C’était rare. Quoi ? Qu’il fasse des fêtes aussi large à l’Ampélos. D’ordinaire, l’endroit était un lieu calme, où il ne se passait rien d’autre que de la sobriété, du vin qui coulait à flot et voilà.
Mais hier, Winslow l’avait senti. Il avait approché la vigne et l’avait senti. Comme quelque chose de différent. Différent de cet ordinaire qui était une des causes de son alcoolisme.
Quelque chose de magique. Une étincelle de pouvoir.
Et il n’avait pas pu passer à côté de faire la fête.
Forcément.
Et quoi de mieux que de choisir l’endroit où il l’avait senti pour le fêter. Personne ne connaissait les raisons de sa fête, mais Winslow en était fier, et s’était bien donné à cœur joie pour l’organiser. Il avait toujours été le meilleur à ça.
Beaucoup de gens faisaient tout pour assister à ses fêtes, même ici, dans ce monde qui n’avait rien de l’Olympe.
Peu importe.
Profitons, avait décidé Winslow, qui a présent, avec quelques degrés de plus alcoolisés, y pensait toujours.
Etrange de ne pas pouvoir tenir l’alcool, étrange, de se sentir enivré si vite, parfois.

Mais ça aussi, peu importe. Du moment qu’il profitait de sa fête, s’assurant au passage qu’absolument tout le monde s’amusait.
Tu t’amuses ? Je m’amuse, et alors Winslow tournait sur lui-même et constatait le prochain.

C’est comme ça qu’il se retrouva dehors, à voir un type observer la fête. Il semblait même vouloir s’en approcher.
Winslow eut comme un petit sourire et s’approcha du gars :

- Hey hey hey, bienvenue à la fête ! Un verre de vin ?

Il avait caché les meilleures bouteilles, mais en avait sorti certaines pour l’occasion. Il attrapa un plateau pas loin et commença à servir le vin, toujours à sa façon, cette façon de tourner le poignet, propre à lui, de laisser couler le vin d’une façon si professionnelle et unique.

Un amateur de vin blanc donc ? Cela ne dérangeait pas Winslow. Il avait ici tout ce qu’il fallait. Il lui tendit tout de même un verre de vin et entra dans l’établissement bondé.
Il souriait en regardant la fête.
Il était bien content d’avoir une nouvelle personne. Criant à moitié, buvant un autre verre, ignorant l’ivresse dans lequel il se mettait, il demanda au type à ses côtés :

- Alors, vous venez faire la fête ? Vous arrivez un peu tard, mais moi je dis : c’est l’heure parfaite.

Puis, allant dans un coin plus réservé, où il y avait un poil moins de monde, Winslow fouilla et trouva la bouteille parfaite. Sortant la bouteille de vin blanc, il prit un verre, et déboucha la bouteille déjà ouverte.

- J’espère que vous vous amuserez ! On a des dégustations de vin, de la musique, une piste de dance, on a même un buffet, on vends aussi des vignes, et il y a même un endroit pour se faire masser !

C’était une fête étrange, aux activités un peu particulières, mais Winslow s’en fichait, il était ravi de la faire et ravi d’avoir retrouvé ce qu’il cherchait le plus. Ses pouvoirs.

[En m’excusant encore du temps de retard]

Ses subordonnés ? Un instant, Winslow se fige, réfléchissant à ce qu’il veut dire par là. Après tout, ce n’est pas courant de venir parce que « ses subordonnées ont demandé de voir ce qui se passait ici ».
Et Winslow n’était pas un crétin. Il se douta de quelque chose, mais ne fut pas sûr qu’il fallait demander exactement.
Non… Il se laissait la surprise.

Il eut un sourire :

- Bien sûr, elle est de moi. Je ne fais pas du trafic de vignes ou de vins…

Winslow était amusé d’imaginer pareille situation. Il s’amusait certes d’un rien, mais c’était presque avec mépris, à ce niveau là, puisqu’il imaginait un instant quelqu’un faire du trafic de vins, et ça semblait ridicule.
Quoique ce breuvage pouvait être suffisamment précieux pour que ce fut le cas.
Mais tout de même !

- Je suis le gérant de cet endroit… L’Ampélos est mon antre, et il vous accueille avec plaisir, très cher.

Je lui servis un verre, et fini par lui tendre, avec un petit sourire ainsi qu’un clin d’œil. Me servant un nouveau verre, je proposais de trinquer.

A quoi trinqueraient-ils ? Winslow avait toujours une idée de quoi trinquer. Il ne manquait jamais d’imagination là-dessus, c’était un fait. Il eut un large sourire, et leva son verre à son tour :

- Mais mon bon, à votre arrivée à ma fête !

Voilà tout. C’était suffisant non ? Pour lui en tout cas, ça semblait l’être. Dans tous les cas, il nota de lui trouver une cuve. Il en possédait peu, parce que Winslow n’aimait pas servir dans ces espèces de larges objets. Lui, il préférait servir dans les bouteilles.
Mais il trinqua en attendant, et il vit le badge.
Winslow eut un sourire.
Tiens donc. Il s’en doutait. Enfin pas totalement, pas tout à fait, mais maintenant qu’il y pensait, il n’était pas surpris.

- Moi ? Dio. Et vous, monsieur le policier ? C’est rare d’en voir à mes fêtes. Sauf quand ils veulent les arrêter, bien sûr.

Ce monde était d’ailleurs bien idiot. Arrêter les gens parce qu’ils font la fête. Qui avait inventé ce principe. C’était totalement stupide !
Les fêtes, c’était pour faire du bruit, pour amener le plus de monde possible.

- Et vous le pensiez vraiment pour le baril ? Ou vous comptiez l’analyser ?

[JE SAIS PAS POURQUOI WINSLOW EST PARTI EN PREMIERE PERSONNE DU SINGULIER TOUT DU LONG DU RP ET UN MOMENT J’AI ARRETE DE CHANGER]

Eh bien ! Voilà que le chef du commissariat en personne venait lui rendre visite ! Winslow se fit la réflexion qu’il ne savait pas s’il avait beaucoup de chance ou pas du tout. Ne sachant pas quoi choisir, il se contenta de décider de faire un sourire à cet homme, et fut au moins rassuré d’apprendre qu’il ne désirait pas en finir là pour sa fête.
Bien. C’est que la fête était à son goût. Parce que sinon, l’homme aurait pu faire abus de pouvoir et détruire là tout ce que le dieu avait organisé.
Mais point du tout.
C’était plaisant.

Du reste, il resta tout de même sur ses gardes, bien qu’il plaisanta à moitié, sur le baril que ce Vinz Gallagher désirait obtenir. Il leva les mains en guise d’innocence :

- Bien sûr que non, je n’ai rien fait d’illégal.

Cela aurait été fort stupide de sa part, mais sait-on jamais.

- Mais très bien alors…. Pour le baril, je ferais en sorte que vous repartiez avec l’un d’entre eux. Qu’aimez vous comme vin ?

Il pouvait lui en faire cadeau, histoire que cela lui serve, ironiquement de pot de vin, mais… Il craignit que le bonhomme n’apprécie guère. Il pouvait être un homme tout à fait droit dans ses bottes après tout. Et Winslow…N’avait après tout rien fait de mal.

- En tout cas, je reçois alors chez moi un invité prestigieux… D’autant que cela doit être éreintant d’être le chef d’une police d’une ville pareille.

Mon sous-entendu pouvait sembler peu clair, mais clairement, je pensais notamment au fait que de toute évidence, cette ville était bien spéciale, puisqu’elle semblait s’entourer de personnes toutes particulières.

[Et du coup je reste apparemment sur la première personne]

Du vin blanc alors ? Allons-y pour du vin blanc. A sa tête, et à son métier, je décidais de choisir un vin blanc un tant soit peu épicé, et un poil plus fort que d’ordinaire. N’y voyez là pas un jugement négatif, j’aimais juste adapter mon vin à ceux qui me le demandaient.
Et puis il fallait bien que je fasse en sorte que monsieur le chef de la police soit adapté. Je n’avais envie d’aucun ennui et si jusque-là il s’était montré raisonnable et clément, j’ignorais s’il l’était en permanence.
J’eus un petit sourire tandis qu’il parlait de la ville, approuvant mes propres paroles. Il me demanda si je faisais partie des réincarnés.
J’hésitais, et finis par simplement rester simple :

- Peut-être bien, mais dans tous les cas, j’aime cet endroit.

C’était un mensonge.
Je détestais cette ville, cette espèce de type qui nous y avait mis. Je détestais cet endroit tout entier, et les gens qui venaient à mon bar à vins ou à ma boite d’évènements étaient les seules choses qui me maintenait encore heureux, parce que je faisais ce que j’aimais.
Mais une fois seul, mes démons revenaient, et je détestais cet endroit, profondément.

Mais ça, je ne le disais pas. Ici, je faisais semblant d’être toujours ce type jovial et désabusé, allons. Loin de là que je pouvais être dépressif à en boire bien plus que juste du vin.
J’attrapais un baril d’un de ces vins blancs dont j’avais parlé et lui tendis :

- Je suis sûr que vous l’adorerez. Désirez-vous le goûter ? Et vous ? Êtes-vous un de ces réincarné ? Il me semblerait que oui, sinon vous ne sauriez pas que cela existe, me semble-t-il…

Je commençais à comprendre comment la ville fonctionnait.

[T’inquiète paupiette]

Je l’écoutais me causer, me rendant compte que cet homme savait au moins goûter avec saveur, me demandant alors la qualité de production…Hmm. J’aurais pu lui en parler pendant des heures. Le vin était une bonne partie de ma vie après tout. Ainsi, je lui fis un sourire, mais ne dis rien, tandis qu’il me causait de tout ce qu’il avait pu rencontrer.
C’était fort intéressant. De mon côté, je ne fus pas sûr d’avoir croisé qui que ce soit d’intéressant. A vrai dire, je trouvais cela dommage, mais après tout, nous cachions plus ou moins tous notre identité.
Quelque chose comme ça.
Il m’informa néanmoins qu’il était Jules César. Ce nom bien sûr, m’était familier. Après tout, un empereur romain, quand moi-même avait été comparé à Bacchus…Hm, fort intéressant.

- Rien de moins que Jules César ? Eh bien, quel honneur d’avoir un empereur par ici. De mon côté, je suis celui que vous avez dû appeler Bacchus, bien qu’il ne fut pas moi….Disons que je suis sa meilleure version, la grecque.

Je jouais sur les mots, sur mon identité, sur ce que je pouvais être.
Probablement que c’était devenu une passion pour moi.
Du reste, je lui serrais la main, et lui proposais alors d’aller bouger un peu.

- Et si nous papotions tout en bougeant ? Je n’ai pas de piste de danse, mais si vous désirez faire quelque chose de précis, je vous écoute. Nous pouvons aussi nous contenter de boire…

Eh bien, si monsieur avait faim, je pouvais bien trouver de quoi nourrir un empereur. Je m’assurais toujours que mes fêtes aient de quoi correspondre à l’ambiance que je cherchais, et de toute évidence, l’Ampélos avait une réputation à tenir, donc… Je cherchais le buffet, tombait dessus, et lui montrait la table comme si c’était de l’or, de la myrrhe ou de l’encens.

- J’ignore ce que disaient les bardes, mais, c’était grand, l’Olympe. Mais je n’y vivais pas.

Rester sur le mont et profiter d’un large palais, ce n’est pas ce que j’appelais vivre. Moi, j’avais toujours pris l’habitude d’être au contact des mortels, ou des créatures comme les satyres et les nymphes.
Je me servis une assiette.

- A vrai dire, je vivais plutôt dans la forêt. Je suis un dieu naturel voyez-vous.

Je m’amusais un peu dans mes mots.

- Et vous ? Etiez-vous ce grand empereur dont les livres d’histoires semblent adorer ?

Après tout, s’il me posait des questions à moi, je pouvais bien lui poser des questions à lui.

- Et vous pouvez vous servir, hm. Allez y, allez y.

Il restait comme un invité d’honneur après tout. Un empereur et un flic à ma fête, je n’allais pas le rejeter bêtement, voyons.