De l'amour à la haine

PSEUDO: Ulamog, la Voracité ; ÂGE: 27 ans ; PRÉSENCE SUR LE FORUM : X/7j ; NIVEAU DE PUISSANCE (0 ou 1) : 0 ; UN DERNIER MOT ? Qu'ils meurent, ceux qui s'opposent à moi !

Mon nom est Médée et je suis née princesse de Colchide. Je me considère comme la plus grande sorcière humaine de Grèce. Hécate aux trois visages, qui préside aux mystères et à la magie, est ma mère spirituelle, Circé aux belles boucles, dans son île esseulée, est ma tante, et mon savoir est immense.

Le savoir est la clé de tout. Il donne le pouvoir, la magie, la sagesse, et les solutions. C'est pourquoi je suis sans cesse en quête de savoir. J'ai étudié les bêtes, les plantes, la météorologie, la géologie et j'ai même pu accéder au mystère de la vie et de la mort.

Ainsi, le dragon qui veillait sur la toison d'or n'a pu résister à mes chants hypnotiques et à mes philtres ; dans les palais de mon père, j'invoquais des tempêtes et des séismes rien que pour me divertir... mais aussi pour lui casser les pieds. Contrairement aux autres princesses grecques, je connaissais la politique et j'avais un avis sur tout. J'étais notamment très en colère de voir mon père tuer tous les étrangers qui débarquaient chez nous, faisant de notre peuple des ignorants et des xénophobes.

Mais le jour où Jason, ce bel aventurier, débarqua en Colchide fut différent. Il fut reçu au palais royal avec ses compagnon et demanda la toison d'or, propriété de notre peuple, qui nous apportait richesse et prospérité sans efforts.
Je fus impressionné par sa hardiesse. Il savait pourtant ce qu'il demandait, et mon père n'est pas commode. Mais ça, il ne le savait peut-être pas ; après tout, la Colchide vivait en quasi-autarcie, puisque la toison d'or nous permettait de vivre dans l'opulence sans échange extérieur.
Toujours est-il qu'il m'a charmée par son audace, mais aussi par sa quête et sa tentative de tempérance. Il voulait la toison, non pas pour lui-même ou pour son peuple, mais pour prouver qu'il était digne de monter sur le trône de son père. Il aurait pu nous la rendre après avoir montré qu'il était bien allé la chercher. Toutefois ce n'est pas ce qu'il a proposé. Il offrit à mon père de payer, de relever n'importe quel défi, de lui donner même plusieurs jours pour proposer des épreuves... Bien mal lui en prit. Il ne devait même pas survivre à la première des trois épreuves de mon père.
Sauf que je l'ai aidé. J'étais tombée folle amoureuse de lui, comme jamais cela ne m'était arrivé auparavant. Je savais bien qu'il ne resterait pas en Colchide et je crois que cela m'a poussée à agir. En effet, je sortais tout juste de prison pour avoir une fois de plus contredit mon père. J'en avais assez. Je voulais voir le monde, apprendre des choses que je ne savais pas et me libérer de cette famille.
Alors j'ai donné à Jason toutes les solutions aux épreuves imposées. Je n'ai eu aucun scrupule à le faire, je ne suis pas une femme à scrupules et j'étais amoureuse.

C'est bien dommage d'ailleurs, car j'ai tout quitté pour Jason, j'ai sacrifié mon frère, j'ai laissé une famille en deuil, j'ai organisé le meurtre de son abominable oncle et il ne m'a même pas remerciée ! C'était un si beau coup... J'ai troqué une vie de vieux bélier contre une vie de jeune agneau et ses idiotes des cousines ont cru que je pouvais faire rajeunir leur père de la même manière ! J'avais disparu avant même qu'elles n'aient tué le pauvre vieux... Mais Jason n'a pas voulu entendre que c'était la seule chose à faire.

Et après ça, que m'est-il arrivé, à moi, si dévouée ? L'ingrat m'a répudiée pour mieux épouser la princesse de Corinthe ! Je ne suis pas méchante femme, mais j'y ai vu un affront inacceptable. Et moi, je ne me laisse pas faire, contrairement à une poule mouillée comme Pénélope ou Cassandre, j'élimine les gêneurs ; je punis les coquins.
J'ai brûlée vive cette petite princesse, à peine pubère, j'ai brûlé son père, j'ai brûlé sa mère, j'ai brûlé son palais...
Il s'en est fallu de peu pour que je brûle tout Corinthe. Néron n'a pas eu l'idée tout seul. Puis j'ai infligé à Jason la douleur suprême : j'ai tué ses enfants. Il disait les aimer ; tant mieux.
Moi je n'avais déjà plus d'enfants. Jason avait voulu nier notre mariage, l'existence même de notre couple... Alors notre famille non plus n'avait plus d'existence. Il n'y avait plus d'enfants, plus de bonheur, plus de passé. Il me voulait étrangère, il me rejetait, le fourbe ; moi je n'étais que haine, une haine plus sauvage que les forêts des Amazones, une haine plus sourde que les serpents du Tartare, une haine si primitive, à l'aspect si ancien et si sombre, semblable au Chaos d'avant l'origine du monde.

J'en ai souffert, c'est vrai, mais si c'était à refaire, je le referais à l'identique. Ce fils de satyre m'avait manqué de respect. On ne bafoue pas Médée.

Après toutes ces émotions, j'ai attelé deux serpents à un char mis à disposition par mon grand-père Hélios, le soleil, et je suis partie. Puis tout s'est arrêté, je me suis retrouvée propulsée dans un endroit... différent.

En arrivant dans cet endroit différent, j'ai vite compris que j'étais dans une autre dimension. Je n'avais jamais été dans une autre dimension, ni même sur l'Olympe ou dans les Enfers, mais c'était évident. Et parfait. Je pouvais refaire ma vie sans personne pour me casser les pieds.
Je ne me ferai pas avoir comme précédemment, ça non, mais ça ne me dispense pas de chercher le bonheur.
Je décidai de mener une vie simple et de tenter de me sociabiliser. Avec toutefois quelques règles.
1 - Plus jamais je n'utiliserai ma magie pour favoriser un homme.
2 - Le meurtre ne sera plus ma solution de facilité.
3 - Si quiconque devait me bafouer, je le châtierais de la pire des manières.

Je me rendis compte avec effroi que je n'avais plus accès à mes pouvoirs. Il devait pourtant bien y avoir un moyen de les recouvrer. J'interrogerai Hécate, la déesse de la magie, de la nuit et de ce qui est caché, afin de connaître la marche à suivre.

L'absence de magie m'aidera en tous cas à mener une vie simple.

En attendant les problèmes, et de récupérer mes pouvoirs, je devais trouver un endroit où travailler, et vendre des plantes et des épices ma paraissait tout à fait approprié.