Alys - Dream on

PSEUDO: Pipou ; ÂGE: Majeure ; PRÉSENCE SUR LE FORUM : 5/7j ; NIVEAU DE PUISSANCE (0 ou 1) : 1 ; UN DERNIER MOT ? ....

Les Liddell sont une famille bourgeoise typiquement anglaise. Résidant dans une vaste demeure nichée en pleine campagne, ils vivent quasiment en autarcie. Le couple a toujours désiré n'avoir que des filles alors autant dire que l'arrivée d'Alice n'a pas été super bien accueillie.
Qu'importe, se dirent les parents, nous l'élèverons comme une fille et en feront une parfaite petite lady destinée à épouser un beau parti et à mener une vie amoureuse chaste et monacale. A part la soeur aînée d'Alice et le médecin de famille, personne ne sut que Alice Joyce Liddell était un garçon.
Alice grandira sans voir d'autre enfant, il n'ira jamais à l'école, c'est l'école qui venait à lui. Dès qu'il fut en âge d'apprendre, les précepteurs se succédèrent pour modeler l'enfant selon les désirs de ses parents : une petite fille modèle, polie et respectueuse, soumise mais pas idiote, aux manières feutrées, discrète et élégante. Quand on a un quotidien aussi morne et contrôlé, on apprend vie à s'évader.

La première visite d'Alice au pays des Merveilles vit voler en éclat le lourd vernis éducatif que les adultes n'ont jamais cessé de lui imposer. L'absurde qui régnait dans ces contrées fantastiques, l'excitation qui l'avait possédée quand il avait arpenté et découvert cet univers onirique n'ont fait paraître le réel que plus morne et ennuyant. Alice a alors commencé à développer des troubles bipolaires passant en une journée d'un état de déprime profond à une activité frénétique aussi enjouée que dangereuse pour lui et les autres. Face à l'inconscience et à l'irresponsabilité de leur "fille" cadette, les Liddell enfermèrent Alice dans sa chambre, n'hésitant ni à la droguer ni à l'attacher quand ils estimaient que les circonstances l'exigeaient...c'est à dire assez souvent.

La seconde visite d'Alice au Pays des Merveilles fut alors à l'image de sa psyché. Morcelée. Encore plus absurde et incompréhensible. En rupture totale avec tout ce qu'il connaissait. Tout y était alors inversé. Avancer, c'était reculer. Apprécier c'était insulter. Etancher sa soif était manger quelque de sec et de salé. Si sa première incursion au Pays des Merveilles avait été "subie", celle-ci fut vécue pleinement, avec une acceptation totale. Ce monde fou, c'est le seul dans lequel il se sent bien et à sa place. Alice renonça peu à peu à revenir dans la réalité où ne l'attendaient qu'une chambre close et une vie misérable.

Quand Alice fut arraché à sa petite histoire pour être jeté de force dans un nouveau monde, il ne s'en offusqua pas plus que cela, ni ne s'étonna d'ailleurs. Après tout, c'était pas la première fois qu'il allait se perdre dans un monde imaginaire, étrange ou inconnu (d'après les gens normaux). Cette fois-ci, il est plus prêt que jamais, son esprit ayant coutume d'accepter et d'intégrer l'incroyable et surtout, le carcan de fer qu'on lui avait imposé enfant n'a dorénavant plus lieu d'être.
Il trouva vite un "emploi" à la hauteur de son originalité. En effet, Alys - puisque maintenant c'est ainsi que son prénom s'écrit - est l'un des employés de la bibliothèque de Mirapolis, le conteur du mercredi, celui qui enchante les enfants par ses histoires, celui qui croit en leurs cauchemars et en leurs confidences. Alys, c'est parfois un véritable petit enfant dans le corps d'une grande personne.

Jusqu'à présent, Alys s'en sort "bien". Il marche "dans les clous", ayant eu l'habitude toute sa vie de jouer au normal sans l'être. Il reste toutefois assez fragile émotionnellement parlant et il sait qu'un rien peut le faire basculer dans les deux extrêmes qui l'épuisent, à savoir la déprime noir foncé ou la dangereuse euphorie débridée. Persuadé d'être le seul venant du Pays des Merveilles, il est rapidement devenu "l'artiste" un peu bizarre du coin. En vérité, Alys cherche désespérément à reconstruire ce monde étrange dans lequel il se sentait si bien...ou à s'y perdre de nouveau pour toujours. C'est pourquoi, on le croise souvent dans les rues en train de chantonner, d'esquisser quelques pas de danse ou de tout simplement parler seul, à haute voix.
Il fréquente à intervalles réguliers le cabinet du psy de Mirapolis pour parler de ses rêves, de ses hallucinations, de son suivi (bien qu'il n'ai aucune confiance en ce procédé, il y a va pour passer le temps et tromper son ennui). Il vend également certains de ses dessins, de ses esquisses directement à la bibliothèque où ils sont exposés aux murs. Toutes représentent des détails, des paysages, des personnages du pays des Merveilles.