Deep inside the sun, my words become a gun + K. J.

PSEUDO: merle. ; ÂGE: shht ! ; PRÉSENCE SUR LE FORUM : autant que faire se peut ; NIVEAU DE PUISSANCE (0 ou 1) : 1 ; UN DERNIER MOT ? mot

Premiers cris : 12 Novembre 1966 - 26 Novembre 1966.

Vous savez parfois, la vie fait bien les choses. Heureuse coïncidence. Malheureuse coïncidence. Tout dépend de quel point de vue on se place. La première fois que le monde m’a vu, qu’il a été mis au courant de mon existence, fut en 1966. La mort était monnaie courante et, alors que je faisais une pause dans un bosquet, je fus surpris par cinq hommes qui creusaient une tombe non-loin de mon point de chute. Il est évident que je me suis enfui, non sans, je l’avoue, leur faire la peur de leurs vies. Les jours suivants, je m’employais à rester dans les environs. Il y avait quelque chose dans l’air, dans la terre et les arbres qui me murmurait de rester à proximité. Il est évident que, si la plupart du temps, je passais inaperçu, il y a eu des jours où j’ai été pris au dépourvu. Ainsi, trois jours après ma première rencontre avec les humains, j’ai été confronté à quatre autres personnes. Ils traînaient autour d’une vieille usine désaffectée, une usine d’explosifs datant, selon la devanture, de la première guerre des hommes. C’était un endroit très dangereux, aussi ai-je pris la liberté de faire peur au quatuor en les pourchassant jusqu’à la ville la plus proche. Bien sûr, je me suis très vite éclipsé pour ne pas me faire faire prendre.

Malheureusement, les êtres humains sont terriblement curieux et beaucoup ont tenté de me trouver. Certains d’entre eux étaient revenus à l’usine qui était devenue un abri pour moi. J’ai dû les chasser, les apeurant avec mon apparence monstrueuse. J’ai sauvé bien des vies ingrates mais, si c’était à refaire, ce qui sera le cas, je n’hésiterai pas. Ma dernière apparition fut rapportée le 26 Novembre de la même année avant que je ne décide de partir.

Derniers cris : 11 Janvier 1967 – 15 Décembre 1967.

Une fois de plus, il y avait quelque chose dans l’air, la terre et les arbres. Je me suis de nouveau éveillé au monde des humains, en 1967. Les catastrophes se sont enchaînées et, malgré ma présence, ils n’ont pas compris que le danger était imminent. J’ai vraiment essayé de faire passer un message à chaque fois mais, je n’ai pas été compris. On m’a chassé sans relâche alors j’ai pris la décision de tourner le dos à cette civilisation agressive. Inutile de dire que les morts se sont enchaînées comme les jours de l’année. Au jour du 15 Décembre de cette année-là, je me suis rendormi. Je n’écoutais plus le monde autour. A quoi bon rester à un endroit où l’on ne vous veut pas ? Où l’on vous accuse des pires crimes, des pires maux de l’humanité ? J’avais suffisamment aidé les hommes, maintenant c’était à eux de se débrouiller.

Le nouveau monde : 13 Décembre 2018.

La faim commençait à me tirailler, perturbant mon sommeil de manière désagréable. Quand je me suis éveillé dans le nouveau monde, je n’étais plus cette créature hybride que les humains redoutaient tant. J’étais moi-même devenu un humain. J’avais perdu de ma superbe et ressentais une certaine frustration en remarquant que mes ailes majestueuses, n’étaient plus qu’un gros dessin encré dans mon dos. Pourtant, je ressentais encore les choses de la terre, du vent et des arbres.

Sortant définitivement de ma torpeur, j’ai découvert ce nouveau monde qui s’offrait à moi. Tout d’abord mon environnement direct et j’avoue que j’ai été surpris. Une mer turquoise, le chant des oiseaux, quelques animaux allant et venant dans l’eau, des rires d’enfants, de femmes, d’hommes… Ce monde-là n’avait rien à voir avec celui que j’avais connu bien des années plus tôt. Il y avait quelque chose de doux et de mystérieux dans l’air. Je me suis senti à l’aise, comme si j’étais chez moi. Quand j’ai quitté mon domicile, personne ne m’a fui. Personne ne m’a regardé de travers. Il n'y a pas eu de chuchotements sur mon passage. Dans ce nouveau monde, personne ne semblait savoir qui j’étais, sûrement mon apparence frêle et passe-partout.

Ainsi, j’ai commencé une nouvelle vie, apprenant au fur et à mesure comme un nouveau-né qui grandit et s’émancipe. Mais je me suis heurté à un obstacle : l’argent. Tout ici à un prix ou presque. J’ai donc tenté l’expérience d’avoir un endroit à moi dans lequel je puisse travailler afin d’en retirer de quoi vivre décemment. Ce ne fut pas simple mais aujourd’hui, j’ai mon propre commerce et il est florissant. Cependant, il y a quelque chose… un pressentiment que je croyais disparu qui refait progressivement surface…