes de repos. Un beau cadeaux qui n’était pas de trop.

Mais à peine jouait-il avec sa montre pour minuté l’instant de répits, que la nymphe démontra une réserve d’énergie en bondissant pour lui dérober son bien. Elle était agile et douée, car elle réussit à lui arracher la fameuse montre du poignet musculeux du monstre. Elle protesta que cette séance de footing ressemblait à de la torture, et Astérion le regarda avec colère, haussant la voix et tendant sa grosse main pour récupérer sa possession.

"C'est pas drôle rends la moi ! Sinon je nous refais partir de suite !"

Déjà qu’il n’aimait pas partager ses affaires, alors qu’on vienne le lui en dérober, c’était manquer de se faire décoller la tête à coup de trempe. Il essayait de la reprendre quand la nymphe l’agitait sous son nez, la balançant de gauche à droite, sentant qu’à chaque échec, sa frustration grimpait en flèche. Semblant amusé par la situation, la nymphe négocia pour des étirements à la place d’une nouvelle course éreintante. Voila ce qui ressemblait à un joli compromit.

"Une minute d’étirements si tu veux. Mais rends la moi si tu ne veux pas que je t’arraches le bras avec !"

D’un coup sec, il attrapa sa montre qu’il serra dans sa main comme s’il avait peur qu’on la lui revole à nouveau. Retournant sur le chrono, il mit en route ce dernier pour une minute sans accorder le moindre regard à la nymphe capricieuse Téa.

"Etires toi bien alors. A une minute pile on repart et je ne veux plus d’enfantillage maintenant."

Astérion en profitait pour en faire autant, tirant sur ses bras musclés et jouant avec l’articulation de ses chevilles et de ses pieds comme s’il se préparait à un marathon. L’accord fut de démarrer cette journée sur une chose qu’aimait le bodybuildé, et pour lui c’était la bonne occasion d’entrainer la nymphe afin qu’elle se muscle un peu, ne comptait pas se laisser piéger par le moindre subterfuge de cette dernière pour y échapper, du moins interprétait-il son comportement de la sorte.

"J’aimerais qu’on fasse les dix derniers kilomètres avant ce midi. Après tu pourras enfin souffler et on fera le truc que tu veux." Il aurait put même sortir qu’elle se reposera quand elle sera morte, mais un marché était un marché.

Quand la bête vous faisait une menace, vous pouviez être sûr qu’il ne s’agissait pas de paroles en l’air. S’il disait qu’il vous arracherait le bras par exemple, alors il le fera. De même que vous broyer sous un rocher, de vous arracher les tripes à mains nues, de vous exploser la main… Enfin vous aurez compris. Le monstre était étranger au concept du mensonge, il disait directement ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Pas de faux semblants, pas de manipulation ou double jeu. Rien que de la pure sincérité exprimé à travers une rage éternelle. Téa se montra intelligente de céder. Car à l’heure actuelle, la créature aurait mit à exécution ses menaces. Au moins, elle avait déjà gagner quelques compromit et il valait mieux ne pas trop en demander.

"Je promet rien. A voir si ton truc sera chiant ou pas." De la pure sincérité. Il ne pouvait pas garantir qu’il ne s’énerverait pas, et connaissant l’imposant personnage, il y avait peu de chance que cela arrive. Mais il pouvait au moins essayer, ce qui ne serait pas si mal déjà. Astérion ne faisait pas de promesse dont il n’était pas certain de pouvoir tenir. D’ailleurs, la brute n’avait pas souvenir d’avoir fait la moindre promesse à qui que ce soit, déjà que son cercle social était très pauvre.

Après quelques étirements, la course pouvait reprendre et vu la vitesse encourageait, on pouvait se demander si le coach le faisait vraiment pour aider une élève ou plus pour son propre plaisir. En tout cas il restait devant la file, n’accordant aucun regard à Téa comme si sa propre course était plus importante que le reste. Néanmoins, la jeune nymphe se risqua d’interroger son entraineur, le questionner sur les raisons de son humeur. Risqué ? Aucune idée, mais il ne faudra pas s’attendre à une réponses surprenante venant de sa part.

"En quoi ca te regarde ?! Et puis je suis furieux des élèves qui cherches des excuses pour moins se bouger." Il ne s’était jamais confier réellement sur le pourquoi de ses sentiments. Qui s’en souciait après tout ? Sa famille qui la abandonner dans un labyrinthe sombre et le traitait pire qu’un animal ? Les dieux qui n’y voyaient qu’une abomination et un exemple de leur sévère punition ? Les gens qui n’ont fait que le considéré que comme un monstre hideux à abattre, il fallait voir leurs films et jeux vidéos où il était représenter. Alors non, personne ne se souciait de lui, personne ne s’intéressait à lui, alors il n’en avait rien à faire non plus.

Pendant la moitié du trajet fait, le silence était revenu et il ne fallait pas compter sur le coach pour le briser. On ne l’entendait que souffler et encourager parfois avec sa grosse voix de maintenir le rythme. Mais la malicieuse nymphe joua un tour à son entraineur. D’un bon comme une biche des bois, elle coupa court au parcours. Astérion la vie donc faire et on pouvait dire que cela n’allait pas arranger son humeur. L’élève ayant disparue, Astérion poursuivit donc sa course jusqu’au bout où il retrouva au bout l’élève espiègle qui l’attendait avec effronterie. Elle n’était pas arrivée au bout mais pas loin, se faisant tout de même rattraper par le taureau de Minos.

Ce dernier voulu bien répliquer, mais il préférait réserver sa rage après pour lui remettre les pendules à l’heure. Mais les remontrances devront attendre car la jeune blonde percuta sans avoir regarder devant elle quelqu’un. Astérion fut surprit, non pas pour son élève, mais de découvrir quelqu’un de bien plus imposant et impressionnant que lui en ville.

L’histoire aurait put déjà s’arrêter la après les excuses de Téa, mais le géant, visiblement courroucé plus facilement qu’un minotaure, ne semblait pas vouloir s’en arrêter la. La brute semblait être une connaissance de la nymphe et quelque part, Astérion trouvait amusant de voir quelqu’un venir calmer la blonde. Mais quand il vit le géant la soulever et serrer ses doigts autour d’elle, quelque chose en lui se réveillé violemment.

"Hey ! Lâches la de suite espèce de gros tas !"

La brute eut tourner son énorme tête sur Astérion pour le dévisager et lui gronder la réplique habituel que cela ne le regardait pas etc. Sauf que le minotaure lui, ne se perdait pas dans des discours emprunter. Il ne laissa aucune seconde chance car de suite, il chargeait le colosse comme un taureau enragé dans une corrida. Le coup fut si violent et par surprise que la seconde montagne de muscle fut plier en deux et projeter en arrière sur plusieurs mètres. Astérion avait ses pieds bien planter dans le sol. Les muscles tendues, le visage rouge. Il avait une forme humaine mais on entendait un puissant souffle de ses narines comme s’il avait ses nasaux d’avant.

Le gros avait lâcher la nymphe dans la foulée mais il voulait se débarrasser de celui qui avait oser le défier. Alors en garde, les deux se rentrèrent dedans sans stratégie, se bloquant et mesurant comme de Sumo sur le ring, force contre force.

Ici le titre « Choc des Titans » aurait été plus approprier. Les deux monstres n’ayant aucune peur, se rentrèrent dedans, ressemblant à deux sumos essayant de renverser l’autre. De l’écume sortait de la bouche du taureau alors que les yeux du cheval étaient injectés de sang. Ils ne se connaissaient pas, mais se vouez déjà l’un à l’autre une haine éternelle. On tentait bien entendu quelques coups, quelques jeux de clef, mais c’était à croire que le taureau de Minos avait rencontrer un adversaire digne de lui. Pouvait-il le battre ? Après tout, Astérion avait vaincu un Winnie L’Ourson démoniaque, alors un dada.

Deux forces brutes qui se confrontaient, se défiaient. Pourquoi ? Car ils étaient la. Astérion avait voler au secours de Téa. Pourquoi aussi ? Eut-il un réel souci pour la nymphe, ou bien juste qu’il ne pouvait s’empêcher à répondre à chaque menace ? Lui non plus n’en savait rien. Il n’était qu’un animal, une bête esclave de ses instincts, qui obéissait aux règles de la sociétés quelques fois car on lui donnait des coups de bâton sinon. Et parlant de coup, Astérion allait en recevoir qu’il ne voyait pas venir.

Lui, aimait se battre soit à mains nues ou avec une bonne arme contendante. Il avait déjà employé un fusil à pompe une fois. Mais la bête préférait toujours un combat à l’amiable. Ce qui ne semblait pas être le cas du second colosse qui le frappa à l’arme blanche dans les côtes. L’arme devait être spéciale car en temps normal, Astérion avait le cuir résistant comme celui d’une bête Néméenne. Il sentit bien le coup, ressemblant à un électrochoc. Son adversaire ricana et jugea le moment opportun pour partir tel un lâche, pendant que le Minotaure se plia en deux, genoux à terre pour comprimer la douleur.

Téa couru vers Astérion qui comprimait sa blessure. Quelle genre d’arme avait-il employé ? Un beau rappel que le monstre du labyrinthe n’était pas totalement invincible.

"Ca va j'ai rien !" Alors que son ventre vomissait du sang. "Et ce n'est pas en reniflant des fleures que ce va aller mieux !" Il était nul en premier soin et botanique normal.

Téa semblait plus inquiète que lui, normal, la bête n’était jamais inquiète pour qui ou quoi que ce soit. Après tout, personne ne s’était inquiété pour lui dans le passé. On l’avait abandonner dans un labyrinthe des années durant et condamné à la mort car… Car il existait. Tous signes de compassions pour lui était nouveau et ne s’en rendait pas compte encore.

"Ouais je ferais mieux de rentrer et attendre que sa passe. Sinon je crèverais et ca sera réglé." La mort ne lui faisait pas autant peur que pour n’importe qui. Il se battait pourtant pour survivre, mais s’il devait y passer… Et bien Astérion accepterait ce funeste destin en râlant sans doute comme toujours, mais affrontant Thanatos sans sourciller, sans se soucier qu’il manquerait à des gens.

"Entrainement fini pour aujourd’hui alors. Et rendez-vous de ce soir reporter avec un peu de chance." Concluait-il, pensant cette journée terminée, du moins que cela allait finir pendant qu’il irait se coucher sur son lit cabossait dans son appartement miteux et confié sa vie entre les mains des Moires, mais qui voudrait voir un monstre survivre ?

Astérion n’attendait plus qu’à rentrer et se laisser aller. Ce n’était pas la première fois qu’il prenait des coups et comme à chaque fois, il se terrait dans son coin pour attendre que la blessure passe. Il pourrait retourner voir sa « sœur » pour qu’elle le rafistole mais depuis qu’il avait découvert sa véritable identité… Il hésitait, c’était comme si la bête voyait cette femme autrement et que découvrir qu’on avait une famille ne laissait pas forcément indifférent. Bref, il ira la voir si on état ne s’améliore pas, en dernier recoure.

Franchissant la porte de son appartement, il referma devant Téa, ne l’invitant même pas à entrer ni rien. On l’aura comprit que la politesse ne faisait pas partie de ses compétences. Et puis, à quoi cela servirait ? Elle serait là à le regarder se vider de son sang en piquant un roupillon ? Il y avait plus excitant. De nouveau seul, le monstre retira son t-shirt tâché de sang pour le jeter au sol. Il attrapa tout de même une compresse pour sa plaie et quand il en eut réellement marre, le Minotaure se laissa écrouler sur le canapé pour s’endormir presque immédiatement.

Combien de temps fut-il dans les vapes ? Pour lui ce n’était même pas une minute, une coupure dans sa vie non illustré de rêve ou de réflexion. Il fut surprit quand il vit apparaitre comme un fantôme la jeune blonde devant lui. Il l’aurait prise pour une hallucination mais malheureusement pour lui, s’en était pas une. Téa était bien là, et se montra furieuse en faisant une grande remontrance à l’homme taureau.

Il ne l’avait jamais vu en colère, c’était une première. Cela n’avait rien à voir avec les explosions de la brute, en fait ca restait assez ridicule. Pourtant, Téa n’avait pas besoin de hurler comme une chimère pour faire peur. Le regard inquiétant de la gorgone suffisait. Astérion râla de manière roc, un grognement du fond de sa gorge comme un rugissement du fond d’une grotte.

"Empathique douée... Je voie ca."

Astérion se redressa de sur son canapé, dévoila qu’il était déjà torse nu, les muscles bien sculpté, voir même trop comme ceux d’un super héros de bande dessiné, dévoilant le pansement grossièrement fait et qui n’empêchait pas réellement la blessure de saigner, il y avait déjà une belle tâche sur son canapé.

"Je ne te déteste pas. J’aime personne nuance."

C’était une réelle différence. Astérion ne portait personne dans son cœur, mais cela ne voulait pas dire qu’il vouait à tout le monde une haine injuste. Même si son envie d’arracher la tête à quelqu’un pouvait venir aussi facilement qu’un claquement de doigt. Mais il ne comprenait pas pourquoi, quelqu’un comme Téa l’appréciait. D’accord, les muscles pouvaient faire fantasmer, mais il n’avait rien du mec parfait et romantique. C’était un vrai associable.

"D’accord. Ecrases moi donc ton herbe dessus si cela permet à ce que tu partes rapidement."

Dans le labyrinthe, il lui arrivait d’être blessé aussi. Mais personne pour le soigner. Pas même une mère pour panser les blessures de son fils. Il était comme un gros rat qui attendait que soit cela passait ou bien pour crever. Il n’avait aucun souvenir de qui que ce soit qui exprima de la bonté pour lui…

Astérion était un rustre, et on saura pourquoi depuis le temps maintenant. Sans doute qu’à une époque, il était plus doux, plus humains, plus sensible même. Mais quand le roi ne voyait en vous qu’un monstre sans âme, l’incarnation de sa déchéance, et qu’en résultat il vous enfermait comme une bête, l’humanité n’était au final qu’une fragile flamme pouvant facilement s’éteindre. Combien de fois eut-il pleurer, supplier, s’être mit en colère pour qu’on le fasse sortir de cette prison sans limite ? Coincé entre des murs humides, sentant la mort et l’humidité ? Et que les rares personnes qui entraient dans son nouveau domaine, hurlaient à sa vue ou tenaient-ils de de tuer.

Donc la, on avait de la chance d’avoir un Astérion pas que pousser par sa bestialité. Il était en colère contre le monde qui le méprisait. De ceux qui n’ont rien fait pour lui, apporter aucun réconfort alors pourquoi exprimerait-il de la moindre gentillesse pour qui que ce soit ? Le Minotaure apprit ce qu’était la vie à la dure. On ne lui avait rien épargner, donc il ne voyait pas pourquoi il serait tendre envers qui que ce soit. Néanmoins il céda devant Téa, acceptant qu’elle le soigne et après, il penserait qu’elle s’en irait.

Pendant qu’elle préparait sa mixture sous ses yeux, la petite blonde se permit de lui raconter un peu sa vie. Révélant être une nymphe du temps jadis, emprisonner dans un jardin et que c’était la que ce centaure l’avait trouver et voulu la violenter. Pourquoi disait-elle cela ? Sans doute l’envie de se confier, même si Astérion n’était pas la meilleure oreille pour cela car si on s’attendait à quelques mots réconfortant ou de sages conseils… Ca allait être compliquer.

"Vous ne pouviez pas sortir, mais on laisse entrer n'importe qui. T'as étais punie pour finir la bas ? Ou bien ce jardin c'était un bordel à ciel ouvert ?"

Pouvait-on y faire un rapprochement avec lui ? Un peu. Tous deux furent enfermer quelque part presque toute leur vie et ceux qui y entraient chercher à leur faire du mal. Ceci-dit l’une à put connaitre l’air frais, le ciel et la beauté des plantes. L’autre, la solitude, l’enfermement dans une grotte, un tombeau labyrinthique. Et les raisons pour laquelle ils furent tous deux enfermer devait différer. Car Astérion était un monstre, alors qu’une nymphe était considérée comme l’incarnation de la beauté de la nature, une sorte de divinité mineure n’ayant aucun temple mais possédant des dons incroyables. Du moins, le minotaure semblait avoir compris.

Téa finissait donc de la soigner et on pouvait l’admettre, elle savait mieux s’y prendre qu’Astérion pour cela. Il s’était laisser faire pourtant la sensation était étrange. D’aussi loin qu’il se souvenait, la bête quand elle fut blessée, se soignait toute seule. Personne ne s’était soucié de lui, ne l’avait soigner avec douceur, ou même soigner du tout. Cela lui provoquait une sensation étrange dont il ne savait pas comment la décrire ni même la nommer. La nymphe lui expliqua qu’elle l’appréciait, faisant de son mieux pour le lui faire comprendre. Astérion la regarda bizarrement avant de détourner la tête.

"Pourquoi tu m’apprécies ? Personne ne m’apprécies pourtant et moi, j’aime personne en retour."

Il est vrai qu’il n’a pas un caractère facile, rien pour favoriser une amitié. Il aurait put en profiter avec ce nouveau corps, mais la mentalité elle, accompagner de ses traumatismes, ne changeaient pas comme ca d’un claquement de doigt. La bête avait encore bien trop de cicatrices pour déjà s’ouvrir au monde.

Pendant que la nymphe partit préparer quelque chose à l’odeur alléchante, Astérion ressentit comme une forme de vertige. Prit de fatigue, il se laissa sans prévenir, tomber sur le canapé pour s’assoupir. Trop d’effort et d’émotions aujourd’hui sans doute.

Combien de temps avait-il dormit ? Aucune idée. Mais son repos ne fut pas… De tout repos. Son sommeil fut une fois de plus hanté de quelques souvenirs bien douloureux. Il se revoyait encore coincé dans ce labyrinthe complexe. Il courrait dans les couloirs, tournait en rond, n’entendait que l’écho de ses sabots. Chaque porte le ramenait au point de départ. Et quand il croisait des « ombres », les silhouettes hurlaient des choses contre lui comme « Monstre ! » « Non pitié ! » « Sale bête tu vas mourir ! » « Quelle déception… » « Il ne peut pas vivre parmi les hommes « « Batard » « Démon »…

Il se réveillait en sursaut. Il découvrit qu’il était en sécurité dans son appartement minable et que devant lui se trouvait un plat refroidit mais cela ne lui posait jamais problème. Regardant autour de lui, Astérion découvrit une Téa assoupit parterre. Elle n’était donc pas partie, mais dormait pas loin juste à ses pieds. Etrange fille. Ceci-dit, au lieu de brusquer son réveiller pour l’obliger à s’en aller, il se souvenait de ce qu’elle avait fait pour lui et que malgré tout, elle était rester. Il pouvait bien faire quelque chose pour elle non ? Alors il attrapa un des oreilles du canapé qu’il glissa sous la tête de la nymphe afin que ce soit plus confortable pour elle, avant de s’attaquer à son dîner froid.

Personne ne lui avait jamais dis qu’on l’aimait. Du moins il n’en avait pas le souvenir. Sa mère lui avait dit quand il était petit ? Sa sœur qu’il venait de retrouver eut elle exprimer de l’affection pour cette bête hideuse ? Et qui aujourd’hui pouvait aimer un être remplit de colère et ne sachant s’exprimer que par la violence ? Astérion ne comprenait pas, c’était illogique. Mais ne trouvais t’on pas dans la mythologie grecque, des histoires de couples étranges ? Peut-être que la, le Minotaure bénéficiait d’un avantage physique car il ressemblait à un homme et non un monstre, un physique parfait qui le ferait plus passer pour un dieu qu’une bête issue d’une union contre nature.

"Tu m'aimes... Tu ne dirais pas ca si tu me connaissais vraiment."

Le minotaure était un monstre. Un tueur. Il avait du sang sur les mains en plus dans la bouche. On pouvait dire qu’il n’avait pas eut le choix, il en allait de sa survie, mais la bête n’avait aucun regret pour les actions commises. Le monde voulait en voir un barbare déshumanisé à abattre, soit. Il l’attendait. Il les attendait tous pour les mettre en pièce, tous ceux voulant le combattre à cause de sa nature.

Se réveillant à cause d’un cauchemar, celui qui venait souvent le persécuté plus que Téa, il se revoyait encore dans ce labyrinthe. Bien que cette prison fut devenu sa maison, le monstrueux instrument de torture de Dédale était conçu pour tourmenter à jamais la bête. Se voir constamment perdu, n’avoir aucun repère, que chaque personne croisé pouvait vouloir votre mort. Que leurs cris et accusations raisonnaient encore entre les murs bien après leur mort. C’était à devenir fou.

Réveiller donc, Astérion apporta tout de même un minimum de confort à la nymphe avant d’attaquer son repas. Téa revenue à elle, le remercia pour le précieux oreiller. La bête répondit par un haussement d’épaules et un léger grognement car il avait déjà la bouche pleine. Poursuivant son repas, la nymphe demanda si elle pouvait rester dormir ici. Requête curieuse, Astérion ne comprenait pas pourquoi.

"Pourquoi ? Y’a des fuites chez toi ? Infestations de rats ?"

Il n’a jamais eu d’invités et personne n’avait envie de venir le voir chez lui. C’était une première donc de quoi le surprendre. Cette fille semblait vraiment particulière, surtout la, poser contre lui comme si le contact avec la chose ne la dérangeait pas. Soit elle voyait quelque chose en lui qu’il ne percevait pas lui-même, ou bien était-elle folle et fut plonger dans un fantasme qui déformait sa perception de la réalité.

"Mais si je te fais autant souffrir, pourquoi tu dis que tu m’aimes et veux rester ? Je comprends pas." Il demandait cela avec un grand calme surprenant. Astérion voulait comprendre, savoir comment fonctionnait la nymphe. Car elle disait tout le temps qu’elle l’aimait, mais sans jamais expliquer pourquoi. A croire que c’était un sentiment né spontanément, sans aucune raison. Avait-il un charme caché ? Des qualités dont il ne s’en rendait même pas compte ?